Chapitre 19 - AMBER ET VANITY À VALENTINE

suemai

AMOUR, CRIME, SEXE ET HUMOUR. Assises au Domguit, cette fois Vanity Jane faisait face à la porte d’entrée, tout comme Amber.

Le Smartphone de Christina rugit.  

— Oui Amber?

— Alors tout se passe bien?

— C'est ok, Troy te traite de génie.

— Qui est Troy, Christina?

— Ben le gars du «Guns unlimited.»

— Tiens donc… Pour les robes qu'est-ce que ça donne?

— Nous y allions justement. Tu pourrais me préciser les mensurations?

— Oui, c'est le but de l'appel. Alors, pour Vanity, un sept ans dans le 32-24-34 et pour Zoey, là ça se complique, un six ans, dans le 36-30-34. Soutien-gorge «DD.»

— 36 DD! Pas vrai Amber!

— Si, et avec un bon soutien, autant que possible, pour le soutif. Tu lui fais trois ensembles de sous-vêtements, aguichants. Tu ajustes la robe, en fonction de ses mensurations. Tu as saisi?

— Oui, je crois, je fais de mon mieux. Nous voyagerons à bord d'un camion contenant du foin, les armes se trouveront cachés en dessous. Le temps de tout rassembler, nous décollerons d'ici quelques heures, Donc nous respecterons l'horaire à quelques heures près.

— Excellent. Au fait, profite donc de ton shopping, pour nous dégoter trois jolies tenues à Eltirra, toi et moi.

— Oui… oui… du genre sexy?

— Pourquoi pas. Je te laisse. Si un souci, tu me téléphones. Pas d'oreillettes.

— Compris, Amber.

— Quoi, s'exclame Elitrra, du «DD», mais c'est qui cette fille!

— Bien, une fille qui a de gros seins, lui retourne «Catarina», rigolant.

— «Pas vrai, encore l'oreillette, zut alors.»

— Mais tu vas couper, lui lance Christina…

***

Amber retourna rejoindre Vanity, aussi au téléphone.

— Alors Sam, tu penses à quelqu'un?

— Je te rappelle Vanity, lui répond-il.

— Vanity, pourquoi est-ce que Zoey se retrouve ici, à Toxton?

— À ce que je sais, sa mère fut assassinée à Valentine par une cinglée, à ce qu'on dit. Personne n'en sait davantage. C'était avant mon arrivée. Elle devait avoir aux alentours de 10 ou 11 ans. Toute jeune. Je l'ai adoptée sur le champ. Elle est devenue ma grande amie. Pourquoi tu me poses cette question?

— Non, rien, que pour savoir, ça m'intriguait.

— Voilà, Sam me recontacte. Une minute.

***

Le temps que Vanity termine avec Sam, Amber se rendit aux écuries. Zoey ferrait un cheval. Elle ne l'entendit pas venir.

— Oh! Tu m'as donné une de ces frousses.

— Désolée, ma belle. Tu savais qu'on aperçoit très bien tes nichons lorsque tu te courbes, même si tu portes d'amples t-shirts.

— Ils t'obsèdent mes seins, rigole-t-elle.

— Tu marques un point, absolument, ils sont magnifiques. Je te l'ai dit.

— D'accord, Amber, qu'est-ce que tu me veux encore, tu devrais te retrouver dans les bras de Vanity, maintenant!

— Tu ne vas pas me faire une crise de jalousie tout de même, rigole à son tour Amber.

Voilà Zoey qui éclate de nouveau en sanglots.

— Mais, tu sais très bien que je t'aime autant que Vanity, et même peut-être plus.

— T'es sérieuse là, il ne faut pas. J'aime trop Vanity pour devenir sa concurrente.

— Bon, écoute-moi bien. Christina et Eltirra vont arriver d'Omaha avec tout plein de trucs dont des sous-vêtements pour toi.

— Mais t'es folle, tu me vois porter un soutien-gorge, Ambler, je vais être la risée de tous, déjà que c'est compliqué de tout camoufler.

— Justement, c'est le temps de t'assumer, ma jolie rousse. Tu vas porter ces sous-vêtements et lentement les gens s'y habitueront. De plus à 31 ans, il est temps que tu les soutiennes un peu.

— Tu es vraiment impossible Amber. Jamais je ne porterai ça.

— Approche, lui dit Amber.

Elle passa sa main sous le t-shirt de Zoey et lui releva un sein.

— Tiens regarde, c'est superbe comme ça. Certain que les mecs vont te tourner autour un moment, mais ça va vite se replacer.

— Tu crois?

— Certaine, Zoey. Alors, lorsque je reviendrai de la ville, j'aurai une petite surprise pour toi. Je crois que tu vas aimer.

— Mais c'est demain soir que nous fêtons le 102e anniversaire de Maniakaya je vais passer pour une vraie folle.

Amber retirait sa main du dessous du t-shirt de Zoey, au moment où Vanity entra. Afin de dissiper un léger malaise, Amber s'esclaffa de rire.

— Tu m'avais dit, Vanity, que l'anniversaire de Maniakaya n'était que dans un mois?

— C'est vrai, mais on ne le fête jamais à la même date, sinon il se cache et impossible de le retrouver.

— C'est vrai, confirme Zoey.

— Ah, je ne savais pas. Donc ce sera fête demain?

— Exact ma jolie Amber, suis-moi, nous nous rendons à Valentine, Sam nous attend au Domguit. Nous avons trouvé la personne tout indiquée pour retracer ta famille. Mais il semble que ce ne sera pas du gâteau.

Tout en sortant, Amber sentait bien que le cœur de Zoey se perdait entre le sien et celui de Vanity.

*** 

Assises au Domguit, cette fois Vanity Jane faisait face à la porte d'entrée, tout comme Amber. Sam tardait à se montrer. Roy, le proprio servit deux scotchs à la table des filles.

— Santé Amber.

— Santé Vanity.

Sam se pointa, suivit d'un certain Billy Froost, dit le vieux Bill. Il chancelait ce qui ne devenait pas de bonne augure. Ils prirent place à la table.

— Amber, Vanity, voici Bill, qui habite Valentine depuis sa naissance. Il aurait possiblement des renseignements, mais il demande le prix fort.

Amber fouilla sa poche et en sortit une coupure de 100$.

— Ça me donne droit à combien de questions, demande-t-elle, tout en zieutant et tendant le billet au vieux Bill.

— Ben là j'peux pas dire, ça dépend des questions. On f'ra des p'tis rajouts, si ça dépasse le temps.

Froost regardait Amber d'un drôle d'air.

— Ok, ça me va, répond Amber.

Vanity s'apercevait aussi que Froost ne détachait pas les yeux d'Amber et sans lui parler. Tout à coup, sans avertissement. Il demanda,

— T'es la fille de Mary, c'est ça?

— Oui, confirme Amber, du tac au tac. Tu la connaissais?

— Mary, si j'la connaissais… ben là, difficile de l'oublier cette salope.

Amber rongea son frein, Vanity allait bondir, Amber la calma. «Salope, pensa-t-elle.» La discussion débutait bien. Amber se résigna à tout écouter. Elle verrait par la suite.

— Tu veux que j'te raconte mollo ou direct?

— Le direct me convient, réponds Amber, Je t'écoute.

— T'es une tueuse comme elle, j'le lis dans tes yeux, reprit le vieux Bill.

— Ça s'pourrait, mais là, on parle pas de moi, mais de ma mère. Encore une fois j't'écoute.

— Y'a un moment, toute l'affaire. J'dirais trente ans ou plus. La Mary, ben c'était d'la dynamite. Elle faisait la loi sur Valentine. Une camée et une alcoolo d'première. On la surnommait Mary la salope, ou ben la gâchette; rapport que personne n'osait se mesurer. Elle dégainait plus rapide que l'frelon. Avec son gang, les Cringos, qu'elle le nommait, une vingtaine de gars, elle se faisait les banques, les commerces, les ranchs. Sans pitié la gâchette. Elle pillait et tuait, comme ça lui chantait. À l'époque, j'devais avoir dans la trentaine, elle m'a tranché deux doigts. «Bill mit sa main sur la table.» Tout juste que j'causais trop fort. Ça! Ça s'oublie pas.

— Ok, ok, mais les Sylverston, parle-moi de la famille Sylverston?

— Les sylverston, ah!! ben ça, faut que t'oublies, Y'a eu le chercheur d'or, un Burt sylverstone, me semble, un mec qui v'nait de l'autre bord d'l'océan. Le Burt en question, il s'est fait copain avec une tribu de Pawniees. Ben là, c'est juste du cancan, parait qui aurait engrossé une squaw, pis qui s'rait mort plutôt dur. Reste que la femme, ben c'est la mère d'la Mary. La tribu la renia. La squaw et la fille suivait l'groupe d'loin. La Mary aurait été adoptée pas un vieux Pawnee de l'époque. Ben là, j'en sais pas plus. Que des cancans que j'dis, mais l'type qui m'a raconté, m'a juré que c'était la vraie histoire. Moi j'pense aussi.

— T'es à me dire que j'ai du sang de Pawnee, réplique aussitôt Amber?

— Ça, j'te r'garde... Pour sûr que t'es une Pawnee, t'avais pas r'marqué, hahaha!

Amber, Vanity et Sam se regardaient. Des yeux qui en disaient long. Amber voulut savoir pour Maria et la suite de l'histoire de Mary.

— T'alignes un 100 d'plus et j'te termine l'histoire. C'est bon?

— Tiens, Amber lançant le billet sur la table, énervée.

Pour la Mary, dans les trucs moches qu'elle a faits, elle a tué une femme sur la rue qui tenait un enfant par la main. Elle portait un fusil. Elle braquait personne. La femme s'est écroulée et la p'tite fille, une rousse, j'me souviens, elle l'a épargnée.

— Et la p'tite fille, qu'est-ce qu'elle est devenue?

— J'sais pas trop, disparue, comme ça, plufff.

Tu sais autre chose, une fille qui se nommait Maria, par exemple?

— Comment tu sais ça, bizarre ton truc.

— Bizarre ou pas, tu m'racontes!

— Un jour, y'a une fille qui débarqua à Valentine. Un peu dans ton style «smoothy». Elle se loua une chambre à l'hôtel du centre. Elle v'nait au bar tous les jours. Mary l'a r'marquée et elle lui a piqué une jasette. Ça m'donnait l'impression qu'elle allait la buter, comme tout l'monde. Ben non, elles sont d'venues copines. Mary se rendait souvent dans la chambre de l'autre fille, Maria, que tu dis?

— Oui c'est ça, dit Amber

— Là c'est dev'nu un peu spécial.

— Spécial, dit Amber?

— On les entendait gueuler dans tout l'Valentine. La Mary elle s'envoyait en l'air avec la fille. Ça f'sait quasiment la queue pour mieux les entendre. Les Clingos, après un mois, se sont dispersés. Un matin, pu rien. Maria et la Mary… disparues. Là, elle est jamais rev'nue. Mais, les Clingos ont repris l'affaire et c'est d'même depuis pas mal d'années. Là j't'ai tout raconté. Tu m'donnes une bouteille de whisky?

Amber commanda. Le type, se saisit de la bouteille, se leva et sortit. Un long silence plana avant qu'Amber ouvre la bouche.

— C'est bon, on peut rien savoir d'autre. Il faut attendre Christina et Eltirra.

— Ben ça alors, c'est dingue, reprit Sam, tu serais une Pawnee, tout comme Vanity?

— Ça m'a tout l'air, lui répond Amber. On s'arrache, faut que je respire.

Vanity se taisait et se posait mille questions. Elle attrapa Amber par le bras. Sam marchait devant.

— Pour le sang Pawnee, on en reparlera. Mais la petite rousse, que Mary a flinguée, ça ne te dit rien???

— J'sais Vanity, tu penses à Zoey, ça fait pas de doute. Ma mère a tué la sienne. Pas évident. Je ne sais plus quoi dire. Faut que j'replace tout ça dans ma tête. Je vais devoir lui dire. Ce ne sera pas simple.

— T'es pas obligée, lui retourne Vanity…

— Pourtant je l'dois et pour un tas de raisons. Je t'en reparlerai.

*** 

Christina et Eltirra entrèrent dans une boutique qui semblait vendre des vêtements de bonne confection.

— Tu peux me dire ce qu'on fait pour la petite Zoey, celle qui a de gros nichons?

— Je ne sais pas encore, Eltirra, on fait étape par étape.

— Te voilà à répondre comme Amber, maintenant.

— Normal, c'est ma sœur.

Eltirra désespérait, lorsqu'une préposée s'avança. Une femme avec d'énormes seins et rondelette. Christina en remercia pratiquement le ciel.

— Oui bonjour, que puis-je pour vous mesdemoiselles?

— Bien… nous désirons des robes d'été, oui… d'été. Mais j'aurais une question indiscrète à vous poser, au départ, et je ne voudrais, en rien, vous mettre dans l'embarras.

— Je vous répondrai dans la mesure du possible.

— Je peux connaitre vos mensurations.

— Heu… ce serait pour une raison particulière?

— Oui, vous possédez, probablement, le même physique qu'une amie à qui nous désirons offrir une jolie robe.

— Je vois et quelles sont les mensurations de votre amie?

Christina sortit une feuille de sa poche.

— Bien voilà, 36-30-34, «DD». Vous comprenez notre difficulté.

— Il s'agit d'une femme élancée, demande la vendeuse?

— Non plutôt petite, il me semble.

— Alors, je peux vous servir de modèle, et vous ne m'insultez pas du tout. Les hommes adorent les femmes rondes, et aux gros seins.

— Pas que les hommes, s'échappe Eltirra.

Christina et Eltirra en apprirent beaucoup ce jour-là. Qu'il ne fallait pas tenter de camoufler ses formes, mais plutôt de les rendre harmonieuse. «Le camouflage ne fonctionne pas du tout. Ça rend les choses plus difficiles», affirma la dame.

— Alors rendons-nous aux sous-vêtements au préalable. Voilà pour votre amie, assez bien nantie. Je suggérerais ceci, un soutien-gorge qui permet au sein de s'étendre en largeur et qui soutient fermement. Pour la robe, je vous suggère un tissu clair, rehaussé de quelques motifs plus voyants. Voilà celle-ci, agrémentée d'un ceinturon de cuir léger. La dame passa la robe et revint les retrouver. Qu'en dites-vous?

— Vous êtes magnifique madame, s'entendit dire Christina.

— Un joli compliment que j'apprécie à sa juste valeur.

— Nous la prenons, s'impatiente Eltirra.

Les filles y passèrent à tour de rôle. Elles trouvèrent robes à leur cul. Après avoir réglé la facture et fait une bise toute spéciale à Gretchen, cette préposée si attentionnée, elles  sortirent, sacs à la main.

— Destination Valentine, enfin… s'écrit Eltirra.

*** 

— Guillermo, elle est vraiment sympathique et intelligente, Christina.

— Oui, tu dis juste Catarina, et très jolie de plus.

— Je sais Pedro m'a fait voir des photographies. Tu es chou au milieu d'Amber et Christina.

— Je… ah! Ce très cher papa, qu'est-ce qu'il lui a pris cette fois.

— Mais je ne suis pas jalouse Guillermo. Elles font bien l'amour toutes les deux?

— Ah ça, Catarina, c'est plutôt gênant comme question… et je ne te connaissais pas à l'époque.

— Tu me laisserais une nuit seule avec Christina, si elle était d'accord?

— Tu veux coucher avec une fille, Catarina?

— Bien si, je lui fais envie, tu n'es tout de même pas jaloux?

— Non… non… Juste un peu surpris… «Je vais l'étrangler Pedro, se dit Guillermo.»

— Eltirra, tu peux «switcher» ton oreillette à off, tu excites Catarina, bon sang.

— «Ah lala, se dit-elle, j'oublie constamment.» désolée, je coupe.

***

— Rendons-nous à la chambre que j'ai réservée. Je prendrais bien quelques verres de scotch.

Vanity se saisit de la main d'Amber, ce qui questionna Sam davantage.

— Elles ne devraient pas tarder, maintenant. Tu viens Sam, dit Amber.

  • Que de révélations. Un personnage "secondaire" qui devient d'un coup un souci sur le devant de la scène. Un souci à régler en douceur...
    Et une piste (pawnee) que je devine...

    · Il y a presque 8 ans ·
    Mojitoo

    thesecretgardener

    • zut pour la devinette:-))) oui, technique du petit Poucet. Je sème des graines et parfois j'en récupère quelques unes. Certain personnages secondaires ont souvent une forte personnalité sousjacente. bise

      · Il y a presque 8 ans ·
      6a012876c02e5d970c019affb02dba970d 500wi

      suemai

    • Les gens qui nous intéressent ne sont jamais secondaires...

      · Il y a presque 8 ans ·
      Mojitoo

      thesecretgardener

    • oui, même le passant, parfois, nous parle, enveloppé(e) de son parfum à la vanille :-)))
      Au fait, je te réserve, à nouveau, pas mal de surprises, et tout autant pour moi:-)))

      · Il y a presque 8 ans ·
      6a012876c02e5d970c019affb02dba970d 500wi

      suemai

    • J'espère bien ! ;-)
      Non, cevque je voulais dire, c'est que même aux personnages secondaires, tu donnes une personnalité bien établie
      Bise

      · Il y a presque 8 ans ·
      Mojitoo

      thesecretgardener

    • oui, c'est bizarre non...

      · Il y a presque 8 ans ·
      6a012876c02e5d970c019affb02dba970d 500wi

      suemai

    • Non ! :-)

      · Il y a presque 8 ans ·
      Mojitoo

      thesecretgardener

    • ça me soulage. Mais il arrive un moment où tout doit s'imbriquer parfaitement. Jamais rien de gratuit. Cool et bise

      · Il y a presque 8 ans ·
      6a012876c02e5d970c019affb02dba970d 500wi

      suemai

    • Ben pour l'instant, tu imbriques tout très bien. Les évènements et tes personnages aussi ;-)
      Bises

      · Il y a presque 8 ans ·
      Mojitoo

      thesecretgardener

  • J'aime ça...

    · Il y a presque 8 ans ·
    Philippe effect betty

    effect

    • toujours aussi effacé^^ mais toujours plaisant ces quelques mots, bise

      · Il y a presque 8 ans ·
      6a012876c02e5d970c019affb02dba970d 500wi

      suemai

Signaler ce texte