Cochons prolégomènes (Roméo vs Juliette)

bequelune

Ce texte est le début d'une satire pornographique de Roméo et Juliette…

Lady Capulet s'assura que le nœud était bien serré avant de renverser son mari à quatre pattes sur le tapis. La bouche bâillonnée, les yeux bandés et les deux mains liées derrière le dos, il ne pouvait rien faire d'autre qu'offrir ses deux fesses blanches aux désirs experts de sa femme.

« Maria, cria cette dernière, venez donc voir par ici ! »

La grosse servante s'amena en trottinant. Lady Capulet fit une mine contrariée en voyant que son employée n'avait pas revêtu son costume rituel.

« Maria, combien de fois devrais-je vous le dire ? Quand Jean et moi organisons nos petits jeux, il faut que vous enfiliez votre costume de dentelle noire. Voyons, vous venez, comme cela, avec votre vulgaire robe de tous les jours… Enfin, comment voulez-vous ainsi correspondre au thème ? Mettez votre costume, c'est important !

- Excusez-moi madame, c'est que je discutais avec dame Juliette et je n'ai pas eu le temps de…

- Cela suffit, coupa la patronne. Je ne vous ai pas fait venir pour écoutez vos excuses. C'est trop tard pour cette fois mais quittez-moi quand même cette robe déprimante ! Vous ne pouvez pas travailler correctement dans ces conditions. »

Soucieuse de rattraper son erreur, Maria se dépêcha d'obéir à l'ordre de sa maitresse. D'un geste vif elle dégrafa les deux bretelles de son vêtement et le laissa glisser vers le sol, découvrant les grasses rondeurs de son corps pâle. Elle ne portait plus qu'une culotte et un soutien-gorge de coton blanc, et elle avait un peu honte de se montrer ainsi devant Lady Capulet : la dame n'avait que mépris pour les sous-vêtements bon-marché, elle ne jurait que par la dentelle et les soies les plus fines. Maria, elle, s'accommodait très bien de ce coton épais qu'elle trouvait agréablement doux. Mais servir chez les Capulets, une des familles les plus riches et influentes de la ville, n'allait pas sans quelque compromis avec ses goûts personnels.

« Bien Maria, dit Lady. Maintenant veuillez, je vous prie, administrer la correction hebdomadaire à mon cher Jean. Je vois ses fesses frémir : il n'attend plus que vous.

- Dois-je prendre le martinet madame ?

- Non, Maria. Aujourd'hui Jean se contentera de vos mains. N'oubliez pas d'enfiler vos gants !

- Évidemment madame. Ce qu'il vous plaira, madame. »

Toujours en trottinant, Maria s'empressa de sortir d'un des tiroirs de la commode une paire de gants très fins et très noirs. Alors qu'elle les enfilait, elle observa le couple, son employeur depuis déjà cinq ans.

Lui avait cinquante deux ans, les cheveux grisonnants et le nez appointé comme un pic à glace. À ce moment présent, évidemment, Maria ne pouvait apercevoir son visage : enfoui dans les douceurs du tapis, le bourgeois ne se présentait plus au monde que par son cul en attende d'une correction.

Elle, un peu plus jeune mais les cheveux tout aussi clairs, était une grande femme toute maigre. Elle se tenait droite, les bras croisés sur le buste. Dans sa longue robe sombre, fendue jusqu'à la hanche, elle inspirait à Maria un mélange de crainte et d'admiration. Elle est belle comme une comtesse vampire, aimait à se répéter mentalement la servante. Elle était toute entière dévouée à sa maitresse et à ses petits rituels.

Maria s'approcha de Jean. Elle caressa les circonférences de son derrière en déclamant la formule rituelle : « Monsieur Jean, je m'en viens vous administrer la punition de cette semaine. Je frapperai vos fesses jusqu'à ce que Lady Capulet votre femme ne me demande d'arrêter. Car vous n'avez aucun droit si ce n'est celui, exquis, d'être son jouet. Vous obéirez à ses ordres et vous jouirez de cela. Monsieur Jean, je vais bientôt commencer. »

Le cinquantenaire laissa échapper un murmure à travers le foulard qui lui scellait la bouche. Sans doute un mot d'approbation ou quelques spasme de plaisir, se dit Maria pour elle-même. Mon maître est un grand garçon qui adore se faire gronder.

« Bien Maria, veuillez entamer la séance », ordonna lady Capulet. Et, en s'approchant de son mari agenouillé : « Mon chou, veuillez rester silencieux quand Maria vous parle. Je ne vous ai pas autorisé à discuter ce soir, il me semble. » Elle fit glisser son pied droit, cerné d'une chaussure à talon aiguille d'un noir brillant, contre la joue de son mari. Celui-ci s'empressa de se frotter à la cheville de sa dame.

Maria lança une grande claque contre le cul du monsieur. Puis une autre, et encore une autre. Elle frappait chacune des fesses à tour de rôle, sans oublier parfois, entre deux claques, de caresser la peau rosie.

« Maria, fit Lady. Je tenais à vous parler. Vous savez que ma fille est déjà grande…

- Oh oui madame (elle asséna une volée de trois rapides gifles sur la fesse gauche de Jean), je peux même vous dire son âge au jour près. Je suis arrivé il y a presque cinq ans dans ce château, et c'était le jour de son anniversaire.

- Elle va avoir seize ans…

- Oui, d'ici dix jours, pas un de plus. Seize ans, déjà ! Je me rappelle encore la petite fille innocente qui jouait dans les jardins. Elle a bien changé. Juliette est maintenant une femme, belle et droite. Comme vous, madame.

- Oui Maria, Juliette a bientôt l'âge d'être une femme et je pense d'ailleurs à la marier.

- À la marier, madame ? Mais avec qui donc ? »

Elles furent interrompu par un nouveau gémissement de Jean Capulet. Sa femme croisa à nouveau les bras sur son torse.

« Mon chou, je vous avais dit de garder le silence ! Maria, échangeons nos places. »

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