Contrat à durée éphémère

Mini Pouce

Les règles étaient pourtant fixées dès le début, notre contrat en poche nous étions certains que rien ne pourrait nous surprendre. C’est bien à ça que servent les contrats, un jour on se réunit autour d’une table et on négocie, chacun cherchant à protéger ses intérêts.

Nous le savions donc, comme dans tout contrat il y aurait un bien un « toi » et un « moi » mais il ne devait pas y avoir de « nous », seulement un échange de bon procédés.

C’était plutôt simple de respecter notre contrat, il était là pour nous orienter et nous guider, juste pour être certain que nous n’allions pas nous perdre. Après tout il n’y avait aucun risque car nous étions tous les deux dans des périodes de notre vie bien différente et nous avions d’autres choses à vivre.

Ce qui nous unissait était bien différent.

Au début ce n’était qu’un jeu, comme se prouver que nous pouvions augmenter un peu le piment de notre vie.

Et puis nos rencontres ont commencées à devenir de plus en plus régulières, les regards étaient eux aussi insistant. Nous avons passé des moments de plus en plus tendres, nos corps donnaient parfois l’impression d’être aimantés. Il y avait quelques choses de différent à chaque fois, quelques choses qu’il fallait découvrir… s’il n’y avait eu que le contact de nos corps nous n’en serions pas arrivé là, mais autre chose s’est produit.

Il y a une petite lumière dans nos yeux qui s’est mis à briller lors de nos retrouvailles. Bien entendu nous avons lutté, mais pour tout arrêter nous aurions dû rompre le contrat, mettre une croix dessus ou le cacher au fond d’un placard. Nous n’avons pas réussis à prendre cette décision, nous avons préféré jouer encore et prendre des risques. C’est un peu comme une drogue, quand un jour on a pris plaisir à jouer avec le feu on devrait continuer.

Au final il n’y a jamais eu tant de risque que ça, nos vies sont ce qu’elles sont, et il n’y aura jamais de « nous », cependant on ne pouvait pas empêcher cette communion qu’il pouvait y avoir quand nous nous retrouvions.

Je me rappelle encore de l’odeur de ta peau, elle m’était presque devenue indispensable, j’aurai tout donné pour me cacher encore dans ton cou et respirer doucement ton parfum. Il y avait le bruit de nos respirations qui s’accéléraient sous l’intensité de nos baisers, et nos gestes, qui tremblant, semblaient avoir perdu tout contrôle.

Il n’y a toujours eu que de la douceur entre nous, et du plaisir aussi, j’aimais regarder les crispations de ton visage sous le plaisir que je te donnais. Nous avons toujours tout donné pour l’autre dans ces moments et c’est ce qui nous a rapprochés, ce goût de l’autre, ce plaisir de donner.

Il y avait aussi ces moments allongés l’un contre l’autre, nos corps s’effleurant et nos mains parcourant lentement le corps de l’autre.

Le temps passait toujours trop vite, nous vivions comme sur une autre planète, il n’y avait plus que des besoins primaux qui pouvaient nous sortir de notre nuage. Les discutions filaient et parfois j’avais l’impression que nous envions la vie de l’autre, il s’était imposé beaucoup de respect entre nous.

Nous savions dès le début qu’il y aurait une fin, il fallait profiter se jeter à corps perdu dans le bonheur. C’est ce que nous avons fait, nous avons vécu chaque moment comme si c’était le dernier et comme s’il n’y avait que nous.

Parce que c’est moi et que j’aime vivre aujourd’hui comme si c’était le dernier jour et parce qu’avec moi c’est toujours tout ou rien, tu t’es laissé prendre au piège de cette sensation d’être en vie. Nous avons ainsi pu laisser vivre nos moments sans nous poser trop de questions. Nos sentiments ont pu se déployer sans trop de limite mais surtout parce qu’il fallait ressentir ou oublier.

J’entends encore dans ma tête raisonner tes mots, ce manque de moi, ce manque de nous, et je revois encore ton regard triste et heureux s’enfuir dans cette voiture. Nos vies avaient choisis pour nous, nous devions nous séparer ici.

Aujourd’hui je sais que je ne t’oublierai pas, j’apprendrais à vivre sans nos rencontres parce qu’il n’y a jamais eu plus et qu’il n’y aura jamais plus qu’une parfaite histoire qui pourtant restera éphémère. 

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