Charon

nuances

Nocher qui me prend et dépose au passage

Sous un fleuve salé qui bout de souvenirs,

Eclaboussant déjà sans aucune empathie

Les rives d'un sourire crispé par les non-dits,

Ton poison creuse les rides des remords à venir.

 

L'orbe muet se cache aux tréfonds de mon âme

Et n'ose révéler ses sombres attributs

A ton esprit fragile, écartelé, bigame,

Qui enfin fait un choix, douteux mais résolu.

 

Et tu m'as libérée, moi qui n'en souhaitais rien,

Et tu m'as condamnée à me chercher encore,

Moi qui croyais avoir trouvé une ancre enfin;

Mais nocher tu me prends et déposes au passage,

 

Moi qui espérais              et espérais à tort.

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