Confidences impudiques

Depuis votre dernière visite je suis anéantie,

Je ne cesse d'espérer votre prochaine venue.

Vos mots résonnent comme une douce folie

Qui jour après jour torture mon rang et ma vertu.

Je ne peux guère vous résister davantage,

Et je dois avouer ne pas être insensible

A vos courbettes, sourires et hommages,

Qui rendent votre ardeur fière et perceptible.

Alors, souffrez Monsieur, que je consigne,

Ci-dessous ce que la nuit vous m'inspirez

Et venez, montrez-vous à la hauteur et digne,

D'être celui que je choisis pour m'honorer.

Lorsque de ma bouche sortiront ces mots

Vous priant de me baiser sans relâche,

Empressez-vous de dresser votre ego

Contre ce sein que ma pudeur vous cache.

Jouez sur mes reins de vos mains l'adagio,

Tolérez que j'arrache galons et soutaches,

Composons de nos corps ce brûlant scénario,

Oublions nos devoirs, nos liens et nos attaches.

Intimez-moi de savourer votre fière droiture,

Constatez comme mon corps soudain y réplique.

Devenez pour moi cette érotique et sauvage monture,

Cet étalon se cabrant sur nos soupirs euphoniques.

Arrachez mes brides et déshonorez mon allure,

Transformez en mon être la douce et sage musique,

Bâillonnez ma morale, ravissez mes censures,

Métamorphosez moi en votre vertueuse impudique.

Lo Alabouche (Laura Braguignos)