Chemin faisant…

On s'éloigne,
On va chacun d'un côté de la montagne,
On se dit que peut-être on ne se quitte pas
On se rapproche,
De tellement près que l'on s'accroche,
On s'avoue c'est pas sûr que cela durera
On se fait peur,
On se confie : c'est moi le premier qui meurt !
On se refuse la peine du départ de l'autre.
On se danse,
On s'embrasse on se prend on se valse en cadence
Sur le sable d'une plage, la mer à marée haute.

la vie nous sourit
la vie nous punit

On se console,
On se dit c'est pas grave ce que la vie nous vole
Nos envies nos espoirs, rien ne les volera.
On s'espère,
être à l'heure, à la hauteur, comme l'autre l'espère
On devient vraiment soi à peine l'autre là
On se ment,
On se dit des amis, de simples amis aimants
Qui s'attirent, se repoussent dans le sens du courant.
On s'aventure,
On se quête, on se trouve, se découvre, se murmure
Des mots que l'on s'invente, seule l'âme comprend.

la vie nous apprend
Ce qui la vaut vraiment

On fait le tour,
On s'dit : la seule raison de vivre c'est l'amour
Le savoir prend du temps, plus derrière que devant !
On se pardonne,
On se gave de printemps on s'aime et on moissonne,
De l'autre à soi on est beaucoup plus indulgent.
On essaye
D'avoir sourire aux lèvres chaque fois que l'on paye,
Des hauteurs de l'humain jusqu'à ses trahisons.
On tient,
Ancrée dans sa mémoire, l'empreinte d'une main,
Des traces de caresses, des poussières d'émotion.

la vie se déploie
Feu et glace à la fois

On se détache
Peu à peu de beaucoup de tout ce qui nous gâche
Ce reste de bout de pain, cette faim de chemin
On savoure
Un tas de petit rien qu'on goutte à contre-jour
Le temps est plus sucré quand on en voit la fin
On s'éteint,
Un jour d'été, un soir d'hiver, un beau matin,
On quitte le wagon, sans bagage, seul, à quai,
On s'ombre…
Un lampadaire clignote encore dans la pénombre,
Il s'arrête en silence... la vie est à la paix !