Dites-lui qu’elle était

Hervé Pizon

Quand l'écorce rabâche

Piètre bourreau pauvre lâche

Tel quel s'épuise

Engoncé tout s'amenuise

La montagne hier gravie

Alors qu'en prairie

L'herbe s'assèche

Même encore revêche

En soliloque

Encore même que

 

La peau  crevasse

Mais les mirabelles cet été

Alors si elle passe

Dites-lui qu'elle était

 

Avant que tout efface

Les Saints de glace

Le sang du sillon

Et tous ces rejetons

Pendant qu'il est temps

Avaler ses dents

Jeter la pierre et la charrue

La dépouille mortelle nue

Au fond du lac

Sans attendre que

 

La peau crevasse

Mais les mirabelles cet été

Alors si elle passe

Dites-lui qu'elle était

 

La clairière est défigurée

L'ombre de la rue barrée

Par des hêtres abattus

A la hâte sans retenue

Border line en silence

Les trottoirs s'avancent

Dans leur carcasse

De bitume dégueulasse

Nulle fougère n'a cet éclat

Et sur la place là

 

La peau crevasse

Mais les mirabelles cet été

Alors si elle passe

Dites-lui qu'elle était

 

Si jamais elle passait

Dites-lui qu'elle était

 

Signaler ce texte