Deux Miniboys à Manhattan

hadrieng

Un regard amusé sur un séjour new-yorkais.

Il était une fois deux Miniboys vivant au milieu des collines françaises, dans de toutes petites maisons adaptées à leur toute petite taille. Ces deux individus, lassés de ne voir que des choses minuscules, décidèrent de voir plus grand, immensément plus grand : visiter le monde. C'est ainsi qu'après un long périple, ils posèrent leurs sacs dans un petit appartement en plein cœur de Manhattan. A leur arrivée, au lever du jour, ils furent accueillis par un Américain de grande taille qui leur fit faire rapidement le tour de l'appartement, un appartement qui permettait une coupure totale et reposante du monde extérieur. Les Miniboys pensaient alors se sentir comme à la maison, à l'unique exception qu'ils ne pouvaient, ici, toucher le plafond de leurs courts bras.

C'est en sortant de l'appartement que leurs yeux semblèrent leur jouer des tours : point de collines, point de petites maisons, mais des bâtiments si imposants qu'il paraissait impossible d'en construire de semblables sur les collines françaises.  Les deux amis ne comprenaient pas non plus les coutumes des géants New-yorkais : ils refusaient de traverser hors des passages prévus à cet effet et, de surcroît, sans l'autorisation du petit homme lumineux. Les énormes voitures s'arrêtaient quant à elles au feu orange. « Nous sommes vraiment loin de la maison : les habitudes des Grands sont très étranges », pensèrent les deux touristes.

Les visites et les vues à couper le souffle rythmèrent dès lors les promenades : avec de petites jambes, tout est plus lent, mais tellement plus intense ! Les Miniboys furent également confrontés au dialecte des Grands. Bien qu'habitués aux accents parfois prononcés des Petits de leur contrée natale, les Grands parlaient si vite qu'il était parfois difficile de comprendre chaque mot. Au comptoir d'un immense magasin (un comptoir d'où ils n'apercevaient que les yeux de la Grande vendeuse, ce qui était très peu commode pour tenter de lire sur les lèvres), l'employée demanda :

« Have you got an ID ?

- An idea ? demanda, surpris, l'un des Miniboys. I always have ideas!”

D'un air fier, le Miniboy passa à un air honteux lorsqu'il comprit que la vendeuse demandait une “Identity Card »…

« Encore une chose étrange. Ici, les Grands semblent tout faire pour respecter les lois… », s'interrogea le Miniboy qui tentait, tant bien que mal, de sauver les apparences en portant des sacs trop grands pour lui.

C'est après ce premier contact dépaysant avec les Grands (souriants et aimables) que les Miniboys regagnèrent leur appartement afin de préparer minutieusement leur parcours du lendemain.

Après une nuit calme et reposante, ponctuée de temps à autre par de lointaines sirènes, les deux amis reprirent leur petite paire de chaussures pour arpenter une nouvelle fois les rues de Big Apple.

C'était malheureusement sans compter sur une météo défavorable que les Miniboys prirent la direction de Central Park. « Même la pluie paraît plus intense ! » lança l'un des Miniboys à son compagnon de route, avant de s'apercevoir qu'une simple traversée de route s'avérait être, par temps de pluie torrentielle, un véritable parcours du combattant. Optant alors pour un voyage en taxi jaune jusqu'au Metropolitan Museum of Arts et pensant ainsi soulager sereinement leurs petits pieds humides, les Miniboys n'en furent pas pour le moins secoués. Les coups de freins à répétition faillirent faire échanger de tendres baisers entre les voyageurs et la vitre les séparant du conducteur. L'expérience n'en resta pour le moins inoubliable et atypique ; les Miniboys ne pouvant s'empêcher de constater que les taxis new-yorkais étaient bien plus facilement visibles que les taxis français, surtout lorsque l'on est trop petits pour apercevoir l'enseigne sur le toit de la voiture.

Musées, vues panoramiques, souvenirs, nourriture, mémorial, messe gospel : les Miniboys savouraient de jour en jour l'accueil du premier jour et le choix judicieux de l'emplacement, une proximité urbaine qui leur aura permis, le temps d'un voyage, de profiter, sans compter, des avantages d'une immersion totale.

C'est avec le cœur lourd que les Miniboys remirent les clés de l'appartement au Grand Américain qui avait été si serviable avec eux. Après l'avoir généreusement remercié pour son hospitalité, les deux compagnons prirent la direction du métro. « C'est surprenant, les Grands se penchent vers nous, nous guident, et nous expliquent comment fonctionne le métro ! » C'est avec leurs petites jambes supportant à peine le poids des sacs de voyage, que les Miniboys prirent un train direction Downtown. Times Square, Port Authority, 14 Street, City Park Hall... tant de stations qui évoquèrent aux deux voyageurs le chemin parcouru lors du séjour et qui les firent jurer de revenir, un jour, se perdre dans l'immensité de la cité.


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