Dialectique des Priorités (Première version)

Était-ce moi, mon ombre? Ici l'air éprouvant

Que l'orgueil d'un cœur muet fredonnai dans le vent

S'efface au son du vide:  un ciel sali se voile

Et gémit dans les nuits sous les pleurs des étoiles.

Monte l'encens des morts qui se mélange aux nuages!

Sentirai-je meilleur qu'eux, compagnon d'un mirage?

Meilleur qu'une étrangère ennemie de mon Dieu?

J'ai puni une peau, des croyances et des yeux!

Ombre, avoue si tu sais comment je te conçois

Dans mon œil qui rougit d'autant d'horreurs que soi,

Saturé des sanglots de ceux que j'ai su tuer

Sous un croissant de Lune où je suis conspué!

Dans le firmament sec où je la sens monter

Vit un Dieu moins amer qu'en mon azur athée

Où son ange a levé des cathédrales grises,

Érigeant en chaque âme une église conquise.

Seul le pouvoir est pur durant autant des mois,

Où mes armes ont parlé sans un mot, sans émoi,

Chantant sa sainte loi! pour vous, pour eux. Pour moi!