Commencer sa vie...

Commencer sa vie par la première page d'un roman épistolaire, inventer un style, des images pour illustrer différents épisodes, événements heureux de préférence, jouer les héroïnes ou les soubrettes, les pages astucieux et gentils. Ecrire, s'inspirer d'un bonheur bienveillant, comprendre la vie selon sa sensibilité, sa compréhension du monde, réagir, se ressaisir. Recevoir une lettre, un colis qu'on renverra pas, les garder près de soi, comme des trésors dont on ignore la valeur. Comprendre les langues étrangères, la culture d'un pays, je n'aurai jamais assez d'une vie pour tout comprendre, apprendre, consacrer ma vie à ce qui me motive vraiment au lieu d'errer ça et là, aller au coeur du sujet, faire les choses tranquillement. Savoir pour quoi on est fait. Je suis faite pour la lyre et le printemps, la poésie et le pardon, pourquoi le pardon? Pardonner à qui?

Flotter dans son propre esprit, conserver la chaleur dans une liseuse, montrer qu'on est content, ça fait plaisir aux gens qu'on aime. J'aime le charme suranné de périodes anciennes, du son cristallin de la source pour laquelle on s'est battue, des vieilles malles aux mille jouets, des greniers que j'imagine plongés dans une pénombre éclairée d'un rayon de soleil. Mûrs cerisiers et douces faisselles, je voyais la vie à la campagne comme un idéal, moi en jupe dans les champs à ne rien faire, à me promener tranquillement, telle la fille d'un riche propriétaire. Tu parles d'un propriétaire! 

Et puis il y a eu Roxy Music: "More than this" qui me faisait planer comme un voyage en Italie, Florence, le dome et Michel-Ange, j'avais quatorze ans puis Rome à seize. Doux privilège, je comprenais tout en mon ame et conscience. Je sais, il manque les accents circonflexes, ne m'en veuillez pas. Défaillance de mon ordinateur qui se fait vieux, il a plus de dix ans, eh oui, c'est possible, obsolète, plus que dépassé. Où est le début de mon histoire? Perdue dans les touches de mon clavier, dans les cellules de mon cerveau, de ma mémoire. Je répondrai plus tard au mail qui m'a fait écrire ce texte, un mail où j'ai perdu une part de bonheur qui reste malgré tout en moi, je sais ma phrase n'a pas de sens mais c'est peut-etre de la poésie, une poésie où il manque des accents circonflexes et la logique qui me fait tant défaut.

Tant défaut...