Concours Bordel Poétique

redstars


INTERMÉDIAIRE

Il lève les bras au ciel
Malgré le poids
De la neige,
Comme s'il désirait
Égratigner les étoiles
Du bout de son moignon.

A son cou nu
Pend une femme,
Dont les cheveux balaient
Les yeux exorbités

Il lève les bras au ciel,
Alourdi par la mort,

L'arbre.



BURN-OUT

Je suis onomatopée,
Ce son que tu ne
Comprends pas,


Je suis cette fracture qui
Te fait tant souffrir,
Je suis une imperfection
Mal orthographiée,
Je suis ce venin qui
S'infiltre en tes chairs,
Je suis l'addition
De tes idées sombres,

Je suis,
Je crois,
La dernière page blanche
De ton livre de chevet,
Je suis le lait tari
Dans ton café du matin,
La dernière lettre
De ton alphabet.

Je suis cette pellicule
Sur ton épaule
Que tu tentes de balayer
Du revers de la main
Mais qui s'obstine
Et s'accroche.
Je suis cet uppercut
Qui date de la veille,
Je suis ce verre à moitié plein
Que tu vois à moitié vide,
Je suis cet arrière-goût
De vinaigre
Dans ta bouche,

Cette balle qu'il manque
A ton flingue,

Ce soir.


TON CLAVIER EN GUISE DE CORDES VOCALES

Tu ne regardes pas devant toi
Ni ne vois les corps amassés,
Là, sous tes pieds
Ces corps que tu enjambes
Sans même t'en apercevoir.

Tes chaussures si bien cirées
Ne résistent jamais longtemps
Le sang tapisse les trottoirs
Et toi tu marches dedans.

De plus en plus
De façons de communiquer,
Mais au fond,
De moins en moins
De choses à se dire.

Ta jolie cravate te serre
Autant que la corde
Au cou de cette gamine
Dégoûtée par ton monde.

Qu'importe,
Les billets continueront
De s'entasser,
Au moins autant
Que les corps livides
Dans les rues.



Contraintes :


Si j'étais sélectionnée, je crains ne pouvoir me rendre à la soirée. Cependant, j'imagine le personnage. Ecorchée, vulnérable, telle une survivante qui ne s'en rendrait trop compte. Une robe aérienne sombre ici ou là déchirée, une coiffure non sophistiquée, sans rien de coordonné, dans le vent, en proie au temps passé.

Un maquillage qui a coulé, mais sans rapport avec quelque clown triste, les yeux noirs, très noirs, cernés de noir. Les lèvres d'un rouge foncé, d'un rouge-sang.

Le visage et les vêtements tels arrosés de poudres, de couleurs, comme si une explosion avait eue lieu, explosion de couleurs venues saccager la peau et la robe du personnage.

Ces couleurs, symbole de l'illusoire, couleurs factices, qui cependant n'atteignent pas le personnage, qui s'en moque.

Une allure un brin perdue mais malgré tout, une sorte de force dans le regard, au contraire de l'apparence dévastée. Une force de celles dont on ne comprend l'intensité, dont on ne comprend comment la personne fait pour se batailler depuis les bas-fonds.

Un contraste entre un être décharné, recouvert de couleurs vives, et cette étincelle de violence au fond des yeux.

Pseudo : L'Inconnue


  • J'aime beaucoup "intermédiaire" et "ton clavier en guise de corde vocales" Ils me parlent beaucoup ! Tu est vraiment douée :)

    · Il y a environ 9 ans ·
    Weekendplansnewest

    mlleash

Signaler ce texte