Chou à la Crime
fab
Paris. Rive gauche. Saint Germain. Une galerie. Une sculpture. Serge au travers de la vitrine fume, passe, repasse, une fois, trois fois, sept fois, marquant chaque fois un arrêt devant cette vision de Claude Lalanne. Il entre. Paie cash. Il rentre. Et l'homme de bronze mi mec mi légume lui chuchote à l'oreille, prend possession de son corps, de son âme, l'habite au point de lui faire revivre son histoire que Serge retranscrit en un poème rock
d'une rare intensité dramatique.
L'histoire d'un homme trop amoureux d'une nymphe shampouineuse, légère, narcissique et nymphomane. L'histoire d'un homme que la jalousie rend fou. L'histoire d'un homme qui voulait croire encore en la vie. L'histoire d'un homme capable de tuer. L'histoire de la naïveté ordinaire.
Quatrième concept-album de Serge paru en 1976 et nouvel échec commercial.
Et pourtant ne s'agit il pas là de l'oeuvre ultime de Gainsbourg pour son propre compte ?
Une poésie saturnienne réinventée, habillée d'une musique aux arrangements novateurs qui teinte l'histoire de ce quadra rêveur d'une brume indélébile.
Il est là ton Art majeur Serge. Même si ça pique un peu, Béart avait donc raison.