Couleur
leeman
Ardent crépuscule, plein d'azur et de liqueur,
Orange bleuté, de l'automne vers la mort,
Glace éternelle, miroir de beauté et de peur
Lutte contre ces flammes, contre l'astre d'Or ;
Une eau trop claire ; et, tant fanée, tant déchue,
Sous la nuit qui revint, amoureuse,
Désirer une nature crochue
Menaçante et douloureuse.
Quelques cotons éclaircis par les dieux,
Au sommet de là-haut, au sommet de nos cieux,
Vagabondant, errant, tel un homme sans espoirs,
Et qui meurt au loin, sans plus jamais vouloir.
"Ne t'éteins pas !" Criaient-ils sans peur ;
Et, se palissant, perdait-il de son ardeur
Sans plus jamais venir, sans ne plus être fort ?
Ils pleuraient et hurlaient : "Pourquoi es-tu donc mort ?"
C'est au loin, par dessus les montagnes,
Que l'enfant éphémère partit vers le bagne
Ou sa tâche, inexorablement incessante
Les détruits, lui, et sa flamme chatoyante.
La nuée disparaît, s'unissant à la nuit,
Et masque les astres, lointains, et clairement
Les faisant mourir et suffoquer tendrement
Derrière une barrière où rien n'a jamais lui.