Chapitre 37 - AMBER CONTRE AMBER

suemai

Il s'agissait d'un acte de survie. Elle devait constamment niveler ses émotions. Elles devaient les fuir jour après jour… Ça lui faisait trop mal.

Amber devait réagir rapidement. Alba blessée et Pedro se dirigeaient vers la villa. Pour Sam le temps urgeait. Un aide de camp lui devenait indispensable. Elle jeta son dévolu sur Guiseppe. Il la connaissait mieux que quiconque et il se trouvait chez lui.

— Eltirra, s'écria Amber, tu libères Guiseppe, il va dispatcher selon nos besoins.

— Mais Amber je…

— Pas de discussion Eltirra… et merci encore pour tout, je t'adore gentille archère voltigeuse.

Tous sombraient sous le charme d'Amber. Elle parlait toujours juste et vrai.

— Guiseppe, tu me stérilises l'une des chambres et tu rapatries tout ce dont nous disposons comme pansements, médicaments et autres. Vois s'il nous reste des antiseptiques et de la morphine.

— Amber, voici, c'est ce que j'ai retrouvé à la planque des « Marie » de Palerme, Eltirra lui tendit un sac. Tout le matériel médical de base s'y trouvait.

— Tu es une perle ma jolie italienne.

— Gregorio, tu aides Guiseppe à tout aseptiser avant l'arrivée de Pedro. Lorsqu'il y sera, tu achemines Alba à la chambre, c'est bon?

— Oui, Amber, mais c'est bien parce que c'est toi. Que fait-on des hommes de Guiseppe?

— Tu vois avec lui. Je te laisse, je n'ai plus de temps. Vanity! Vanity!

— Oui Amber?

— Contacte Stan et qu'il établisse une liaison avec le Dr Chandler. Puis tu me rejoins au salon. Fais vite!

Amber s'isola et établit une communication privée avec Justy. Vanity rejoignit Amber rapidement.

— Alors, la suite, Amber?

— Maniakaya!

— Comment Maniakaya?

— Notre unique espoir pour sauver Sam, souviens-toi, Vanity!

— D'accord, Amber, je ferai comme tu dis et je ne pose pas de questions.

Amber entreprit d'expliquer à Justy la marche à suivre

— Salut Justy, ici Amber. Pas trop le temps de me présenter. Nous allons ramener Sam à la vie. Tu dois faire très exactement ce que je te demanderai, ça va, tu y es?

— Oui, pleurait-elle toujours.

— Il faut te ressaisir. Sam va te revenir… aie confiance. Un phénomène étrange va se produire, il ne faut pas avoir peur. Éloigne tous les hommes aussi loin que possible.

Justy ordonna aux infirmiers de prendre en charge tous les blessés, puis elle demanda à tous de se retirer. Bizarrement, un calme l'habita soudain. 

— D'accord, nous y sommes toutes. Justy, saisis-toi de la main de Sam et positionne-là au-dessus de la blessure.

— C'est fait Amber.

— Maintenant, nous allons scander le non de Maniakaya. Ça se prononce : « Ma.ni.a.ka.ya » tu retiens?

— Oui, je suis prête.

Elles débutèrent le cérémonial. Rien ne se produisait à leur grand désespoir. Amber les incita à poursuivre. Elle se concentra davantage et ferma les yeux. Elle s'adressa, d'une voix intérieure, directement au vieux Pawnee, l'incitant à respecter ce qu'il leur avait offert avant de mourir. Suite à cette demande, Justy vit la plaie de Sam rougir et les balles s'extrairaient d'elles-mêmes, comme si on les aspirait. Puis, les tissus se refermèrent jusqu'à ce que tout disparaisse. Sam s'éveilla et le visage de Justy lui apparut. Béate, Justy ne se posait pas de questions et bénissait Amber pour ce miracle.

— Ça y est Amber! Les balles sont ressorties et la plaie s'est refermée.

« Ouf… se dit Amber, le vieux Maniakaya aura tenu parole. »

— Mais comment savais-tu, demanda Vanity?

— Maniakaya nous as insufflé une partie de ce qu'il possédait : la longévité. Je l'ai simplement rappelé à l'ordre.

Vanity éclata de rire. Amber n'avait pas son pareil pour donner, même aux événements les plus ésotériques, un aspect ludique. Elle retourna auprès de  « son » Antonio, qui croulait sous la demande d'autographes, y compris celles sollicités par les hommes de Guiseppe, cloués au sol et bien ligotés.

— Justy, tu dois conserver tout ceci secret. C'est d'une grande importance.

— Pas de soucis Amber… je te remercie tant et tant, t'as pas idée.

— Oui, j'entends tout au son de ta voix. Aime Sam, il te mérite. J'oubliais, offre-lui un petit revitalisant, il l'a bien gagné.

Amber coupa sous les rires enivrés de Justy. Pedro entrait. Gregorio et ses acolytes portèrent, délicatement, Alba à la chambre aseptisée, supervisée par Guiseppe.

***

— Fletch, quelqu'un peut m'expliquer tout ce remue-ménage?

— Oui Al… pardon Colonel, c'est que Sam est tiré d'affaire, monsieur!

— Il se mourrait, il n'y a pas cinq minutes, et le voici sauver mystérieusement!!

— C'est un peu ça, Colonel, mais je soupçonne Amber d'y être pour quelque chose. Remarquez, que ça ne demeure qu'une intuition, un avis bien personnel.

— Am… Am… Am… ber! Tu vous dites, Lieutenant?

— Comme toujours Colonel…

— Hum… hum-hum, tu… tu me tiens au courant Fleck, désolé Fletch.

***

Le docteur Chandler se tenait à la disposition d'Amber. Lorsqu'elle se présenta à la chambre, il ne put contenir sa joie.

— Très gentil à vous Dr, mais je crains que le cas d'Alba ne puisse attendre.

— Oui, oui, effectivement, pardonne-moi cet excès Amber. Tu peux positionner le portable que j'y vois un peu mieux. Hum… ce n'est pas très joli, elle a perdu beaucoup de sang. Heureusement, l'hémorragie s'est estompée d'elle-même. Cette femme est enceinte à ce que je constate. Vérifie qu'il n'y ait pas coma au départ, demanda Chandler?

Quelques soufflets au visage permirent à Amber de constater une réaction faciale. Le coma pouvait donc être écarté.

— Il lui faudrait une transfusion dès maintenant. Tu connais son groupe sanguin?

— Non, un instant je demande.

Pedro se décomposait. Guiseppe lui tenait compagnie. Amber s'approcha et lui posa la question, il n'osait la regarder.

— Vois sur son permis de conduire, suggéra Guiseppe. Je crois qu'elle est du groupe AB quelque chose.

— Voilà j'ai trouvé : AB positif, tu avais raison.

Amber retourna vivement auprès d'Alba et du Dr Chandler.

— Voilà, elle serait du groupe AB+ et je suis du même groupe sanguin.

— Tu sais comment procéder, Amber?

— Oui, je fais stériliser le nécessaire, il y en a pour une trentaine de minutes.

— La transfusion faite, Amber engloutit deux scotchs pour se revitaliser. Elle se retrouva devant Alba et Chandler.

— Amber, tu as dépassé la limite de ce que tu pouvais donner, se fit-elle sermonner.

— Peu importe, Dr, et maintenant ?

— Sans vouloir t'offusquer, il nous faudrait vraiment l'aide d'un médecin.

— Je m'occupe de tout Dr. - Eltirra! Tu veilles sur Alba. Je reviens illico.

Guiseppe contacta aussitôt le Dr Santorelli, celui-là même qui avait participé à la vendetta. Il habitait tout près. Une dizaine de minutes plus tard, il entrait dans la chambre. Après de courtes présentations, un appel de Stan entra.

— Oui Stan, ce n'est pas trop le moment. Il y a urgence?

— Tu peux fournir une oreillette au Dr Santorelli, je dois l'informer d'une nouveauté. Par le fait même, Amber, fouille ton sac à dos, tout au fond, une petite pochette intérieure. Tu pourrais ramener le petit contenant qui s'y trouve?

— Bien, j'y cours, Stan.

Amber revint rapidement avec ce que Stan demandait. Elle offrit une un module de communication à Santorelli et posa la dite boîte sur le lit.

— Amber, poursuivit Stan, tu peux ouvrir le carton tu vas y trouver une lentille. Tu la fixes, bien centrée, autour de l'œil électronique du portable. Un adhésif la maintiendra en place.

— Voilà Stan. Et maintenant.

— Dr Chandler, il s'agit d'une lentille à luminosité infrarouge que j'ai adaptée. Elle vous renverra des images de type radiographique à moyenne définition. Je contrôle tout d'ici. J'exécute selon vous besoins. Je peux désactiver le mode infrarouge et vous redonner une image en lumière visible. Vous avez accès à des zooms et à une plage de lecture de 140 degrés. Vous débutez quand vous désirez, j'attends vos demandes.

Chandler et Santorelli ne mirent que peu de temps à déterminer où se logeait le projectile. Le foie. Selon les observations, l'enfant se portait bien. Santorelli, médecin de famille, ne se sentait pas à la hauteur de la tâche. Amber dut le secouer légèrement, faisant valoir que Chandler lui offrirait tous le support nécessaire. Santorelli confia son matériel à Amber qui s'empressa de tout stériliser. Les instruments, se déposèrent sur une table haute et Chandler initia lentement Santorelli à la chirurgie.   

C'est ainsi que le travail débuta, exténuant comme toujours. La présence du Dr Santorelli fut effectivement plus que nécessaire. Amber l'assista…

***

Devant ce retournement de situation, ce miracle, comme disaient plusieurs, Justy ne cessait de cajoler Sam. Le soldat Flemming se présenta discrètement, quelques bières en mains. Il déposa le tout près du sergent Mylard, et s'empressa de retrouver les siens. Fort curieusement, tant les hommes de Sam, que les militaires se faisaient discrets. Ils s'occupaient à regrouper les cadavres des Cringos, afin de les passer au napalm. Al dépêcha un hélicoptère pour rapatrier femmes et enfants.

La tête bien appuyée sur les genoux de Justy, Sam engloutissait bière sur bière.

— Hey, Sam, tu peux prendre ton temps, elles ne vont pas s'envoler tes bières rigola Justy.

— Tu m'aimes Justy?

— Si je t'aime Sam…! Imagine l'impossible et ce ne sera jamais suffisant.

Sam en rougissait pratiquement.

— Il s'agit d'Amber, n'est-ce pas?

— Oui… c'est grâce à elle si tu vis toujours. Vous avez un lien, toi et Amber?

— Un lien… tu veux dire un énorme lien! Je considère qu'il s'agit de la personne la plus intègre, t'incluant bien sûr, que je n'aie jamais rencontrée. Vous avez beaucoup en commun.

— C'est flatteur, Sam, mais je ne comprends pas très bien qui elle est… elle me donne cette impression d'ange/démon, quelque chose de pas vraiment réel.

— Là, tu as tout pigé, Justy, elle n'est pas des nôtres vraiment… je crois qu'elle nous vient d'ailleurs, un peu comme une étoile solitaire. C'est une tueuse et Doc à la fois, officieusement, mais ce n'est qu'une façade.

— Une tueuse?

— Oui Justy, c'est son boulot. Je te raconterai tout un jour prochain.

— Je peux t'avouer quelque chose Sam, à propos de… de ma sexualité…

— Quoi?… Que tu es bisexuelle! Il y a longtemps que je sais tout ça.

— Tu me blagues là?

— Non, je côtoie, quotidiennement, des femmes qui aiment autant les femmes que les hommes. Tiens, par exemple Amber s'avère aussi bisexuelle. Disons que ça m'est devenu plutôt familier.

Ce fut au tour de Justy de rougir. Elle embrassa Sam pour la millième fois.

— Oui, soldat Flemming?

— Bien… euh… on vous a déniché une petite veine souterraine. Je vous y mènerai quand il vous plaira, Sergent.

— Merci Billy, c'est très attentionné et très apprécié. Tu assumes la relève?

— Bien entendu, Sergent Mylard.

***

Fletch écoutait tout. La communication n'était pas rompue. Il se surprit à découvrir Justy Mylard, telle qu'elle se voulait dans sa vie privée. Il l'affectionnait beaucoup. Le cas de Sam, alors là, il n'y comprenait rien. Mais comme toujours, le nom d'Amber revenait sur les lèvres de tous. Fletch se questionnait, de plus en plus, sur cet incroyable attrait qu'il entretenait pour Amber. Attrait impardonnable, comme il le concevait.

***

Alba se retrouva tirer d'affaire, grâce aux soins des Dr. Chandler et Santorelli. Amber ne cessait de remercier les médecins, qui, de leur côté, ne désiraient que faire de même.

Vingt-deux ans et autant de maturité ce n'est pas normal, se disait Chandler. De plus, s'il couplait ces infos avec son métier de tueuse, il s'y perdait totalement. Comment résister à une si forte personnalité, se demanda-t-il? Comme tous, Chandler cédait au charme intrinsèque que dégageait Amber.

Santorelli prit la décision de veiller Alba quelques jours, ce qui permit à Amber un peu de repos. Alba se portait bien, mais elle devait récupérer.

Bien écrasée, tout au fond du salon, Amber buvait. Il s'agissait d'un acte de survie. Elle devait constamment niveler ses émotions. Elles devaient les fuir jour après jour… Ça lui faisait trop mal.

Guiseppe s'approcha. Il lui confia qu'il avait fait boire Pedro, afin qu'il prenne un peu de repos. Puis il aborda le sujet de ce futur procès et il donna son accord. Tout se métamorphosait autour de lui, sauf une chose, l'affection et la confiance qu'Amber lui accordait. Il se sentait privilégié, un peu comme « L'Animaria » l'âme de Maria; tel un simple pied de vigne abreuvé par ce soleil que répandait ce petit papillon solitaire tout autour d'elle.

***

Flemming conduisit Justy et Sam au point d'eau en question. Il s'empressa de disparaître. Comme si Sam la regardait pour la première fois, Justy retira ses vêtements. Elle releva la tête et le fixa.

— Tu viens cowboy, j'ai un sexe tout plein d'amour à t'offrir, tu es preneur?...

Sam se déshabilla promptement et retrouva Justy nageant dans cette eau toute de fraîcheur. Ils s'embrasèrent à plusieurs reprises. Justy introduisit le pénis de Sam en elle. Un magnifique accouplement se produisait. Sam, trop respectueux, se fit gronder par Justy qui en désirait davantage. La nuit se passa sous ses gémissements, qui réclamait toujours plus de jouissance. Une nuit entière à s'aimer et à se donner. Personne ne put fermer l'œil, mais il s'agissait d'une nuit exceptionnelle pour chacun. Le sergent Mylard se révélait en tant que femme, un certain fantasme que tous partageaient.

***

Celia entra et posa sa tête tout contre Amber. Guiseppe contemplait cette scène avec plaisir. Puis suivirent Vanity, Eltirra, Gregorio et Antonio Banderas, qui demeurait légèrement en retrait. Amber lui offrit de se rapprocher.

— Alors tu viens Antonio, vous avez toute une histoire à me raconter…

Antonio Banderas jubilait. Enfin on le nommait par son prénom et tout lui venait d'Amber. Il en perdit la voix. Guiseppe ouvrit plusieurs bouteilles du « Cuore di Maria. » Il distribua les coupes et allait se retirer, lorsqu'Amber le retint, lui demandant de s'asseoir parmi les autres. Guiseppe offrit à Amber le meilleur scotch qu'il put trouver. C'est ainsi que débuta la narration de toute cette saga rocambolesque, sous quelques spasmes nerveux d'Eltirra. Celia conservait jalousement sa tête contre les cuisses d'Amber, qui lui caressait la chevelure…    

  • C'est vraiment palpitant, un vrai roman. Je vais en lire plus, mais j'ai pas beaucoup de temps. Publication ce serait vraiment une réalité

    · Il y a presque 2 ans ·
    Fiany 2 temp

    fiany

  • Allo, j'ai tout lu et avec une grande intensité et ça m'a totalement faire briller votre monde. Il va falloir que je lise encore puis du début. Ça a déboulée comme un roman. c'est magique votre écriture. Je vous dirai… il faut tout savoir tout, tout, c'est vôtre dernier épisode. Dites-moi?

    · Il y a presque 2 ans ·
    Fc61b7a8f7a9c919c48be7aa860b27d2

    allexia

  • Deux miracles. L'un paranormal, l'autre plus technologique. Deux joies immenses pour Amber qui n'est vraiment pas comme tout le monde. Une rédemption aussi. Celle de Giuseppe. Qu'adviendra t il de Pedro ?
    Et Antonio enfin adopté :-)
    Un joli épisode plein de sentiments

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Mojitoo

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