Coma

Julien Darowski

Je dormais presque nu entre les instruments,
Aiguille dans la veine et bien calmement.
Tout autour de mon lit, le sang en effusion,
Sommeil artificiel, rêves sous perfusion.


Laissez-moi m'écraser dans les bras du soleil,
Car j'étouffe malgré l'oxygène en bouteilles.
Mon cœur a tant souffert à force d' hématomes
Qu'il se désagrège en poussières d'atomes.


J'irai sous le ciel, écroulé de blessures,
Retrouver la candeur diluée dans l'azur.
J'irai sentir le pouls des Hommes en ruines,
Vautrer dans la torpeur de leur hémoglobine.


J'irai flotter comme un nuage immatériel,
Dissipant ses pleurs dans les gouttes en kyrielle.
Il me faudra dix-mille automnes et hivers
Pour enfin me frayer une place sur Terre.


Je briserai la chaîne au boulet métallique,
Qui coule mes espoirs de voyages cosmiques.
J'irai au fond des mers me tapisser de vase,
Oublier les tumeurs, vaincre les métastases,


Mais je ne resterai pas là, inconscient,
Couché devant vous comme un vulgaire patient,
Vous confiant sa vie et tout ce qu'il possède,
Avalant les poisons qu'il faut penser remèdes.

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