Chapitre I, Partie 1

Je marchais dans ces bois depuis une semaine environ. Il fallait que je trouve de la nourriture et pour ça il fallait chasser. La neige crissait sous mes pas. Il n'y avait pas un bruit pas un souffle de vent. Tous mes sens étaient aux aguets : je prêtais attention au moindre bruit, à la plus petite ombre, à toutes les sensations. Je suivais mon instinct. Je n'avais pas grand chose : quelques billets, un couteau, des bandages, une gourde et un briquet. J'étais vêtue d'un manteau vert kaki trop grand pour moi avec de larges poches, d'un bonnet noir dans lequel je cachais mes cheveux bruns foncés, d'un jean déchiré et de grosses bottes noires. Autour de ma taille j'avais attaché une ceinture en cuir sur laquelle j'attachais mes collets, mes proies et mon couteau. Je suivais les traces toutes fraîches d'un lièvre dans le plus grand silence. Les lièvres sont très peureux et ils savent flairer le danger, ils détalent au moindre bruit. Les empreintes disparaissaient derrière un buisson. J'entendis un léger bruissement de feuilles : le lièvre était juste là. L'absence de vent ne menait pas mon odeur jusqu'à lui. Il n'avait pas encore perçut ma présence. Je resserrai l'emprise sur mon couteau et pris une grande inspiration. Je n'avais pas le droit à l'erreur. D'un geste vif je levai ma main et l'abattit dans le buisson. Je sentis la lame s'enfoncer dans la chaire. Je retirai délicatement mon couteau du corps de l'animal. Je pris ces pattes arrières et les attachèrent à un des collets de ma ceinture. Je me relevai et tombai nez à nez avec deux autres chasseurs. Apparemment eux aussi voulaient ce lièvre mais ils avaient été trop lents. Quelque chose me disait qu'ils n'allaient pas vouloir me le laisser pour autant. Les deux avaient un fusil. Ils étaient deux opposés : l'un était gros, blond avec des yeux bleus et sales et un air bête et l'autre, maigre, cheveux châtains, yeux marron et un air fourbe et intelligent. Le maigre tendit une main vers moi et dit :

« Donne-nous le lapin. Allez, donne et tu auras une surprise. »