De la main à la main

fionavanessa

Rencontre

Il est des mots qui ne se disent

Mais prennent corps

Deviennent gestes

Pour toi amour voici ma chanson de geste


Montre en main, à première vue, la main de Dieu te planta devant moi

En un tournemain

Il connaissait ma main verte

Savait, l'escroc, que je ne pourrai refuser de donner un coup de main, 

Me pria, quelle main de maître,

De me salir un peu les mains, 

J'avais les mains liées,

Il n'eut qu'un revers de la main pour me faire signe,

Et me passe la main,

Puis m'attrape, 

la main dans le sac, 

et de me mettre en garde,

"de vous à moi,

jeux de mains, jeux de vilains".

Je n'ai eu face à cet homme de main aux belles mains déliées qu'il me manda

Aucun choix des armes,

Le combat se programma à mains nues,

les mains dans le dos, Monsieur Dieu rit sous cape

et je l'ai même vu se frotter les mains

Devant ce menu qui s'écrivait à quatre mains.

J'eus beau lire entre les lignes, 

Je dus me jeter à plates coutures dans la mêlée,

Ne disposant d'aucune botte secrète,

Craignant le bras de fer,

Je mis la main à la pâte,

Et m'escrimais au corps à corps.

Or point de dextérité ni d'or dans les mains, 

Je ne suis qu'une petite main

Au service du Créateur.

Et même en jouant des coudes, je ne pus déjouer le fer,

Et Dieu remporta la lutte haut la main.

Quand mon adversaire, l'homme à poigne, me mit la main au collet

Me susurra dans la nuque, "mains en l'air, je vous ai à l'oeil !"

J'eus le coeur au bord de la gorge,

Je tressaillis de pied en cap,

Je fermai les yeux sur sa main baladeuse

Et j'en eus mis ma main à couper

Que moi aussi telle un vieil Italien

Je me mis à lui parler avec les mains

Dieu s'en faisait déjà des gorges chaudes

La main n'eut cure

de me mettre le coeur à nu

le coeur sur la main

les reins à l'air

Il n'eut pas froid aux yeux mon homme de main

Se retroussa les manches

Braqua sur moi ses arguments

Fit preuve de sang-froid et de doigté

Et opéra ce vol à main armée 

Que Dieu projetait

Braquage main dans la main de tout mon for intérieur

Débordements pour toi du calice de mon coeur

Torsion de nos doigts

Entrechoqués nos êtres

Sondées nos abîmes

Dites nos prières

Qui me pourra désormais démêler de toi

Dieu a fait preuve de tact

A établi sa manoeuvre d'une main de velours

Militaire aguerri, il sait baisser sa garde quand nous croisons le fer,

Veiller quand nous abaissons nos paupières,

Et nous reposons dans sa main, abandonnés comme des nouveaux-nés.

Nous nous parlerons demain ; pour l'heure, au petit jour, tu me diras du bout des doigts tes secrets et je te donnerai les miens,

Sans mot souffler,

De la main à la main.


















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