Disparition enthousiasmante! - Chapitre 1: Les zombies

akayuki-ookami

En se levant, ce matin là, aucun être n'aurait pu imaginer ce qui allait se produire, ce qui se produisait déjà ailleurs, quelque part, loin ou proche d'eux. Anthony se redressa, il regarda par la fenêtre, la matinée était déjà bien avancé. Encore une journée d'été gâchée par un sommeil trop lourd : il était grand temps d'investir dans un réveil. Les vacances avaient débutées il y a deux semaines, il ne l'avait pas encore tout à fait réalisé et continuait à se demander s'il avait des devoirs. À peine sorti de son lit, l'adolescent alluma sa PS3, il prit la manette, s'assit contre celui qu'il venait de quitter et entreprit de commencer à jouer quand une voix féminine, derrière sa porte, le rappela à l'ordre. Presque aussi tôt, la poignée s'abaissa et le battant de bois se mouva pour laisser apparaître sa mère, en peignoir, ses cheveux trempés collés à son cou et à ses épaules.

« Bonjour, m'man.

-Poses moi ça, commença-t-elle, viens plutôt prendre ton petit déjeuner avant de t'abrutir !

-OK, OK... »

Anthony se leva en soupirant : il ne pouvait pas aller à l'encontre de cette femme, il se prit les pieds dans une pile de mangas qui chuta sur une autre, il en contourna une troisième, poussa du pied des boîtes de jeux vidéos qui s'éparpillaient au sol et arriva finalement à la porte où l'attendait sa mère, abasourdie.

« Je t'avais demandé de ranger ta chambre il y a 3 jours, non ?

-Je l'ai fait. Il y a 3 jours. »

Sur ses mots, le garçon afficha un sourire incroyablement brillant pour quelqu'un qui venait de se réveiller et dévala les dix-sept marche qui le séparait de l'étage inférieur de leur duplex. Continuant tout droit, il pénétra dans la cuisine, passa devant la cuisinière, le four à micro-ondes, le pain et les viennoiseries pour atteindre les céréales. Il versa le reste d'un paquet dans un bol qu'il inonda de lait puis se rendit au salon, pièce voisine.

« Salut, p'pa, lança-t-il nonchalamment en allant s'asseoir sur le canapé qu'il occupait seul. Bien dormi ?

-Vire tes pieds de ce sofa et on en reparlera.

-Hargneux dès le matin, c'est bien d'avoir la niaque à ton âge. »

Il sourit encore et commença à manger, le bruit que produisait les céréales quand il mâchait l'empêchait d'entendre quoi que ce soit, aussi son père aurait pu l'insulter de tous les noms et l'envoyer en pension qu'il n'en aurait rien su. Le bol fini, il se leva, fit sa vaisselle pour ne pas être rappeler à l'ordre et remonta dans sa chambre où il entreprit de finir enfin son jeu.

Quand les crédits commencèrent, les sachant toujours très longs sur les jeux de PS3, Anthony se leva pour aller chercher de quoi grignoter. Il jeta un coup d’œil par la fenêtre : le ciel s'était obscurcit, une odeur de brûler imprégnait l'air et rien ne bougeait dehors si bien que l'adolescent s'arrêta un moment pour tenter de localiser âme qui vive. Rien. Il descendit et là encore, rien. Il soupira, chercha un mot laissé par ses parents, consulta son portable et même ses mails : rien. Cette fois, le doute s'installait. Pas un doute comme aurait eu tout adolescent dont la famille disparaît en trois heures sans laissé d'indications. Non. Le doute d'un geek laissé indépendant subitement. Il alla vers le frigo : « ouf, il est bien rempli... », il se dirigea ensuite vers le calendrier : « ouf, le loyer a déjà été payé... », il actionna les lumières : « ouf, on a encore l'électricité... », il remonta et ouvrit une porte : « ouf, la sœur est partie aussi ! ». Sur ce, il s'assit avec une canette de coca, comme libéré.

Il regardait un feuilleton sur l'obésité depuis un bon moment quand il commença enfin à s'inquiéter : ses parents n'avaient jamais agit ainsi et, quand même, le temps dehors était bizarre. D'un seul coup, il cru avoir compris. Il se leva, passa la main sur la bibliothèque familiale dans le salon, attrapa deux pistolets puis il ouvrit le placard blanc à côté, passa sa main entre les chemises de son père et le mur pour attraper deux fusils avant de retourner un a un des tiroirs à côté, finissant par trouver les munitions. À force de retourner les armes dans tous les sens, il réussit à les charger.

« Gare à vous les zombies... j'arrive ! »

Il rit légèrement, fière de lui et se leva. Après des fouilles dans les placards puis à la cave, il trouva enfin de quoi attacher les armes à son corps : il se retrouva donc avec les deux armes de points sur le côté droit, pendant un peu à sa ceinture, les deux fusils sur le dos, partant eux aussi vers la droit, tout deux du même côté car, avait il jugé, c'est quand même plus pratique. Même si ça lui faisait mal à la nuque et à l'épaule. Il prit une banane qu'il accrocha à sa taille et la remplie de munitions puis se stoppa net.

« Je n'ai pas d'herbe verte. Ni d'herbe bleue. Ni d'herbe rouge. Remarque, c'est le côté irréaliste de Resident Evil... Je devrais la jouer plus normal, je vais pas récupérer ma vie en fumant un joins, faut pas déconner ! »

Sur ce, il soupira, réfléchit un moment puis haussa les épaules et mit une boîte de doliprane dans sa poche. Il ouvrit la porte, tout était calme. Trop calme. Il était tout excité, pas de peur, juste une envie irréaliste de se faire deux trois zombies. Il trépigna un peu, pris ses clés et referma la porte.

Il avançait dans les rues depuis un bon moment, la pluie avait commencée à tomber. Il vit une forme au loin, se glissa contre le mur, près à attaquer. Il avançait d'un pas feutré, les mains crispées sur un pistolet, il se figea subitement et regarda son arme : il n'arrivait pas à retirer la sécurité. Il dut forcer, son pouce blanchissant à vue d’œil et fini par l'abaisser, il reprit son souffle avec difficulté, essoufflé par ce simple effort. Sa cible avait disparue. Il prit un air boudeur et reprit son chemin normalement. Les rues trempées étaient désertes, confortant Anthony dans sa thèse. Cependant il y avait quelques anomalies... à commencé par le fait que, étrangement, les commerçants étaient resté ouvert. L'un d'eux d'ailleurs fut surpris de voir Anthony passé, armé, devant son magasin. Il entra dans un supermarché, l'arme au point et approcha de la caisse. Le vendeur était grand, musclé, en le voyant arrivé il le fusilla du regard et appuya sur le bouton rouge sous la caisse : il avait appelé la police.

« Excusez-moi, monsieur... »

L'adolescent ne put finir sa phrase : l'homme l'avait plaqué au sol, l'arme avait glissé loin de lui. Il hurla « pas la cervelle, pas la cervelle !! ». les policiers arrivèrent, il les remercia, il pleurait presque, tremblait.

« Vous m'avez sauvé la vie, j'ai cru qu'il allait me... Attendez... on va où là ? »

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