Dear mum
clouds6
Tu m’laisses des cicatrices. Plein l’bide. Des foutues ecchymoses dans l’cœur. J’ai encore des restes de vomis aux commissures des lèvres. À t’avoir gerbé mes rêves. Ces envies oppressantes et enivrantes qui parfumaient notre quotidien. À vive allure j’ai vu la vie et son vacarme incessant fulminer. J’ai vu la vie vite m’étouffer, j’virais d’bord, du côté sombre je m’suis penchée, au bord du gouffre je m’suis retrouvée, six pieds sous terre, avalanche d’erreurs et de mauvaises décisions qui bourdonnaient dans mon crâne à m’en faire exploser la cervelle. Tes reproches ces balles de plomb, du neuf millimètres encastrés dans les murs en ruine qui m’protégeaient. Coincées là à jamais, elles résonneront toujours et jusqu’à la fin, comme une putain de mélodie qui tinte chaque jour et encore plus fort les nuits. Et puis elle est où la Lune ? Elles sont où les étoiles ? Et les lumières ? Il est où ce chemin verdoyant et confortable censé me mener vers ce futur si beau dont tu m’faisais l’éloge ? Des promesses en l’air, toujours en l’air, comme tes jambes de catin maigres et sales. Destruction massive, tu étais l’objet d’un désir, maintenant tu n’es plus qu’un vulgaire morceau de chair cherchant à se repentir. T’as tout bousillé, de ta vie jusqu’à la mienne, mais t’as vu, j’te suis, j’te rattrape dans c’trou à rat cérébral. L’odeur de pisse devient vite commune à force d’arpenter ces coins perdus d’mon conscient. J’commence à perdre pied, j’rampe aux tiens, pardonne-moi d’exister, pardonne-moi de n’avoir fait de ta vie un putain de conte de fée. Désillusions morales, trop d’peine dans ton petit corps, impossible d’avancer embourbée dans la merde qui t’entoure. La haine, fidèle compagnie qui m’pousse à reculer. Qui m’pousse à perdre foi en l’humanité. Tout finira là où ça à commencer : aux enfers. En pleine perdition. Délivrance ultime lors du dernier soupir, flamme qui vacille lors de l’effondrement de mon empire, je n’souhaite plus que partir, j’patiente dans l’seul but de te voir t’éteindre en souffrant avant que ne vienne ma fin. En attendant j’remplis les valises déjà pleines à craquer que j’ai sous les yeux, j’observe le temps défiler jusqu’à l’heure fatidique. Jusqu’au coup critique, où nous mourrons. Comme nous avons commencées. Ensemble. Le corps froid comme la terre de décembre. Le cœur consumé, en cendres.
Énorme merci, ça me touche beaucoup. Je suis ravie de faire passer ces émotions. :)
· Il y a presque 11 ans ·clouds6
Ce qui est sur, c'est qu'elle ne t'a pas privée d'un talent certain pour la transmission des émotions !
· Il y a environ 11 ans ·a-laube
Les démons du passé sont de très bonnes sources d'inspiration, haha.
· Il y a environ 11 ans ·Il est vrai qu'on ne peut jamais le savoir, si ça ira mieux ou pas, un jour. On ne peut qu'espérer.
Merci beaucoup d'avoir pris le temps de lire en tout cas.
clouds6
Je suis en suspension, comme les points ... Je ne sais pas quoi dire parce que ça me semble trop réel, trop vécu, pour qu'on puisse dire "waow c'est beau"... C'est très fort, en tout cas, ça prend à la gorge... Et on se sent con après, on aimerait dire un truc du genre " ça va aller" mais ça on n'en sait rien, on ne sait jamais rien ...
· Il y a environ 11 ans ·Alors je suis là, en suspension...
rafistoleuse