Je suis drogué aux mots, ils circulent dans mes veines, affolant mon coeur, affluent dans ma tête quand les émotions sont trop fortes. Dans ces moments-là, une frénésie me prend, je ne suis plus Homme mais machine à écrire. Tout y passe : ma colère, ma frustration, mon admiration, mes silences, ma vie en mots. Des mots que je vénère. Plus rien ne m’importe tant que j’écris.
Ma tête boue, mes doigts s’agitent, les mots défilent devant mes yeux injectés de sang d’avoir trop relus ce que j’ai écris avec tant de vivacité. Sur mes doigts, des traces d’encre, celle-ci s’est incrustée dans ma peau et sous mes ongles de manière indélébile ; mes doigts sont moites d’avoir autant serrés le stylo, épuisés de l’avoir tenu aussi longtemps.
Pourtant je continue, ma vie en dépend. J’ignore les cris de mon corps, je ne vois plus le monde qui m’entoure, je n’entends plus rien, je ne ressens plus que le besoin presque péremptoire d’écrire, je suis possédé. Et je n’existe que pour ces instants où je revis, où je balance mes mots à tout va, libérée de quelconques contraintes, laissant ma verve prendre les chemins qui lui plait.
Invariablement, je m’injecte encore une piqûre de ces mots qui me font tant de bien et tant de mal à la fois. Ils sont mon Paradis et mon Enfer. Ils m'ont recluse dans un monde où l'utopie est accessible. Ils me comprennent mieux que personne, ils me connaissent dans les plus profondes noirceurs de mon âme, ils me protègent de la folie qui se fait tous les jours plus menaçante. C'est elle qui me pousse à me jeter à corps perdu dans un océan de mots.
Je les crée, je les développe, je les élève, je les chuchote, je les chante, je leur voue un culte, je me languis d’eux. Je suis amoureuse mais je suis drogué. Je me fous en l’air tandis que je m’adonne à leur perversité. Je les lis, encore et encore. Quand même je serais aveugle, je les lirais. pour ensuite les écrire.
Je respire des mots, je bois des mots, je mange des mots, je chis des mots, je rêve des mots, je pleure des mots, je regarde des mots, je saisis des mots, je parle des mots, je colle des mots, je tague des mots et, enfin, je les hurle sur mon clavier. J’ai appris à écrire avant d’apprendre à marcher.
Et j’ai lu. Tous les soirs, depuis que je sais lire, j’ai lu. Des romans, des mails, dans des bulles, sur une partition, dans un son, dans mes songes, du moment que je pouvais me sustenter, apaiser cette folie qui me prend chaque seconde de ma vie.
Ils m’ont fait rire, pleurer, réfléchir, comprendre, aimer, haïr, apprendre, j’ai découvert le monde à travers eux, comme à travers un voile. Je me suis abrité derrière eux, causant ainsi ma propre perte, alors qu’ils me faisaient découvrir la vie. La vie si différente des mots. J’ai renoncé au monde extérieur pour pouvoir continuer de vivre avec eux.
Je suis drogué aux mots. Je me bousille la santé pour mon bien mental.
je peux très bien comprendre cela mais bon hormis une période très particulière de ma vie où j'ai connu cela, je trouve qu'effectivement il y en a trop chez toi. Çà sent l'étouffement, à défaut d'y voir de la folie puisque tu ne la montres pas. Je te souhaite d'avoir des lecteurs et des commentaires car ici l'un ne va pas avec l'autre.
Vas-y! Fais tourner!...
· Il y a plus de 11 ans ·Ceux qui savent ne savent rien, et tout enfermement prépare à un envol.
Fais tourner!
Frédéric Clément
je peux très bien comprendre cela mais bon hormis une période très particulière de ma vie où j'ai connu cela, je trouve qu'effectivement il y en a trop chez toi. Çà sent l'étouffement, à défaut d'y voir de la folie puisque tu ne la montres pas.
· Il y a plus de 11 ans ·Je te souhaite d'avoir des lecteurs et des commentaires car ici l'un ne va pas avec l'autre.
elisabetha