concours intervalles

laeti

Sylviane Breteau est malchanceuse durant toute son existence. A cause de son physique disgracieux et de sa maladie "le syndrome de la fatigue chronique", elle est detestee par tout le monde aussi bien sa famille que les habitants de sa ville qui sont tres cruels avec elle. Elle n'a alors ni vie sociale ni vie sentimentale car une image d'handicapee la poursuit toute sa vie. Elle resiste longtemps mais un jour, elle en a marre et decide de partir, de tout quitter, de s'enfuir pour s'eloigner ailleurs, loin du monde et des gens de la ville. Elle cherche tout au long de sa vie a vouloir s'enfuir d'abord en s'exilant a l'etranger puis en France mais n'y arrive pas. Elle sent que quelque chose l'en empeche. Elle s'invente plusieurs raisons a son empechement a partir sans jamais partir. Finalement, elle reste dans sa ville a ses risques et perils. Un jour, elle meurt assassinee sur le quai de la gare par un inconnu. Je m'apelle Sylviane Breteau. A trente-deux ans, j'etais toujours vielle fille habitant encore chez maman. J'etais tres moche, malchanceuse, et surtout j'etais atteinte du syndrome de la fatigue chronique depuis ma naissance. Le moindre effort me fatiguait. Lorsque je trouvais un emploi, j'etais renvoyee au bout de quelques jours. Motif : trop molle, trop lente et pas assez dynamique. Tout le monde , alors, se mit a me detester des mon plus jeune age. Ma mere me traitait d' handicapee physique et mentale. Dans ma famille, j'etais le vilain petit canard et on me surnommait "la grande duduche". Un jour, un conseil de famille eut meme lieu a mon sujet. -que va-t-on en faire ? Que faut-il faire ? demanda-t-on. -Il n'y a plus rien a faire, repondit-on. Dans ma ville, on se moquait aussi de moi, on me traitait de folle, de debile et j'en passe. Ainsi, mon cas etait despere. Je n'avais plus d'avenir et j'etais finie a cause d'une image d'handicapee aui me collait a la peau jusqu'a la fin de mes jours. J'entrais qlors dans une grande depression des mon plus jeune age. Je resistais longtemps sqns rien dire mais au fond de moi je souffrais. Et un jour j'en ai eu marre et je decidais de partir, de m'enfuir, de tout quitter. Pourtant, je n'avais pas l'ame d'une voyageuse, mais le devins par necessite et surtout pour sauver ma peau. Je decidais donc de partir a tout prix mais ou ? Je ne savais pas vraiment mais la premiere idee qui me vint fut de m'enfuir loin des gens de la ville et du monde. Je decidais de m'exiler a l'etranger et en Espagne. -Un peu d'exotisme me fera le plus grand bien, me disais-je. Le lendemain, je pris donc tous mes bagages. Je pris soin d'emporter le maximum de choses afin de ne manquer de rien. Cela allait de la brosse a dent, a la trousse de secours , en passant par la nourriture, les ustenstiles de cuisine, mon ordinateur portable, mes vetements, ma peluche preferee, mes grigris ainsi que ma tente canadienne. Je me rendais ainsi a la gare chargee comme un ane et j'arrivais sur le quai. Un train en direction de Barcelone s'appretait a partir. Je m'assis sur le quai et je le regardais sans monter. Ma lethargie de naissance me rattrapait aussitot. -Vas y monte mais j'en etais incappable. Quelaue chose m'empechait de partir. Je regardais autour de moi pour voir si quelque chose pouvait me retenir mais je ne vis rien, pas meme un signe du ciel a part quelques voyageurs qui attendaient leurs trains. Au bout d'un moment, je me decidais de monter mais je redescendis aussitot. Je fus prise par la panique. -l'espagnol, c'est trop dur et l'espagne c'est trop loin ! Je n'ai qu'a rester en France ! Alors, je retournais m'asseoir sur le quai. Un nouveau train en direction de Paris allait le partir. Je le regardais en me disant :- vas-y, cette fois ci, pars et surtout ne te retourne pas. Je pris alors mon courage a deux mains et je montais . Une fois dans le train, je fus encore prise de panique. -Ou vais-je dormir ? A l'hotel, mais c'est trop cher ! Et en plus, je ne connais personne et ma famille ne veut plus de moi a part ma maman. Et je retournais encore m'asseoir et je me mis a reflechir. -Cela doit etre ma mere qui inconsciemment m'empeche de partir, pensais-je. Et je regardais le trains defiler jusqu'a ce que le quai soit vide et que je me retrouve seule sans pouvoir prendre un seul train. Et, le soir, comme une idiote et honteuse, je retournais chez maman. Le lendemain et les autres jours, mon leitmotiv etait toujours le meme. Partit, partir, partir. Partir mais partir ou ? Je ne savais pas . -J'ai qu'a aller a la mer, me disais-je. L'air de la mer me fera le plus grand bien. Je me rendais donc aussitot a la gare en me disant: -Cette fois ci c'est la bonne, je pars. Un train en direction de Marseille etait pret a s'en aller. -Tous les chemins menent a Rome, j'y vais. Je montais ainsi dans le train et j'en redescendis aussitot. La peur s'empara encore de moi. -A la mer, j'aurai trop chaud. Je prefere la montagne. Le lendemain je decidais d'aller a la montagne et de faire du camping. Je me rendis a la gare munie de ma tente canadienne mais comme a l'habitude je ne partais pas. -Le camping, c'est trop dangereux et la montagne c'est trop froid. Un jour, fatiguee je me dis : - je n'ai qu'a partir sans aucun bagages. Cela m'aidera peut etre a mieux partir. Et aussitot, je me rendais a la gare juste avec mon sac a main sous le bras mais je ne parvins toujours pas a partir. Un autre jour je me decidais de partir les mains dans les poches sans rien du tout mais cela ne fonctionnait pas non plus. Les autres jours qui suivaient, je continuais a vouloir partir et je me rendais plusieurs fois par semaine a la gare sans jamais partir. J'aimais l'ambiance de la gare, le va et vient des voyageurs, l'euphorie avant le depart, le bruit des roues sur les rails et l'odeur des quais. C'etait le seul endroit ou je sentais une sensation de liberte et c'etait la porte ouverte au reve et a mon imagination. En un seul instant, je m'imaginais etre partout a la fois, a Marseille, Nice,Deauville, Lille, Paris, Bruxelles, Milan, Londres etc..Et le temps passa... Et un jour je me rendis a la gare et sur le quai un inconnu s'approcha de moi et me poignarda de trois coups de couteaux dans la poitrine. Et ce jour la, je partis vraiment mais vers le ciel !!!

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