Désirés
june
Une forme de projet, des choses à étendre qui resteraient plus vagues, plus imprécises que la forme d'un visage ou le grain de la peau.
Ils seraient. Simplement.
Loin des idées reçues, de toutes ces jalousies diverses et variées dont se repaissent le commun des mortels. Le regard tourné vers les vagues incessantes. Ils écrivent. À quatre mains, les genoux repliés, les rires à l'unisson comme deux gosses à la salle de jeux. Ou perchés sur un tabouret de bar, goûtant le liquide doré et légèrement amer des bouteilles. Les jours tombent, les petits passent et repassent mais ils restent.
Ils apprennent l'un de l'autre, et l'empreinte de leurs lèvres laisse une beauté évanescente. Les autres gesticulent, tandis qu'ils se meuvent avec la grâce propre au renouveau. La fumée exhalée a le goût d'épices, et des citrons flottent dans le breuvage fumant sur la table. Désirés, disent-ils. Désirés et égoïstes dans leur folie, dans cet entremêlement des corps jusqu'à l'ivresse. Ils dansent. Ballet vertigineux au bord d'un building new-yorkais. Les cœurs qui s'arrêtent, puis ne cessent de cogner contre leurs poitrines. Ils se tiennent, frémissants jusqu'à l'extase. Moineaux aux plumes sur lesquelles la pluie passe, puis s'évapore.
Ensuite les azalées, en pétales qui se détachent. Prêcher pour sa paroisse, le corps alangui, les draps défaits.
Fragmentés.
Dans la tourmente convenue, les visages rosis par le plaisir, le thé fumant sur la table de chevet. un tableau moderne et intemporel à la fois. Ils se laissent. Se crient et s'épousent de s'être trop approchés. S'éprouvent. Mouvements d'oscillation, des pas en arrière, valse hésitation. Sortir d'une sublime torpeur. horloge aux aiguilles rampantes, et tout se perd. Tout s'oublie.
Douceur ou exquise douleur d'un souffle chaud. les aimants se rapprochent. Reste un peu, ils veulent se dire. Reste et je te manquerais. Ils s'écrivent et se tracent des arabesques sur la peau. Extase. Le corps complet, du rouge sous leurs paupières closes. Inquiets de ce trop plein de bonheur, de cette irradiation. Rayons qui entrent par la fenêtre. Les chiens grondent au dehors, sorte d'échos lointains d'une existence qui ne les concerne pas. Qui ne les touche plus. Adieu ou à très vite, tant que les fragrances ne s'épuisent pas d'avoir été trop senties dans cette chambre pleine ... Et se désirer à n'en plus finir. À ne plus connaître rien.
Merci encore.
· Il y a plus de 6 ans ·unrienlabime
Merci à vous, je suis heureuse d'avoir pu apporter quelque chose.
· Il y a plus de 6 ans ·june
Superbe, sublime même. Une écriture sur l'intime dont je connais bien le rythme, les oscillations, les fragrances. Bref, merci pour cet intense moment de séduction.
· Il y a plus de 8 ans ·elisabetha
Merci beaucoup :)
· Il y a plus de 8 ans ·june