Déclaration faite...

Attentif à toutes les beautés
Que la nature offre assurée
Par ce qu'apporte sa générosité 
Elle tend à mes yeux l'insoupçonné.

Là, une raie galbée se baladait
Coincé dans un voile très léger
Le soleil réchauffait son bouquet
Fleurissant dans un pot humecté.

Je me suis approché pour toucher
La fleur qui sage s'abandonnait,
Belle, ouverte pour prendre la rosée
Qui lui donnerait ce teint rose rosé.

Ma main est venue, ses pétales caresser,
Surmontés d'un appétissant pistil doré.
Je l'ai titillé pour lui faire engendrer
Mille folies sur son grand lit feutré.

O belles courbures, recevez mon toucher !
Il lèche en tout point votre suave beauté.
Il file vers des plaisirs inavoués
Où crépite le feu de votre brûlant bouquet.

Je voudrais enlacer vos pétales gais.
Je les bise, je les baise tout à souhait.
Délicate descente vers un puit satiné
Où se plaisent de chaudes lèvres enivrées.

O bouquet, laisse-moi cueillir aisé
Cette fleur exotique qui s'est ouatée
De petites corolles au charme vénéré
Et le musc de ma langue lui assure folle gaieté.

Ton pistil bourgeonne, il veut jouer
Avec la pousse dure et tu lui permets
Léger clapotis d'une vague salivée.
Il se convulse sur le haut de son sommet

Tu te sens le besoin de laisser parader
L'insecte qui t'offre de te faire engendrer,
Et son dard se couche sur tes lèvres parées.
Tu le laisses te baiser de sa douceur endiablée.

Tu reprends goût aux fantaisies déposées.
Tu te montres dans des poses inégalées. 
Cul nacré, raie profonde où l'on va batifoler 
Aux nouvelles découvertes, joie de déflorer.

Quand le grand vent, la douce pluie sont passés,
Tu trembles encore, belle fleur, mais tu voudrais
Que revienne ce plaisir sur tes parois mouillées
Pour profiter encore des joie de ce va et vient miellé.

N'aie crainte, au soir de lune voilée, je reconnaîtrais
Entre mille ce dos où je suis venu heureux t'effeuiller
Toujours prêt à te  laisser éclore, ma fleur enchantée,
Je te baiserai chaque jour de mes milles ardents baisers.