clin d'oeil sur la côte d'Azur

Nestor Barth

Une escapade clin d'œil à la Côte d'Azur : mer, soleil, montagne

Éloge de mon âme vagabonde .

Je suis ensorcelé par ton appel ; je viens à toi et longe la

frange d'écume blanche qui caresse mes pieds. Ta fraicheur ravive mes membres et tout mon corps vibre à cet effleurement câlin et sensuel. Ta saveur amère et ton odeur iodée me revigorent.

Ton ressac bouscule les grains de sable en une harmonie mélodieuse ; tu chantes et m'envoûtes.

Es-tu bienveillante, calme et douce ? J'admire ton manteau azuré qui scintille en reflétant les ondes dorées du soleil.

Es-tu revêche, furieuse, froide et agressive ? Je vois alors les blancs sillons de ta chevelure trahirent la colère qui te fait tout rompre sur ton passage ; même en grondant tu redoubles de charme. Je me laisse alors porter sur les rouleaux qu'en rage tu te transformes pour me fouetter. Plaisir absolu...

Ce matin les rayons du soleil te pénètrent, l'air est calme,

ton corps est chaud ; je te sens, te respire, je succombe à la tentation de virevolter en ton sein jusqu'à la jouissance.

Parfois je reste suspendu, flottant les bras en croix, mon regard captivé par cet autre infini mystérieux qui te fait face.

Mon regard est captivé par l'astre lunaire que tu enlaces tous les jours pour quelques pas de tango. Charme énigmatique !

J'aimerais découvrir les trésors que tu recèles, cette grande famille colorée que tu protèges et nourris dans les ténèbres ; sauvage et secrète.

Je frémis à l'idée de glisser sur une embarcation pour rejoindre des terres lointaines.

Belles aventures que tu nous offres.

Ce n'est qu'un au revoir :  Méditerranée 

L'après-midi du même jour, je randonne sur un sentier qui mène à un vieux bourg doté d'une tour.

Le chemin vallonné tournicote et la fatigue m'envahit.

Adossé à un tronc d'arbre mon esprit s'égare dans le mystère de l'illusion.

Une tourterelle, belle-de-jour, se pose devant moi :

--- Bonjour troubadour, puis-je t'accompagner dans ton parcours, dit-elle avec humour ?

--- Certainement, si tu n'es pas trop bavarde, répondis-je tourneboulé.

--- Où vas-tu ainsi seul ?

--- Jusqu'à la tour, qui au loin dans ce bois que tu vois devant toi, ce beffroi qui croît au dessus des toits signale la fumée d'un feu

--- Quelle bravoure, c'est loin, répond-elle. Je ne sais courir comme toi. Et pour éviter un tour de reins, fais comme moi, vole ! Ton tour sera plus court, insiste la polissonne.

--- Mais je suis lourd..... pourtant..., c'est une idée, bonne à essayer, m'entendis-je répliquer.

Mais quel n'est pas mon éblouissement me voyant par un tour de force et en un tournemain capable de décoller et de m'envoler tout gourd dans les airs avec ma nouvelle amie la tourterelle. C'est à celui qui vole le plus haut et le plus vite. Comme je savoure !

Nous nous posons dans la cour de la tour pour examiner les alentours.

Le bourg de maisons délabrées, abandonnées par l'armée, un tournebride accolé au castel surmonté de tourelles et l'agora où devait se dérouler les tournois de soldat.

--- Regarde, là-bas, me dit-elle,. Robin des bois fait des yeux de velours à la Belle au Bois dormant et lui déclare son amour !

--- Que c'est beau !

--- Regarde là-bas dans la clairière, le magicien Antibois et son boa qui s'est déboité de son boisseau chantourné et le chien qui aboie.

--- Ce n'est pas rassurant, un boa ?

--- Et ce boiseur et le boisselier occupé à confectionner quelque boiserie, tel un bonheur-du-jour ! Les vois-tu ?

--- Oui, m'exclamai-je les yeux éberlués ! Ils vont manger le tournedos qui cuit au tournebroche sur le feu de bois. Écoute.... la chanson de Charlebois que l'un joue du hautbois pendant que l'autre danse avec un verre d'esprit de bois.

--- Grouillons, je n'aimerais pas rencontrer ces hommes au coin du bois. Quel effroi. J'ai la trouille et terminons là cette vadrouille avant qu'ils ne m'écrabouillent, gazouille la petite fripouille de poule mouillée.

--- Allez, d'accord on se dégrouille !

Sur le retour au demi-jour, ma vision cafouille, mon esprit se brouille ; je ne sens plus mes membres qui pendouillent.

Je suis tout niquedouille, ça trifouille dans ma tête, ma bouille déverrouille.

Devant moi, la tourterelle me fixe de ses yeux malicieux, frétillant de la queue.

Rompu, fourbu, moulu, je me suis endormi et.... j'ai rêvé.

C'était : parcours de rêve dans le Mercantour

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