Désabusés

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On entend, de temps en temps,
Les fous nous dire « Dieu est vivant »
Ils l’appuient de discours fervents,
Que nous moquons discrètement.

Faisant mine d’être conquis,
Nous les écoutons d’une oreille,
Pour vite oublier leurs conseils
Au fond d’un verre de whisky.

D’aucuns diront que nous sommes froids,
Que nous moquons gratuitement,
Mais ce que l’on rit à présent,
Sont nos croyances d’autrefois.

Car nous aussi nous étions fous,
Priant  dieu,  destin ou avenir, 
Priant de tout cœur pour finir
Par ne plus croire en rien du tout.

Les vagues d’espoir ont heurté
Les rochers des réalités
Laissant comme écume à nos pieds
La carcasse de nos rêves brisés.

Pardonnez donc nos rires moqueurs,
Vivez heureux dans vos croyances,
Embrassez donc votre allégeance,
Quel que soit votre seigneur.

Prêchez où vous serez requis.
Nous ne cherchons pas l'absolution,
Trouvant pour seule rédemption
Le fond d’un verre de whisky.

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