Dans un nuage de nymphéas

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Petit texte un peu brouillon écrit sur le vif à l'Orangerie, entourée des Nymphéas de Monet.

Comme un rêve. Des nuages cotonneux de couleurs pastels fleurissent les murs et embaument mes pensées. Une zone d'ombre sur la droite, comme un orage qui se prépare, spectre aux formes abstraites noires et violettes, voisiné de mauve et de bleu myosotis, qui bercent mes iris. On distingue par taches de discrètes fleurs étouffées par le brouillard, nymphéas discrets dans la chape brumeuse du soir. 


En voici une autre. Matinée encore ensanglantée de la nuit sans lune. L'eau turquoise est survolée de pétales carmins qui parfument la toile de jasmin. 


Encore une. Cette fois-ci Monet a peint l'angoisse. La dépression imprègne le tissu, embue la salle de tristesse. Silence d'émotions. Les sauls pleurent dans l'eau nuageuse des larmes de sang qui teintent de vermeil le ruisseau candide aux reflets timides. Les nymphéas s'effacent dans l'onde féérique tandis que le crépuscule enveloppe l'atmosphère de son halo maléfique. 


Triste crépuscule d'automne

Aux fades couleurs pastels mornes

Le saul pleure sur l'eau céleste

Des larmes de vermeille en ce soir funeste


Voici que celle-ci détonne. Le jaune fauve empreint la toile d'un exotisme joyeux. De hautes herbes mauve et lilas émergent de l'eau paisible. Puis ce jaune d'or, gerbe d'étincelles, tache de soleil dans le fantasme des nymphéas habillés de merveille. Jaune qui éteint le pinceau du peintre poète des eaux. 


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