Chère Alice

Chère Alice,

Je viens de recevoir votre lettre qui m'a mis très en joie après une journée monotone à ma table de travail. Dimanche me semble encore très loin, mais tout arrive à qui sait attendre comme dit le proverbe. Je comprends tout à fait votre amour pour la nature, chasser sert à maintenir l'équilibre et le développement des territoires ruraux, j'avoue que ça ne vient pas de moi, je me suis renseigné sur Internet dont je suis assez friand en fait. Que cela ne nous empêche surtout pas de continuer à nous écrire via la poste. Il y a quelque chose que j'aimerais clarifier avec vous. J'ai un secret auquel j'avais fait un peu allusion au début de notre correspondance, dans ma première lettre je crois. Je vous parlais d'un fardeau, je ne sais plus quel terme j'ai employé exactement, en tout cas le mot "fardeau" n'est guère délicat eu égard à ma vieille tante auquel il se réfère. Oui, je m'occupe de ma vieille tante qui aura bientôt quatre-vingt treize ans, en fait je ne m'en occupe pas, non, je vais la voir à la maison de retraite pratiquement tous les dimanches, quand il fait beau comme maintenant je la fais sortir de sa tanière et nous allons nous promener là où elle désire. Etant donné que nous nous voyons ce dimanche, voudriez-vous me faire l'honneur d'aller voir ma bonne vieille tante à la maison de retraite. Vous verrez elle est tout à fait charmante,  et elle est encore bien pour son âge. Nous pourrons faire un tour de parc tous ensemble. Oh je sais bien que nous nous connaissons à peine mais la laisser seule ce dimanche me fait trop de peine. Bien sûr nous aménagerons d'autres temps pour nous deux. "Nous deux" cela ne vous semble-t-il pas délicieux comme expression?  Au fait, de vous j'accepterais n'importe quel menu, aussi bien ne vous tracassez pas pour le repas de dimanche.

Votre dévoué,

Laurent