Charlie.

Charlie, j'aimerais écrire pour toi.

Je voudrais pouvoir le faire. Je voudrais, avec mon clavier d'ordinateur, organiser mots, phrases et ponctuation pour parler de la liberté d'expression et de toi, Charlie.

Sauf que je n'y arrive pas.

Depuis hier soir, je ne peux que trembler devant tant d'injustice et d'horreur humaine. Je ne peux que ressentir une peine immense devant les vidéos défilant sur le web. Je ne peux que frémir aux côtés de mille lycéens, rassemblés dans une cour, silencieux pendant soixante secondes. Je ne peux qu'accrocher affiches, pancartes et autocollants proclamant que nous sommes tous Charlie.

Le deuil national a été déclaré. Ça n'aurait jamais dû arriver. Imagine, Charlie ; aujourd'hui fut la cinquième fois qu'une journée pareille est annoncée en France. Il fallut que ce soit pour toi.

D'après internet, un deuil national est une journée dont le gouvernement d'un pays décide officiellement qu'elle sera marquée par le deuil et la mémoire d'un ou plusieurs défunts célèbres auprès de l'opinion publique de ce pays.

Ne t'inquiète pas, Charlie. Aujourd'hui, ce fut ta journée. Bien malgré nous et dans des conditions qu'aucun de nous n'aurait souhaité, mais ce fut tout de même ta journée. Tu as été honoré, tu seras honoré, tu continueras à être honoré, sois sans crainte.

Je pleurerais encore longtemps pour toi, Charlie.

Ils ont voulu tuer Charlie, ils l'ont rendu immortel.