Des livres de nos vies
kelen
« Ne vous mettez pas en avant, mais ne restez pas en arrière ».
Voilà des mots qui passent un message simple et clair.
Certains se cachent pour sécher leurs larmes
D'autres prennent les armes pour ne plus se cacher
Mais à force de jouer à cache-cache on s'est déterioré.
Dans le livre de nos vies, il y a ceux qui sont restés à la page « préface »
A force d'effacer les effets secondaires de nos faits et gestes
On fait fort. En réussissant à forcer nos fors intérieurs
On a fracassé la fonction mémoire.
Et à force de boire, on s'est altéré.
On trébuche sur les mots, on se morcelle
Définitivement incapable de cracher de nouveaux modèles.
Si on exprime l'indicible quand les degrés ciblent nos synapses
C'est le collapsus qui nous guette, et jamais on ne prend la place
On use nos corps sans abuser du décor, c'est ça l'astuce
Mais aussi une impasse car à l'intérieur tout est impacté jusqu'au plexus
Une sorte de théâtre sans acteur, de voiture de sport sans moteur.
On murmure parfois nos folies au comptoir...
Pour déflorer la virginité de nos espoirs
Mais nos mots se perdent au fond de nos verres
On vit en plein vertige. On se sent à part. Apatride.
Dans ces villes-vestiges qui fortifient nos ulcères.
Parler. S'exprimer. Exister .
C'est tout ce qu'il nous reste pour ne plus s'effacer.
« Ne vous mettez pas en avant, mais ne restez pas en arrière ».
Voilà des mots qui passent un message simple et clair.
Certains se cachent pour sécher leurs larmes
D'autres prennent les armes pour ne plus se cacher
Mais à force de jouer à cache-cache on s'est déterioré.
Dans le livre de nos vies, il y a ceux qui ont griffonné des best-sellers
Mais pour être dans les bacs, est ce que c'est déjà l'heure?
Y'a ceux qui meurtrissent leurs proches pour remplir leurs poches
Et ceux qui cherchent à approcher ceux qui ont du cash. Quite à être trash.
Y'a ceux qui deviennent des faits divers, quand ils lacèrent des carotides
Et ceux qui pratiquent l'adultère, pour se faire un peu de thune facile
Dans tous les cas, ceux là se retrouvent sous les projecteurs
Médias, boîtes de nuits ou TGI, ils marquent et tracent leurs aigreurs
Sur écran, ils crèvent. Et crève les gens avec leur couteau à cran d'arrêt.
A cran, ils rêvent de strass et de princesse,
Mais seuls, c'est le stress qui devient l'ivresse de ces camés.
Eteins ta caméra. Ceux là n'ont rien à déclarer.
Ils ne sont que l'ombre de leur jeu d'acteur
Cherche plutot les auteurs dans ce monde peuplé de menteurs.
Attendre. Ne pas se vendre. Comprendre.
C'est pas dans l'excès qu'on saura exister.
« Ne vous mettez pas en avant, mais ne restez pas en arrière ».
Voilà des mots qui passent un message simple et clair.
Certains se cachent pour sécher leurs larmes
D'autres prennent les armes pour ne plus se cacher
Mais à force de jouer à cache-cache on s'est déterioré.
Dans le livre de nos vies, y'a ceux qui rédigent des pamphlets
Et qui paraphrasent nos existences morts-nés
Sur leurs pages les mensonges sont ensanglantées
Pour que la couleur brune rougissent sous nos plumes acérées
Des flots d'encre au goût si acre
Tachent ces pages de nacre
Pour que s'ancre dans nos antres une vérité intestinale
Dans un râle, voilà l'essence de la conscience.
Face à la quintessence du fascisme
Leur cynisme n'est que le signe de l'absence
De toute humanité, de tout humanisme.
Nos coeurs bohèmes n'ont plus qu'à digérer ces âmes déportées
Et diffuser des phases qui sont des emphases du mot « Liberté ».
Ecrire. Dire. Dénoncer.
C'est en s'engageant qu'on les fera dégager.
« Ne vous mettez pas en avant, mais ne restez pas en arrière ».
Voilà des mots qui passent un message simple et clair.
Certains se cachent pour sécher leurs larmes
D'autres prennent les armes pour ne plus se cacher
Mais à force de jouer à cache-cache on s'est déterioré.
Dans le livre de nos vies, il y a nous autres qui n'avons que peu écrit.
Des phrases orphelines, des sentences assassines.
Des phases qui claquent, des mots qui craquent.
Nos feuillets s'envolent, portés par le tourbillon de la vie.
Portés par le temps, nos rages assassinent nos claviers azerty.
On a cramé nos stylos à force de s'enflammer
Et nos feuilles portent les stigmates de nos corps prêts à clamser
Alors on clame des bribes, on combat nos égoïsmes
On ne négocie plus le droit à la parole, on cambriole leurs espaces
Pour tracer nos courbes et glacer leurs syntaxe qui taxe nos flasks
On n'a plus le temps de temporiser. Il va falloir nous relire
Et se présenter enfin comme des auteurs, mes frères et soeurs
Ne plus se cacher derrière nos mots. Affirmer nos idéaux.
Mais jamais... Oh non, jamais en faire trop.
Garder la mesure, même dans nos rages immenses
Et les avoir à l'usure, sans qu'ils endorment notre méfiance
Etre là. Juste être là. Nus et entiers.
Dans la justesse de nos entités.
« Ne vous mettez pas en avant, mais ne restez pas en arrière ».
Si vos larmes coulent, ne restez pas à terre.
Mais armez votre coeur d'une plume d'acier trempé
Pour que rien n'oxyde ces mots remplis de vérité.
Lancinant et tristement réaliste !
· Il y a plus de 12 ans ·theoreme
le slam n'est pas mon encrier mais là j'avoue avoir accroché, cdc
· Il y a presque 13 ans ·franek