De la flagellation mentale

metis

Obsessions primaires

Je fais les 100 pas au milieu de mes neurones affolés. Des milliers de kilomètres parcourus, des milliards de secondes perdues, qu'il faudrait convertir en tour du monde salvateur. Malgré tout, je cogite, je décortique, je ressasse. Jamais le même prénom, toujours le même processus. Un banal au revoir, une absence imposée, et c'est un être parmi tant d'autres qui se transforme en l'unique. Ce départ, j'en suis seule responsable, au fond je le sais, je crois même que je l'espérais. Tellement insensé, pourtant, je persiste. Pire, je rumine, me raisonne, tiens un jour, deux, puis replonge. Il n'est rien d'autre qu'un vague fantasme fabriqué par le manque, gonflé par une imagination masochiste qui s'active et tisse une toile empoisonnante. Elle m'enveloppe de souvenirs sublimés, d'images photoshopées, de promesses édulcorées, de rêves défaits.

Rien n'est réel mais je regrette tout, et tout m'y ramène. Les petits détails sans intérêt, auparavant si vite oubliés se faufilent insidieusement jusqu'à moi. Pourquoi voudrais-je les revivre ? La réponse est simple :  je sais que c'est impossible. Il n'existe rien de plus attirant et vivifiant. Rien de plus dévastateur qu'une question sans réponse.  Là réside le pouvoir envoutant du mystère. Qu'importe l'objet, il recevra cette aura mystique et paralysante.

Etendue, lasse, je préfère m'étouffer d'échecs factices que de me relever, au risque d'en affronter d'autres, bien plus effrayants. Irrémédiablement happée par l'inaccessible, définitivement blasée par l'acquis. Tendre la main à ceux qui l'on mordue.

Seul, nous cherchons la tendresse, aimé, la passion, passionné, la destruction.

Voudrais-je un jour briser ce cycle qui me rend malgré lui si … vivante?

  • J'ai un ami actuellement qui après 10ans de couple, se sépare de sa copine. Madame, ne lui a donné aucune explications, elle est juste partie, lui répétant sans cesse: "je suis perdu". Il est dévasté, en effet, difficile de rebondir, de comprendre ou de se corriger, si on ne sait pas ce qu'on a fait de mal.
    Bref tout ça pour souligner que l’absence de réponse est dévastatrice

    · Il y a presque 8 ans ·
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    jinious_

    • Exactement, et l'absence est plus importante que la réponse elle-même c'est ça qui est fou. Une fois qu'on l'a tout s'efface si rapidement...prouvant que ce n'était pas tant elle qui importait mais plutôt ce besoin contrarié

      · Il y a presque 8 ans ·
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      metis

  • Il n'existe rien de plus attirant en effet ...et de plus dévastateur qu'une question sans réponse. Là réside le pouvoir envoûtant du mystère ...comme vous l'écrivez si bien !

    · Il y a environ 8 ans ·
    Louve blanche

    Louve

    • Merci pour le compliment ☺️ Une vaste et séduisante contradiction qui pourrait faire couler beaucoup d'encre!

      · Il y a environ 8 ans ·
      Img 8710

      metis

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