Coma
Julien Darowski
Je dormais presque nu entre les instruments,
Aiguille dans la veine et bien calmement.
Tout autour de mon lit, le sang en effusion,
Sommeil artificiel, rêves sous perfusion.
Laissez-moi m'écraser dans les bras du soleil,
Car j'étouffe malgré l'oxygène en bouteilles.
Mon cœur a tant souffert à force d' hématomes
Qu'il se désagrège en poussières d'atomes.
J'irai sous le ciel, écroulé de blessures,
Retrouver la candeur diluée dans l'azur.
J'irai sentir le pouls des Hommes en ruines,
Vautrer dans la torpeur de leur hémoglobine.
J'irai flotter comme un nuage immatériel,
Dissipant ses pleurs dans les gouttes en kyrielle.
Il me faudra dix-mille automnes et hivers
Pour enfin me frayer une place sur Terre.
Je briserai la chaîne au boulet métallique,
Qui coule mes espoirs de voyages cosmiques.
J'irai au fond des mers me tapisser de vase,
Oublier les tumeurs, vaincre les métastases,
Mais je ne resterai pas là, inconscient,
Couché devant vous comme un vulgaire patient,
Vous confiant sa vie et tout ce qu'il possède,
Avalant les poisons qu'il faut penser remèdes.
J adore
· Il y a plus de 6 ans ·chachalou
Oh merci, c'est un texte très ancien. Un de mes premiers poèmes en vérité...
· Il y a plus de 6 ans ·Julien Darowski
ok... d'accord
· Il y a plus de 6 ans ·chachalou
"Car j'étouffe malgré l'oxygène en bouteille", excellent!
· Il y a environ 7 ans ·Parce que le malade est avant tout un homme.
tantdebelleshistoires
Absolument, le mot même de « patient » à quelque chose de déshumanisant et d'infantilisant qui est insupportable.
· Il y a environ 7 ans ·Julien Darowski
Un état fort bien décrit par vos vers à la fois poétiques et réalistes.
· Il y a environ 7 ans ·anne-onyme
Merci Anne de ta gentillesse céleste et de ta fidélité inconditionnelle.
· Il y a environ 7 ans ·Julien Darowski