Dites-lui qu’elle était
Hervé Pizon
Quand l'écorce rabâche
Piètre bourreau pauvre lâche
Tel quel s'épuise
Engoncé tout s'amenuise
La montagne hier gravie
Alors qu'en prairie
L'herbe s'assèche
Même encore revêche
En soliloque
Encore même que
La peau crevasse
Mais les mirabelles cet été
Alors si elle passe
Dites-lui qu'elle était
Avant que tout efface
Les Saints de glace
Le sang du sillon
Et tous ces rejetons
Pendant qu'il est temps
Avaler ses dents
Jeter la pierre et la charrue
La dépouille mortelle nue
Au fond du lac
Sans attendre que
La peau crevasse
Mais les mirabelles cet été
Alors si elle passe
Dites-lui qu'elle était
La clairière est défigurée
L'ombre de la rue barrée
Par des hêtres abattus
A la hâte sans retenue
Border line en silence
Les trottoirs s'avancent
Dans leur carcasse
De bitume dégueulasse
Nulle fougère n'a cet éclat
Et sur la place là
La peau crevasse
Mais les mirabelles cet été
Alors si elle passe
Dites-lui qu'elle était
Si jamais elle passait
Dites-lui qu'elle était
Magnifique.
· Il y a environ 7 ans ·Ça me rappelle un poème que j'ai écris intitulé "dîtes lui".
unrienlabime