Une soirée mal engagée
miss-kat
Incipit
Il est vingt-deux heures lorsque Camille et Marc sonnent chez Cyril.
« Prête ? demande Marc avec un sourire en coin.
Elle sourit :
« Viens mon chéri, allons passer une soirée « sympathique avec des gens normaux ».
Dans l’ascenseur, Marc rigole :
« Bien sûr ! Discutons politique avec des couples amicaux et peu vêtus.
- Mais oui ! Ce n’est pas parce qu’une femme porte une jupe qui lui sert de ceinture qu’elle n’a rien à dire ! rétorque Camille en tâchant de garder son sérieux.
- Loin de moi cette idée… Murmure Marc en glissant ses mains sous la robe de sa compagne.
Les portes de l’ascenseur s’ouvrent.
« Il va falloir patienter encore un peu… dit Camille qui recouvre ses bas au moment où Cyril apparait.
Il les fait entrer dans une pièce immense. Les meubles ont été remplacés par des coussins et des matelas japonais et des bougies sont allumées un peu partout. Au centre, le bar est plein. Cyril remplit plusieurs coupes et fait le tour des invités.
Camille est nerveuse. Dans les clubs échangistes qu’ils fréquentent, l’ambiance est différente : elle s’est déjà sentie « déshabillée » du regard, mais jamais de façon aussi appuyée : on détaille sa tenue, son allure, on compare, on valide. Ou non. Marc subit le même traitement. Elle lit dans les sourires des présents qu’ils ont réussi l’examen.
Marc et Camille identifient d’abord les célibataires : une belle femme près du bar et un vieux beau dans le fond. Ensuite, le genre de couples présents : Camille compte trois «Barbie et Ken ». En club, elle les appelle les « à fuir » : tenues de latex flashy et maquillage vulgaire pour elle, sourire brillant et brushing parfait pour lui. Ils paradent. Deux autres couples leur sourient. Des « compliqués » selon Marc : mignons mais coincés, ils observent, sans participer. Camille est déçue : Que sont-ils venus faire ici ?
Pourtant, Cyril leur avait expliqué qu’il organisait des soirées « libertines mais amicales » avec des gens « sympathiques et normaux ». Camille et Marc s’étaient fiés à l’adage « qui se ressemblent s’assemblent » puisqu’il s’agissait bien d’assemblage en fin de compte… Camille tourne la tête vers la porte. Marc lui lance un regard apaisant.
Il zappe les couples et adresse un sourire à la femme près du bar. Une grande brune au sourire franc et rieur avec des seins et des hanches voluptueuses. Elle aussi est peu vêtue, mais il émane d’elle assurance et charisme. Où l’ont-ils déjà vue ? Ni en club, ni sur un site. Cyril leur tend une coupe et fait les présentations :
« Vous connaissez Sarah Star ? Elle a tourné dans plusieurs films il y a quelques années. »
Les mots « Star du X » passent sur toutes les lèvres. L’ambiance change. Les couples se rapprochent : des mains s’égarent, on se sourit. Le courant passe.
« La reconversion, après votre… Carrière ne doit pas être facile ! »
La pique vient du second célibataire, un homme à la cinquantaine bedonnante, bronzé aux UV. Les regards se tournent vers Sarah, qui répond du tac au tac :
« Ma carrière m’a permis de développer certaines… Compétences, dit-elle avant d’embrasser Camille à pleine bouche.
Point de vue de Camille
En voyant ces Barbies et leurs Kens se regarder le nombril, j’ai eu peur que cette soirée ne démarre pas. J’ai eu tort : Merci Sarah. Son baiser aussi doux qu’inattendu a mis le feu aux poudres en même temps qu’il a fait taire ce vieil aigri. Je me sens fondre quand les mains de la belle descendent sur mes hanches. Marc enlève ma robe d’un geste d’expert et me voilà en string et bas, sous les bravos d’un public enthousiaste. Elle ne me laisse pas le temps de m’en émouvoir, entreprenant de me rendre dingue : Ses doigts palpitent sur mes seins, dont les pointes se tendent, puis filent vers mon ventre, l’enflamme et finit par caresser mes cuisses. Ses gestes sont aussi légers que des papillons mais si précis que chaque effleurement me fait frissonner.
D’un regard, Sarah demande son approbation à Marc, puis elle me met à genoux et me pousse dans les bras de mon homme. Je suis nue face à elle, offerte.
Autour de nous, des trios et des quatuors torrides s’organisent : Un des trois Ken est parti butiner une autre Barbie que la sienne, qui se révèle très accueillante : elle s’est accoudée au bar, jupe retroussée. Comme moi, Marc n’a rien perdu de la scène. Je sens son sexe se tendre dans mon dos : il adore m’enfiler dans cette position.
Cyril parlemente avec un des couples « compliqués » selon Marc. Pas tant que ça selon moi : Elle s’agenouille et défait le pantalon de notre hôte avec gourmandise. Lorsqu’elle prend la queue de Cyril en bouche, je suis presque jalouse: Lors de notre rencontre en club, il m’avait donné beaucoup de plaisir.
J’ai à peine le temps d’analyser ces images. Du bout des ongles, Sarah a fait glisser mon string. Marc m’allonge sur le sol et écarte mes jambes. Il m’embrasse au moment où la langue de Sarah s’attaque à mon bouton. Ce n’est pas ma première fois avec une femme, mais je n’ai rien vécu de comparable : Sarah connait mon corps mieux que moi ! Elle titille, lape, suce jusqu’à me faire hurler. Je sens mon jus couler le long de mes cuisses. Je tremble, j’ai le ventre en feu. Elle s’interrompt et me murmure à l’oreille : « Dis de quoi tu as envie. »
C’est tellement évident ! Je lui réponds le souffle court : « De jouir… »
« Non, chérie : je veux t’entendre. Maintenant. »
Marc ne me lâche pas des yeux. Les caresses de Sarah reprennent, lentes et diaboliques : à chaque seconde, je crois sentir l’orgasme, qui finalement m’échappe. Je finis par crier les mots qu’elle attend : « Je veux me faire prendre. Je veux qu’on me lime, qu’on me pilonne… »
Cyril s’approche. En club, je l’aurais sûrement écarté pour que Marc en profite, mais je je ne contrôle plus rien. Je n’ai jamais ressenti une envie aussi forte.
Cyril me lime. Enfin ! Je savoure, mais loin de m’apaiser, il attise encore le feu dans mon ventre. Je ne peux que remercier la suceuse qui l’a fait bander si dur. La coquine ne s’ennuie pas : son homme l’a entrainée dans un trio torride avec un des Kens. Elle n’a pas l’air coincée du tout entre deux hommes !
Je jouis une première fois dans un cri libérateur. J’en veux encore. Mon regard est une invite sans équivoque quand il croise celui de Marc. J’y lis un mélange d’admiration et de colère. En club, nous sommes très attentifs l’un à l’autre. Tout à mon plaisir, je l’avais presque oublié ! Il est vexé ?
Une Barbie lui sourit. Marc se lève et la suit pour la déshabiller sur un coussin. Je veux les rejoindre, main une main remonte sur ma cuisse : Un Ken m’enlace et un autre me propose de le sucer pour me faire jouir à nouveau. Marc est occupé. Moi aussi.
Point de vue de Sarah
Quand Cyril m’a invitée, je lui ai rappelé que je ne faisais pas de show pour les particuliers. Il m’a répondu qu’il invitait l’amie, la coquine gourmande, pas l’actrice. Pourtant, il m’a présentée sous mon nom de scène. Sans le sourire mutin de Camille, j’aurais claqué la porte. Il a failli ne pas suffire après la réflexion de ce vieux libidineux. Je pourrais presque le remercier finalement… Ça a été un vrai bonheur de la faire jouir. J’aurais été ravie de m’occuper de son ami, mais il est déjà entre de bonnes mains.
Près du bar, deux bimbos se roulent des pelles en se donnant des allures porno chic. Les a-t-on prévenues qu’il n’y aurait pas de photographe ce soir ? Elles s’occupent puisque leurs hommes les délaissent : l’un se fait sucer, l’autre besogne Camille. Où est Cyril ?
« Belle soirée, vous ne trouvez pas ? »
Quel ringard ! Les deux filles se sont levées : vite un verre !
« Alors comme ça, vous êtes actrice porno ?
Il sait parler aux femmes, lui. Tout en finesse. Je me concentre sur les bouteilles devant moi, avant de lui répondre de ma voix la moins aimable :
- Ex actrice, de films pour adultes, oui :
- Bien sûr. Et maintenant, vous faites les soirées privées ?
Et toi, tu as vu de la lumière et tu es rentré ? Le pire, c’est que je ne sais pas quoi lui dire pour éviter un esclandre.
- Non, Sarah est une amie.
Cyril vient d’apparaitre, une coupe à la main, le sourire aux lèvres. Il m’attrape par la taille.
« Tu avais raison de parler de reconversion, Charles : Sarah et moi nous sommes rencontrés à Pôle Emploi ! »
Devant la mine déconfite du vieux, je pars dans un fou rire. Il s’éloigne enfin. Mon soulagement doit se voir, car Cyril me glisse à l’oreille :
« Une erreur de casting, désolé.
- Pourquoi il est là ?
- En club, il avait l’air de connaitre tout le monde : j’ai pensé qu’il amènerait peut être d’autres gens… Et en action, il est impressionnant. S’il n’était pas aussi con ! J’aurais voulu créer une meilleure ambiance : je crains que cette soirée ne soit un flop... En club, ils étaient tous sympas, mais ici…
- Je ne suis pas d’accord, dis-je les yeux rivés sur Camille.
Elle suce et se fait prendre. Un tableau très excitant.
- Camille est une bombe.
- Et elle te plait on dirait ! Je tâte la bosse qui déforme son pantalon.
Je regarde Camille qui jouit fort. Elle ne surjoue pas. Elle est belle. Elle me donne envie d’en faire des tonnes, juste pour la faire rire. Pour elle et un peu pour Cyril et Marc, qui j’en suis sûre, comprendront, je joue à faire l’actrice :
Je m’agenouille devant Cyril et lui dis de ma voix la plus mièvre et haut perchée :
« Ne t’inquiète pas Monsieur l’organisateur, ta soirée se passe trèèèèès bien. Mais il faut te détendre ! Attends, je vais t’aider. »
Il rit, mais il bande. J’ai captivé mon public. Comme prévu, Camille et Marc se bidonnent. Les filles se sont approchées. Leurs mecs aussi : ils attendent leur tour. Ils n’en perdent pas une miette. Je me demande sils vont prendre des notes. Je m’applique et gratifie mon hôte d’une pipe digne d’un hot d’or.
Point de vue de Charles
Quand on invite une professionnelle, c’est bien pour que tout le monde en profite, non ? Cette pouffe m’a traité de goujat. Moi ! Je me serai bien tapé la petite jeune, chaude comme la braise, mais il y a foule. Salope !
« Pourquoi es-tu venu Charles ? Je n’ai pas l’impression que tu t’amuses.
- On ne m’apprécie pas à ma juste valeur, mon cher Cyril ! La preuve, je suis tout seul.
- Tu ne fais pas d’effort non plus… Si tu te montrais plus courtois…
- Regarde, il y en a un qui va se la mettre sur l’oreille en rentrant ! Le copain de la chaudasse fait salement la gueule.
Je rigole : Il a la tronche du mec qui découvre que sa femme n’est pas celle qu’il croyait. Je suis sûr qu’il l’exhibe en club, mais qu’il contrôle tous les mecs qui l’approchent. Il est dépassé, le garçon…
Oh, Le petit minet m’a entendu ? Ben oui mon gars, c’est dur la vie…
Tiens, de la visite…
« Charles, j’ai été dure avec toi… Cyril m’a dit que tu étais... Comment a-t-il dit ? Impressionnant ? »? Alors qu’est-ce qu’elle en dit, la star du X ? Je ne suis pas sûr qu’elle en ait souvent vue d’aussi grosse ! Et qui c’est que tout le monde regarde maintenant ? Oh, elle est douée…
- Suce-moi…
Comment ça, non ? Oh, Madame préfère un trio ! Et elle a choisi l’autre minet. Trop drôle ! Il va voir ce que c’est qu’un homme, un vrai !
Dommage, je n’aime pas partager la vedette, surtout devant un aussi beau cul. Il faut le faire durcir en plus, le petit jeune ? Elle le suce et… Mais il la baise, j’y crois pas !
Les autres rigolent. Je ne suis pas venu ici pour qu’on se foute de ma gueule. Ça suffit. Ca fait trop longtemps que j’attends pour l’enfiler. A mon tour.
« Donne-moi ton cul.
En attendant mon taxi, je cherche à comprendre ce qui vient de se passer : Je viens de me faire virer du pire plan cul de ma vie. Sept nanas et je n’en ai tiré aucune. En plus, je saigne, ma chemise blanche est foutue. Il faut dire que le minet a une sacrée droite. Il n’a pas aimé que je touche à la dame qu’il était en train de fourrer. Encore un qui n’a pas compris ce que c’est qu’une partouze. Même pas eu le temps de me défendre, sinon, il ne passerait pas pour un héros auprès de sa copine ! Ils se pelotaient quand Cyril m’a fait sortir. Bande de nazes !