Cheveux d'ange

ddutriaux

Stipa tenuifolia ou cheveux d’ange. Ces belles graminées attirent le regard par leur beauté légère. Au moindre souffle de vent, elles se meuvent et se balancent en une danse suave et donnent envie de s’en approcher et d’y passer la main pour en recevoir leur subtile caresse. Sami savait qu’en guidant Kamelia jusqu’au cœur du parc où il avait coutume de se promener en regardant s’agiter les belles évanescentes, elle se laisserait aller dans ses bras, au gré de son souffle amoureux. Leurs longues chevelures brune et blonde se mêlaient souvent lorsque leurs corps se rapprochaient et se mélangeaient jusqu’à ne plus former qu’un seul être complet, réchauffé et rempli de  leurs substances savoureuses. Kamelia aimait se dénuder lentement devant la fenêtre de la chambre de Sami, exhibant ses seins, son ventre et la douce toison de son pubis devant son amant languide, ainsi que ses épaules couvertes de ses longs cheveux retombant en cascade sur la courbe légère de ses hanches et la rondeur de ses fesses au spectateur chanceux dont elle feignait d’ignorer la présence. Kamelia savait faire naitre le désir et attiser la flamme.

Quand Sami lui suggéra cette promenade, elle ne comprit pas tout de suite qu’elle allait vivre une expérience nouvelle. Pourquoi aller dans ce parc? Pourquoi ne pas rester dans cette chambre où ils avaient pris l’habitude de se donner rendez-vous, de se désirer et de faire l’amour ensemble, comme d’habitude ? Sami lui parla des belles plantes que l‘on pouvait admirer là-bas. De cet air nouveau qu’il fallait apprendre à respirer ensemble pour mieux se ressourcer. Du souffle du vent qui soulèverait sa jupe et rafraichirait ses jambes et ses cuisses. Sami évoqua à peine la petite tonnelle du fond du jardin où l’on pouvait, tout en s’abritant des regards indiscrets, boire à une source qui coulait doucement entre des bambous fermes et souples qui se balançaient et cliquetaient au rythme du vent. En arrivant, Sami défit son catogan et laissa retomber ses longs cheveux bruns dans son dos puis lança un regard appuyé vers une statue qui s’élevait entre les stipas.

-          Vois-tu comme elle est belle ? –demanda-t-il à sa compagne.

-          Qui donc ? –répondit-elle d’un air embarrassé.

Sami aimait ce petit air pincé que prenait Kamelia quand quelque chose la préoccupait. Il avait alors envie de la prendre dans ses bras et de l’embrasser en glissant quelques mots doux à son oreille. Quand il montra  la belle pétrifiée, Kamelia rougit de honte. C’était donc d’elle qu’il parlait ! Ils s’approchèrent .Elle lui fit remarquer qu’il était difficile de savoir s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme.

-          Qu’importe !-répondit Sami. La beauté se moque de ce genre de détail.

-          Ne préfères-tu pas que je sois une femme ? –se moqua-t-elle un peu. Est-ce un détail pour toi ?

-          Un détail fort intéressant-reprit Sami en la menant doucement vers la tonnelle.

Kamelia se laissa entraîner par lui, en caressant de sa main légèrement ouverte les stipas qui ployèrent mollement.

Comme j’aimais la voir caresser les herbes folles! Elles semblaient réagir à son passage. Et comme je voulais la caresser ainsi ! Ce jour était parfait. Ce lieu était parfait. Sa petite robe en soie noire qui semblait rebondir à chacun de ses pas aussi. Que dire de son décolleté ?

Nous nous approchâmes de la petite tonnelle en passant devant la belle statue à la robe de pierre et à la longue chevelure éternellement ondulée. Si elle savait comme je la connaissais…Lorsque nous arrivâmes, nous nous étendîmes entre les Stipas qui recouvraient le sol. Ma belle Kamelia s’allongea sur le banc et étendit ses bras loin derrière sa tête. Elle ferma les yeux un moment puis les rouvrit et me regarda avec  hardiesse. Je lui soufflai quelques mots à l’oreille puis embrassai légèrement son visage. Il fallait qu’elle l’acceptât sans crainte, qu’elle se donnât comme à son habitude mais cette fois-ci, avec toute la générosité dont elle était capable. J’espérais que ma surprise ne la dérouterait pas trop ni ne la heurterait et qu’elle y trouverait de nouvelles promesses. Je commençai à la caresser avec délectation. J’écartai les pans de son décolleté puis englobai amoureusement ses seins avec mes mains. Je les massai alors, les pétris puis saisis ses tétons entre mes doigts. J’écartai à nouveau son décolleté jusqu’à ce que sa robe s’ouvrît totalement en glissant au sol, offrant à ma vue un corps magnifique totalement dénudé. Je descendis jusqu’à son bas ventre et tout en poursuivant les caresses que je lui prodiguais sur ses seins  gonflés de désir, j’embrassai et léchai son pubis, fouillant avec ma langue chaque recoin de son sexe humide. Je la sentis trembler. C’est à ce moment là que je fis un signe discret en direction de la statue.

Ses mains se placèrent à l’endroit précis où les miennes la caressaient et  prenant ma place, elles continuèrent à masser sa poitrine et à jouer avec ses tétons durcis. Un tremblement me suggéra qu’elle avait senti le changement. Son corps sensible  s’en était rendu compte mais elle garda les yeux fermés, comme pour mieux savourer cet instant nouveau. Nous nous regardâmes, complices, et continuâmes de promener nos mains, nos lèvres et nos langues sur la belle peau de Kamelia. Lorsque nous la sentîmes essoufflée, je retirai ma langue de sa bouche, attendant de voir sa réaction. Elle creusa un peu plus ses reins, plongea ses doigts entre ses lèvres puis les posa sur son clitoris et le caressa doucement avec de petits mouvements circulaires. Elle secouait la tête d’un côté puis de l’autre et l’on devinait ses petits gémissements. Nous nous regardâmes. Il était temps de la caresser de l’intérieur. Je la saisis par les fesses qui se soulevèrent  et ses cris se firent plus intenses lorsqu’elle sentit qu’on la pénétrait. A chaque coup de reins, à chaque aller-retour, Kamelia resserrait son sexe pour mieux accueillir celui de l’autre. Je la vis s’agiter, crier puis s’évanouir. Nous baissâmes la tête et la recouvrîmes de nos cheveux assagis.

Nous avions rendez-vous sous la tonnelle du parc. Sami m’avait parlé de sa beauté et de sa lascivité. Ma satisfaction fut plus grande encore que ce que j’espérais. Lorsqu’il me fit signe d’approcher, son corps dénudé semblait ignorer, se moquer même de l’endroit où il se trouvait, à la vue d’éventuels passants. Elle était déjà totalement soumise aux caresses de son amant. J’approchai sous hypnose et plaçai mes mains envieuses sur ses seins, là où celles de Sami venaient de vagabonder. Elle tressaillit. Nous nous regardâmes, complices, et le reste ne fut qu’abandon voluptueux. En accord parfait, nous nous promenions sur le corps alangui de la belle Kamelia. Quand Sami caressait ses seins, je glissai mes doigts le long de ses cuisses ouvertes et plongeait ma bouche et ma langue entre ses petites lèvres et sur son clitoris, avant de les engouffrer au plus profond de son sexe abondamment lubrifié par le plaisir que cela lui procurait. Lorsque Sami redescendait vers le bas de son ventre, avide de plonger sa langue à son tour dans sa chatte, je remontai lentement pour la couvrir de baisers, fourrer ma langue dans sa bouche qu’elle explorait avec gourmandise, masser son cuir chevelu et laisser se faufiler mes doigts entre ses cheveux soyeux. Totalement conquise, Kamelia gardait les yeux fermés, comme pour garder en elle ce doute qui semblait l’exciter au plus haut point. Sami était-il seul ? Et s’il ne l’était pas, qui était avec lui ? Etait-ce un ami ou une amie? Peu lui importait, je crois, tant le plaisir était immense. Je m’enivrai de la voir cambrer ses reins, de l’entendre gémir et de sentir son souffle chaud sur mon visage, l’intérieur extraordinairement doux de sa bouche quand elle aspirait mes doigts un à un, la tiédeur velouté de son sexe qui s’ouvrait et se refermait fermement avec une maîtrise parfaite. Kamelia savait accueillir ses hôtes avec générosité et raffinement.

Lorsque nous changeâmes nos places pour la troisième ou quatrième fois, je ne sais plus, mon visage se retrouva tout proche de sa douce toison. Suave et légère comme des cheveux d’ange, j’eus envie d’y faire glisser les longues mèches de ma chevelure comme pour les mélanger. Je la sentis se trémousser  et décidai de les promener sur son ventre. Cette caresse provoqua en elle un frisson qui nous donna envie à tous deux de la pénétrer enfin. Comment allai-je m’y prendre ? D’un regard rapide, Sami me fit comprendre qu’il prendrait l’affaire en main. Je le vis se placer devant elle et après avoir effleuré son clitoris et l’entrée de son vagin, il introduit son lourd pénis tout au fond de la belle Kamelia. Il la souleva et s’assit sur un banc. Elle se retrouva assise face à lui. Comme il soulevait ses fesses à pleines mains, j’en profitais pour m’agenouiller derrière elle. Je lui léchai l’anus et en profitai pour lécher les testicules de son partenaire. Ils s’essoufflèrent. Il s’avança un peu. J’enfournai mes deux pouces dans chacun de leur anus et… nous jouîmes à l’unisson.

Il me promit l’extase.

Je le suivis jusqu’au fond du parc. Là, je m’allongeai sur le banc. Il mit sa langue dans ma bouche. Elle descendit doucement vers mes seins et il les engloutit avidement. Je les sentis se tendre. Il les aspira goulûment. Il se rapprocha de mon ventre. Mon cœur battait à cent à l‘heure. Ma tête tournait. J’ignorais tout du temps qui passe et de l’endroit où nous nous trouvions. Je savourais comme il pleuvait entre mes jambes ! Sa langue se faufila dans les moindres replis de mon sexe. Je relevai mes fesses pour mieux m’approcher de lui. Et comme je fermais les yeux pour mieux sentir son baiser subtil, je perçus un frôlement sur le haut de mon crâne. Mes cheveux doucement étirés se soulevèrent et provoquèrent un frisson délicieux sur ma tête. Etait-ce possible ? Pouvait-il à la fois être tout à sa dégustation tout en-bas de mon ventre, et là-haut, tout là-haut à la naissance de ma chevelure ? Je crus perdre l’esprit mais la douceur était telle que je me laissai envahir par elle. Voilà donc une exquise surprise ! Ce n’était pas lui. Ce n’était pas possible. Ces mains inconnues massaient avec fermeté la chair ronde de mes seins et s’attardèrent longuement sur mes tétons durcis. Pendant une seconde, je m’inquiétai de ne pas savoir qui me traitait de la sorte mais la chaleur et la douceur de ces mains expertes me rendirent tellement folle, que je décidai de garder les yeux fermés. Des cheveux apparemment très longs et très souples frôlèrent ma peau qui frissonna. Il ou elle savait parfaitement y faire. Mon amant aussi m’affolait. J’étais prête à l’accueillir en moi. Sous son empire,  j’attendais ardemment qu’il vint. Alors son sexe durci s’approcha et se frotta doucement contre le mien. Il retarda ce moment tant attendu et  je sentis que je m’essoufflais et le désirais follement. Je n’en pouvais plus. Alors je posai mes doigts humides sur mon clitoris et le caressai doucement en mouvements circulaires tout en repensant à ses mouvements et à ceux de l’autre, va et vient langoureux, caresse quintessenciée. On me souleva. Je le suppliai enfin et on entra en moi. On donna le tempo. J’étais en cadence. C’était comme une danse. On bougeait en moi en tous sens. Chaque frottement provoquait une étincelle et je sentis s’allumer en moi un feu ardent. Et comme on me pénétrait par l’autre orifice, mon bassin répondit aux invitations de cet inconnu. On était en moi et nous n’étions qu’un. Tu menais la danse, étranger. Et je me laissai aller au rythme de ses coups de reins. Je basculai dans une frénésie épileptique. Je les entendis me dire à quel point ils aimaient cela et je voulais leur dire la même chose mais c’est un cri qui sortit. Un cri. Et comme je sentis la folie me gagner, je les entendis et les sentis jouir, me remplissant de ce fluide lumineux qui apaisa à peine ma brûlure. Et comme dernière révérence, leurs belles chevelures se posèrent sur mon corps exténué. Mon esprit désorienté s’éparpilla au milieu des stipas.

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