Décidée.

J'ai décidée de me laisser emporter dans le vent, de bâtir. Vous ne me connaissez sans doute pas, alors vous ne savez pas qui je suis ni pourquoi je m'adresse ici à vous. Mais moi non plus je ne vous connais pas. Je ne sais pas quel regard vous apporterez à ce texte, ou qu'est-ce que vous en penserez. Par contre je sais pourquoi je vous en parle. Premièrement, parce que je ne compte pas laisser ma motivation s'envoler et, secondement, parce qu'écrire a toujours été un moyen de soulager mes émotions (plus qu'un plaisir ou qu'un passe-temps). Et c'est là que vous comprenez pourquoi est-ce que j'ai décidé de me laisser métaphoriquement emportée par le vent. Parce que je suis quelqu'un avec beaucoup en tête et sur le coeur, qui est restée suspendue au bord du vide, oscillant entre deux bords. Je pense qu'on a tous une histoire, avec quelque chose de marquant. Dans mon cas, ce qui m'a marqué est le cynisme, l'hésitation. La peur des décisions, du regard des autres, l'échec insupportable et frustrant. Pour faire simple, je dirais qu'il y a pas mal de points sur lesquels j'étais instable. Et pour d'autres, pour lesquels je le suis toujours. Mais contrairement à avant, je commence à penser que j'ai des capacités. J'apprends lentement à me faire confiance, procédé qui dans mon cas a été laborieux et maladroit, mais sûrement déclenché. Je prends aussi conscience de mon avenir. Du poids des autres, des interactions, du savoir, du paraître, j'en avais déjà constaté la nécessité sans pour autant m'y mouler. Mais la prise de distance que j'avais imposée est progressivement en train de s'estomper. Et c'est bien là toute la différence. Même si comparé à avant, je suis toujours encore timidement entourée, du moins le suis-je un peu plus. Je pense savoir que beaucoup de choses sont fausses et éphémères et bien que ces choses-là m'horripilent, il y en a tout de même quelques unes qui sont vraies. À défaut, ces choses sont là pour nous forger et enrichir nos expériences. Grosso modo, même si les autres nous blessent ou sont de passage, ils peuvent nous apporter des leçons et morales à en tirer. Avant, j'avais peur de ne pas supporter ces interactions, de leur accorder trop poids alors que les autres ne leur accorderaient pas la même importance, j'avais peur. Maintenant je sais que je veux être à côté de personnes tenant des propos intéressants et dont les agissements me sont bénéfiques (même s'ils ne me concernent pas forcément, évidemment). Je veux être un peu entourée, avec les bonnes personnes. Sans pour autant devoir exclure les autres, juste les mauvaises. J'ai envie de changer. De devenir définitivement stable, de ne plus avoir peur. Le doux cynisme dont je suis emplie, la timidité que j'aborde, c'est une marque de mon passé. Aujourd'hui mes mouvements se font plus assurés. Je sais que certaines choses resteront. Mais globalement, je peux tout améliorer. C'est d'ailleurs ce que j'ai déjà commencé à faire. J'ai choisi de vivre, pour être autant que possible bénéfique aux autres tout en devenant moi-même progressivement heureuse. C'est long, compliqué. Ça demande beaucoup d'efforts, mais une fois le processus enclenché, malgré les aléas de la vie, on n'a plus de raison pour revenir dessus. Pour moi ? Processus déjà enclenché. J'veux me laisser emporter par le vent, parce que j'aurais toujours les pieds sur terre. Je bâtis mon futur, petit à petit. Je donne un sens à ce qui m'entoure tout en relevant la tête. Plus jamais la baisser. C'est tout ce dont j'ai besoin de me rappeler. Toujours avoir à avancer. Une motivation que je ne dois pas perdre de vue. J'ai des buts, des idéaux. Alors maintenant, tout dépend de moi et je compte bien saisir ma chance.