Christian et Cyrano
ysee-louise
Christian et Cyrano,
Roxane ou Juliette ?
Romantisme, fantaisie et humour dites-vous.
Bien sûr, pour moi aussi, pourtant ce n’est pas tout.
Il est ceci de plus, que chaque jour vous me fîtes
Qui me trouble toujours : les mots que vous me dites.
Ils me transpercent le corps, l’esprit, le cœur et l’âme.
Toujours ils me touchent, me charment, me désarment.
Tel Christian, brun et gai, vous êtes toujours beau.
Mais votre langue m’envoute, telle celle de Cyrano.
Contrairement à Roxane, je ne puis affirmer
Qu’indifférente je sois, à la grande beauté.
Car contrairement à elle, j’ai découvert depuis
Qu’intérieur/extérieur, vous êtes beau aussi !
Si votre regard profond me fait autant d’effet
C’est que j’y vois votre âme, et vos précieux secrets.
Si vos lèvres m’hypnotisent, si j’aime les approcher
J’en connais la douceur, en mots comme en baisers.
Votre Venusté est celle de votre âme
Et non celle pour laquelle les autres femmes se pâment.
J’aime par-dessus tout, vous lire, vous écouter
Car rien ne m’émeut plus que vos belles pensées.
La sensibilité qui habille vos paroles
Est au creux de la mienne la plus précieuse obole.
Aussi pauvre Roxane, je ne saurai choisir
Où va ma préférence, je ne saurai le dire.
Christian ou Cyrano, qu’importe à mes yeux
Car en vous j’ai la chance de retrouver les deux.
Vous êtes Christian, sans sa médiocrité
Et vous êtes Cyrano, avec un joli nez !
Aussi, en égoïste, prends-je les deux en un
Car j’ai ce privilège de voir en vous quelqu’un
Qui assume pleinement sa sensibilité
Et qui accepte la mienne, dans son étrangeté.
Suis-je tout de même Roxane, pour désirer ainsi
Voir à travers vous, les deux cadets unis ?
Apparences trompeuses ! Je ne le pense pas.
Car « fine et précieuse », mais pas plus que cela
Est cette jeune femme qui sait entendre et lire
Mais ne se donne la peine de ne jamais écrire.
Je ne peux rester là, dans l’attente passive
Qu’arrive quelquefois, une tendre missive.
Je ne peux pas non plus, distante et réservée
Garder par devers moi, la houle de mes pensées.
Il me faut vous les dire, dessiner, les écrire
Sinon elles me rongeraient, ou se laisseraient flétrir.
Il est pourtant des choses, telle Magdeleine Robin
Que je fais ou ferai, si c’est pour votre bien
Avec le même esprit, la même vivacité
Car cette jeune femme, en a les qualités.
Comme elle manipula De Guiche pour protéger
Son Christian de la guerre où il était appelé,
Je pourrais, sans problème, mener quelques intrigues
Pour déjouer les plans de ces femmes qui se liguent
Pour vous nuire et ruiner votre réputation
En dépit du bon sens et en pleine déraison.
Je peux feindre moi aussi, et aller au combat
Pour recruter pour vous tous mes petits soldats.
J’aimerais tout comme elle, un jour porter des braies
Pour être une héroïne, soit de cape et d’épée,
Soit une aventurière, sur le pont des pirates
Soit une fière indienne, portant plumes et nattes.
Tout cela pour y vivre, aventures romanesques
Danger et romantisme, dans une épique fresque.
Mais c’est surtout telle Juliette que j’aimerais
Être et mourir pour l’homme que j’adore en secret.
très beaux alexandrins !
· Il y a presque 14 ans ·agathe
A cette heure tardive, ce silence méditatif, lire ce poème c'est tout bonnement le pied intégral !!! Merci Ysée-Louise
· Il y a presque 14 ans ·leo
Grandiose.
· Il y a environ 14 ans ·bibine-poivron