Déclaration

eukaryot

A tes pas jamais perdus, à ton obsession de la dernière miette, à tes ruses de caviar, à tes statues glacées qui prennent l'outrepas, à tes rêves d'enfants de massacres neigeux, à tes sanglantes poussées de dents, à tes dents sur le parquet de ton histoire, à ton suicide gentiment collectivisé, à tes sovkhozes antichambres, à tes luttes crasses, sur ton coeur, lève la main droite, parjure, sur ton sein fendu, sur ton sang qui sillonne et divise, à tes mots qui prennent le temps d'être autres, à tes intentions toujours, à ton intuition mise au pas, à tes pas de bottes sur nos pavés, à ceux qui virent les arbres devenir rouges, à ceux qui dessinaient des papillons au bord de leurs lits maigres, à tes rations, à tes petits pas pour l'humanité, à tous ceux qui rêvèrent sur cette colline, à la trahison rouge et or, à ta veulerie de supermarché, à tes rêves emplastiqués, empaquetés bien sages sous le sapin, à ta boîte finale! Aux enfermés d'amour plus loin que les murs, aux marées qui comptent les morts, aux morts rangés sous d'immenses salles, aux papes, et à leurs vertus en bulle, au bulletins qu'annulent les armes, aux armes qui servent à trancher le pain, aux drapeaux que tu crois bon suivre, à ceux que tu déchires, aux principes à survivres. A tes amours qui durent, à ce que tu exposes sans vergogne, à ceux qui se coupent l'oreille et ceux qui la tendent attentifs, à ceux qui croient, à ceux qui fâchent, à ceux qui transpercent sans comprendre, à ceux qui cherchent sans savoir, à tes multiples trous noirs où se planquent les fleurs, aux fleurs lancées sur les tranchées de toutes les gorges, à tes amants, qu'ils durent, qu'ils crurent, à ceux partis qui laissent leur parfum, à ceux qui restent sans saveur, à tes cheveux gominés le matin pour dresser ta vie, à ceux dont l'envie disparaît sous les ponts, aux ponts dressés par dessus les jambes, et les matins d'ébène dans les coeurs chassés. Aux contretemps, contrepoints, contrordres, contre-indications, contrats jamais déterminants, contre les griffes envoilées, aux voiles qui contrent le vent, aux vents qui aiment les rencontres. Aux graines semées dans les rues facilement, aux graines qui rêvent encore en germant, aux germes que tu balances, à ta houle qui s'en balance... A toi, à eux, à ceux-là.

Signaler ce texte