C'était hier où il fut poète -9-

ecriteuse

Tu penses que ton père avait en effet « Ce feu sacré » mais qu'il a rencontré une sacrée pompe à incendie. - Aimer l'autre pour ce qu'il est, et non pour ce qu'il vous apporte -, voilà le graffiti que tu aimerais écrire sur le carton à  archives de ses manuscrits. Tu te souviens de toute cette lecture que ton père te proposait, de cette force poétique qu'il t'inculquait. Tu lis sa correspondance avec sa sœur, ses rêves, ses espérances, tu lis son envie de bouffer le monde, 10 ans d'échanges fraternelles, l'homme est heureux même si il doute, il parle de bonheur, de littérature, de toi « son petit soleil levant » de ta mère magnifique, de sa mère qu'il aime tant, de son écriture sa raison de vivre et puis il se laisse embarquer et s'éloigne de ses ambitions, de ses rêves, il essayera de les rattraper mais il sera trop tard.  Il quittera Paris, qu'il regrettera souvent, ses amis, sa vie, on lui demandera de te lâcher la main. Elle avait 16 ans quand il l'a rencontré, elle lisait   « Nous deux », alors que  ton père te demandait d'apprécier le style de « Dostoïevski » Il y avait le choc de l'âge mais aussi le choc des cultures. Pour toi, plus rien ne sera comme avant, tu vivras un véritable séisme qui aura des répercutions sur le reste de ton existence. Les blessures de l'enfance ne guérissent jamais elles ressurgissent implacablement,  un véritable champ de mine qui te fera régulièrement sauter en mille morceaux. L'écriture restera votre trait d'union, un monde  bien à vous, protégé si bizarre soit-il  par l'ignorance .

Pensée à deux balles

Difficile de se retrouver seul Bécaud l'a chanté "la solitude ça n'existe pas". Lorsqu'il n' y a personne autour de vous, les souvenirs, eux, sont là, vous assaillent, parfois vous encombrent. Enfin l'heure vient où vous sombrez dans le sommeil, (réparateur, pas toujours), le cerveau est enfin libre, il peut divaguer, rêver .La solution c'est de lui rendre la pareille, en plein jour, dans la lumière, en était d'éveil, quoi. C'est sans doute cela que l'on appelle l'imagination, mieux l'inspiration. D'ailleurs, André Breton l'a un jour écrit : " L'homme consent enfin à s'écouter". Le surréalisme venait de naître.
Courage mes amis, un jour nous viendrons au monde. Roger 
Frey

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