De l'autre côté de la dune
tantdebelleshistoires
Les pieds enfoncés dans le sable chaud, leur barda de plage ralentissant leur progression, Natacha et sa famille avançaient lentement sur la dune. Les oyats, les euphorbes et les minous duveteux agitaient leurs tiges pour leur souhaiter la bienvenue. Essoufflés par l'effort, ils s'arrêtèrent un instant au sommet pour contempler l'immensité bleue. Un petit vent iodé leur balaya le visage tandis que le bruit des vagues et des mouettes claironnait le début des vacances.
La plage était immense, à moitié découverte, laissant paraître l'estran humide avec à sa lisière une ligne d'algues sèches et odorantes. Le drapeau était vert, sur sa chaise haute, un maître-nageur en maillot rouge scrutait la baignade. Un vendeur haranguait les estivants en déclamant une litanie gourmande, « chouchous, chichis, esquimaux glacés », qui finissait par donner l'eau à la bouche. Au-dessus des corps allongés, des cerfs-volants s'agitaient en froufroutant dans un ciel sans nuages.
Le décor était planté, immuable, rassurant et ils entrèrent en scène en plantant leur parasol à la limite du sable sec et du sable mouillé. Ils étalèrent leurs serviettes côte à côte délimitant ainsi leur espace personnel puis ils se tartinèrent mutuellement de crème solaire haute protection et enfin sourirent d'aise. Chacun se livra ensuite à ses occupations, Natacha sur le ventre démarra un roman, son compagnon nonchalamment posé sur son bras suivit des yeux les va-et-vient des baigneurs tandis que les fillettes vidaient la mer en remplissant l'immense trou qu'elles avaient creusé.
L'océan poursuivit son cycle infini et se retira encore plus loin au rythme de ses vagues blanches, la marée fut bientôt basse et les pécheurs à pied prirent possession de la vase.
Lorsque le soleil baissa un peu, la famille prit son quatre heures, quelques pèches juteuses qui se mélangèrent au sel de leurs bouches perlées de grains dorés.
En fin d'après-midi, le père organisa une partie de raquettes sur l'immense terrain gris et puis l'on prit son temps pour plier bagage et se joindre à la transhumance du soir.
Au mobil- home, d'autres rituels les attendaient, étendre les serviettes, rincés les maillots de bain, prendre leur douche et enfiler des vêtements légers sur leur peau rougie.
Après diner, ce fut la sortie au marché, ils dégustèrent une glace à l'Italienne sur le port illuminé, ils déambulèrent dans les ruelles bondées et puis Natacha vit l'étal. Cette année, elle le savait, elle succomberait. Elle choisit un papillon qui éphémère ne resterait dans l'échancrure de son décolleté que le temps des congés.
Le vendeur la fit s'installer puis appliqua le pochoir et pulvérisa l'encre corporelle, il décolla délicatement le carton puis lui tendit un miroir. La jeune femme découvrit alors, tout intimidée de son audace, son premier tatouage.
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Quel voyage tendre et poétique. On en revient le cœur léger, quelques grains du sable d'or sur le visage... Et au creux de nos mains, la blancheur nacrée des plus beaux coquillages.
· Il y a plus de 7 ans ·Julien Darowski
Merci Nilo pour vos commentaires et pour votre accueil sur le site. J'y trouve une communauté d'écrivains confirmés, amateurs ou en herbe qui aiment partager autour des mots et ce lieu me semble plus approprié que mes blogs. Au plaisir d'échanger ici et là.
· Il y a plus de 7 ans ·tantdebelleshistoires
J'aime beaucoup cette histoire.
· Il y a plus de 7 ans ·nilo
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· Il y a plus de 7 ans ·tantdebelleshistoires
À voté !
· Il y a plus de 7 ans ·Julien Darowski