Dans les rues de Saint-Nazaire

Rodolphe Gayrard

Dans les rues de Saint-Nazaire

C’est une ville toute blanche

Qui scintille sur l’estuaire

Là où les eaux se mélangent

Elle s’appelle Saint-Nazaire

Battue de vents et de tempêtes

Elle a connu les tourments de fer

Qui l’ont réduites un jour en miette

Pour le seul motif de la guerre

Elle est couchée, presque alanguie

Dans un repli de l’océan

Mais ne croyez pas qu’elle s’y ennuie

C’est qu’elle dort, paisiblement

Et dans ces rues toisées d’ardoises

Où seule règne la symétrie

Voici le peuple qu’on y croise

Ceux de la navale, ceux d’l’industrie

Les hommes de peine et leurs sœurs

Des hommes tendres aux mains dures

Des femmes minces aux yeux clairs

Et des enfants juste nature

L’humanité d’un bout de monde

Coincée sous une voûte grise

Qui palpite et qui gronde

Quand la navale est en crise

Et dans les troquets d’Saint-Nazaire

Le même peuple de soulards

Revient pour vomir sa misère

Les soirs d’hiver un peu trop noirs

Ref :

C’est pourtant pas une jolie ville

Mais le poète y trouvera

Le grain d’beauté d’une belle fille

Qu’elle dissimule sous son bras

Rod

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