« Dancing on the edge. »

Entre les serres du rapace.

L'étreinte de l'ombre se referme sur moi.
Fièrement j'attends, le vent est frêle contre moi, je mords le froid.

L'ombre est là, l'ombre est ici.
L'ombre est partout, l'ombre est nulle part.
L'ombre était, l'ombre est sur moi.
L'ombre est en moi.

Si je ne suis pas l'ombre, mais que l'ombre est moi, que suis-je ?
Les ponts que j'ai bâti s'effritent contre l'obscurité.
Toujours plus de ponts.
Toujours plus de sang.

Sous mes pieds enracinés coule une rivière de larmes.
Sur ma tête épuisée s'abattent les mots de réconfort.

Une entaille, un pont.
Toujours plus de ponts.
Toujours plus de sang.

L'aigle aux ailes noires m'enveloppe, menaçant.
Au sol, dont le noir se noie dans l'obscurité,
l'aigle aux ailes blanches rougit.

Les papillons, nuées ardentes, envahissent le noir du ciel.
Tout ce violet, tout ce rouge, tout ce noir.
Toute cette violence, toute cette souffrance, tout ce silence.

Les grands destins sont maudits, mais les petits ne sont pas bénis.
En cette heure où l'espérance n'a pas de place, où la foi n'en a jamais eu,
où je repousse les salvateurs en dehors des remparts, que reste-t-il de moi ?

Des mots sur un papier, une histoire.
Des mots sur un papier, un au revoir.

- FragileVoice