Dans ma cathédrale

Patrice Merelle

Troisième et dernier poème de la trilogie "humanité". Le poète se questionne, brouille les pistes, se déchire dans la lumière passionnée pour enfin prouver qu'il existe. Mais existe-t'il réellement?


Dans ma cathédrale


Elle pénètre, glisse de ma plume sur le feuillet,

Douce imperfection de mes maux,

Elle entre par la grande porte de mon cœur,

Émiette la haine pour la rendre impropre,


Quand du fusain et de l’aquarelle, j’ai

Croqué l’envie, clarifié l’étain des émaux,

Sur les vitraux de ma cathédrale ; dans son cœur,

J’ai dessiné de fines arabesques d’amour-propre,


Puis, j’ai inscrit vos noms en secret, au clair de lune,

Eclairé de ma chair obscure, soulagé de vous aimer ;

J’ai versé dans les hanaps, toutes les rousses et les brunes

Qui nous enivrent, trinqué à votre santé, seul j’ai chanté


Tous les psaumes des chants de Maldoror, insatiable animal,

Je me suis délecté de nos vices, entre Sade et Dante,

Et même, me pardonnerez-vous pour autant, las ! fatal,

Je ne suis pas venu ici pour combattre d’une fente !


Je suis venu par amour, vous disséquer, vous découvrir,

Votre âme à nue, pour entendre encore battre l’humanité,

Jusqu’au dernier battement de mon cœur, et d’un désir,

J’ai déposé mes armes, agenouillé devant votre beauté.


Puissiez comprendre, de ma souffrance, d’un ressenti

Sans aucunes désillusions, admettre que dans ce jardin

Peu importe l’heure, entre le bien et le mal, je fis

Quelques pas avec vous, j’ai contemplé en vain d’un rien


La vie, qui est un tout, la mort n’est point une finalité,

Je suis l’affamé de vos connaissances partagées,

Et j’aimerai emporter au jour du jugement dernier,

Toutes vos créations et partir vers des étoiles de clarté !


Pour ne plus oublier

Que j’ai existé !


© Patrice Merelle 27-10-2013

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