Diurne (suite) : dites-le, mais dites-le bien

little-wing

(Petit - enfin, tout est relatif - coup de gueule suite à un commentaire qui m'a fait l'effet d'une kalachnikov à deux centimètres de ma cervelle - ça a giclé)
Il vaut mieux écrire pour soi avant d’écrire pour les autres. Les autres, ils ne savent pas, ils ne connaissent pas le chemin tortueux des pensées qui aboutissent ici. Les autres, tu vois, ils ont de la chance car ils n’ont que la finalité, ils n’ont pas besoin de bouger leurs culs, de faire demi-tour, ils n’ont pas eu tous ces doutes, tous ces carambolages, la traversée des ponts et des gouffres, des embouteillages monstres, eux ils ne font qu’attendre à l’arrivée.
 
Alors du coup, quand t’arrives, t’es crevé mais t’es fier de toi, t’as fais ton petit bonhomme de chemin sans les autres. Ils ne peuvent pas comprendre comment toi tu l’as vécu. Si cela a été bénéfique ou non. Si tu recommenceras et de quelle façon.
 
Pour écrire comme je le fais maintenant, je n’ai pas demandé tel avis, tel conseil, telle critique. Qui pourrait juger ma vie ? Ma vision des choses ? Ma façon de respirer, d’écouter, de réfléchir, de comprendre ? Qui oserait me dicter ma conduite ? Qui se croirait supérieur à moi au point de vouloir me dire de quelle façon je dois vivre ? C’est le rôle des parents, de la famille, tout d’abord. Ensuite, on apprend à marcher tout seul. Tu sais, apprendre à marcher, c’est d’abord accepter l’idée de tomber (c’est Bottero qui le dit). A toi de voir si tu es capable de te relever ou pas.
 
Les autres, ils peuvent t’encourager si tu veux, te conseiller, te rassurer si tu leur demandes, ils seront trop contents de te prouver que, malgré que ce soit toi qui fasses tout le boulot, ce sont eux qui savent mieux que toi. Parfois ils ont raison, parfois vaut mieux leur cracher à la gueule leur suffisance. On apprend de ses erreurs alors laissez-nous les faire, ces putains d’erreurs ! Ce n’est pas avec une existence protégée que l’on peut comprendre la saveur de la vie ! C’est avec des catastrophes, des pertes, des douleurs que l’on comprend à quel point la vie est trop courte, que nous apprécions mieux ce qu’elle nous offre.
 
Vivez, merde ! Vivre de sa passion, tout le monde pourrait le faire si tout le monde s’en donnait les moyens, s’ils acceptaient le fait que vivre, ça fait mal parfois. Il y en a qui se suicide. Ils ne se sont donnés aucune chance.
 
Je veux crever avec le sentiment que je n’aurais pas pu avoir de plus belle vie. Ça, c’est une belle mort. Ça, ça prouve que l’on a vécu un rêve en vrai, que l’on a rien à envier aux friqués qui ne pensent qu’à étaler leur fric aux yeux de ceux qui n’en ont pas, parce que c’est ça le monde, il a pas de fric, ceux qu’en ont, c’est les connards de privilégiés pétés de tunes qui vivent en communauté parce qu’ils croient qu’ils ont atteints le sommet de la pyramide humaine !
 
Le rêve, quand il devient réalité, soit on est capable d’en profiter, soit on tourne en rond parce qu’on est aveugle ou soit on en cherche déjà un autre, de rêve, parce qu’on a peur de devenir un poids mort dans le vaste torrent qu’est le flux de la vie et du temps.
 
Et comment veux-tu atteindre ton rêve si tu te laisses mourir toute ta vie ?
 
Voilà pourquoi j’écris, voilà mon rêve éveillé, voilà mon Dieu pour qui je ne suis qu’un esclave volontiers asservis. Le rêve de ma vie, c’est de me faire jouir rien qu’en lisant ce que j’ai l’audace d’écrire. Pas la peine de dire que c’est futile, inutile, incompréhensible.
 
Picasso, géni qu’il est, ne s’est pas arrêté aux autres, Armstrong, malgré les risques qu’on lui avait sûrement énumérés, a quand même poser son pied sur la lune, et, pire !, Colomb, mon préféré, il aurait pu crever tout seul et inconnu s’il n’avait pas pris en main son rêve. Les vrais artistes de ce monde, les Hommes au sommet de la pyramide, les architectes de nos rêves à nous, ce sont bien ceux qui ont accomplis leur vie tel qu’ils l’avaient décidé. Parce qu’ils avaient la foi, la niaque, qu’ils en voulaient, et qu’ils ont réussi.
 
Leur petit bonhomme de chemin à eux, eux seuls en ont été capable.
 
Vivre pour crever à la fin, à quoi bon ? Si c’est vrai que l’on voit sa vie défilée devant ses yeux avant de mourir, je voudrais d’abord voir ceux que j’aime, ce qu’ils m’ont apporté et ce que je leur ai apporté, puis ce que j’ai été capable de créer sans eux, avec eux, pour eux. Ce que j’ai fais pour moi-même, mes défaites qui m’ont appris à mieux savourer mes victoires. Et mes mots enfin. Mes compagnons de toujours, mes bébés et à la fois maîtres, mes égales, ma vie. Juste ça, ma vie en mot.
 
Je vis par procuration, tu le sais ça, non ? Même à travers les autres, que j’aime ou déteste. A travers la musique, le violon de mon cœur. Et non pas à travers les mots, mais avec eux.
 
Je n’ai pas de mot pour décrire ce qu’ils sont pour moi. A part peut-être viscérale. Pour représenter le lien. De moi à eux ou de eux à moi, je ne sais pas. Je sens juste un être, là-dedans, qui prend doucement mes mains et les faits parcourir mon clavier. C’est la sensation de bonheur pour être en train de vivre le rêve. C’est le désespoir quand sa chaleur me quitte. C’est le corps qui tremble d’un manque quand il ne revient pas assez vite. C’est la drogue des poètes et des philosophes.
 
J’ai 18 piges et, dans le plus grand secret, j’ai accomplis ma raison de vivre.
 
Alors, ouais, j’écris mais avant tout pour me faire vivre. Pas pour qu’un tas d’autres yeux trop rationnels pour mon bien, croivent pouvoir juger si mon rêve est juste ou non. C'est con de penser comme ça.
 
Et si je partage mes petites choses que je parviens à écrire c'est parce que, merde à la fin! je n'ai que 18 ans!, j'ai besoin de vos critiques - constructives if possible - pour pouvoir m'améliorer. Ce n'est pas en me balançant un "t'as assez donné, merci quand même" que mes petite conneries de textes vont devenir quelque chose de potable. 
 
Et quand vous jugez, en laissant un petit commentaire qui fait presque toujours la joie du destinataire, faites gaffe à ce que vous dites. Un mot de travers et ça peut partir en cacahuète. Si c'est nul, dites-le, mais dites-le de façon à ce qu'on puisse s'améliorer.
  • J'ai n'ai rien contre la mauvaise critique, contrairement à ce que ce texte peut laisser croire, je dis juste que si mauvaise critique il y a, faut la justifier et éviter le commentaire de deux mots qui, personnellement, me blase. Dire "c'est nul" comme ça, sans rien, je trouve ça facile et surtout ça fais genre "moi, je sais ce qui est bien"... c'est pour ça qu'une critique, mauvaise entre autre, est mieux nuancée pour comprendre déjà ce qui ne va pas. En partageant, on cherche à s'améliorer.
    En tous cas, merci à tous les deux pour vos encouragements ^^

    · Il y a presque 11 ans ·
    Jimi hendrix

    little-wing

  • Oui, poursuis et tu verras, tu apprendras à laisser filer le négatif, critiques infondées et autres...

    · Il y a presque 11 ans ·
    Sdc12751

    Mathieu Jaegert

  • Tu ne peux pas échapper à la critique mais tu peux apprendre à l'encaisser! ;-) en tous cas, saches que personnellement j'aime beaucoup ce que tu fais et je ne suis pas la seule! Ne baisse pas les bras et fait leur la nique à ces critiques en persévérant jusqu'à ton objectif!

    · Il y a presque 11 ans ·
    Vhrwx7 t 400x400

    Alinoë

  • Malheureusement, certaines te feront mal, d'autres te sembleront injustifiés mais n'oublie jamais ce, positif ou nom, la critique d'un lecteur est toujours bonne à prendre! S'il te dit que c'est "nul", tu peux définir une catégorie de gens qui ne s'intéressent pas à ce que tu fais... Et c'est comme ça! Je ne pense pas que Picasso ou Rimbaud ou même Bottero n'aient reçu que des fleurs lorsqu'ils livraient enfin leur oeuvre! Alors, ne te formalise pas pour ça! Ne prend que ce qui te fait du bien, les commentaires positifs, les encouragements et tout le tintouin. Mais ne rejette pas la critique juste parce qu'elle te fait mal. Prend le temps de l'analyser et de voir ce qu'elle peut t'apporter (même simplement plus ce recul face à ce que les gens peuvent penser de ce que tu es. Comme tu le dis si bien, personne ne sait mieux que toi pourquoi tu as fait ci ou ça...

    · Il y a presque 11 ans ·
    Vhrwx7 t 400x400

    Alinoë

  • Hello! Tout d'abord, merci pour ce petit coup de gueule! On se sent mieux après, non?! Ensuite, je te dirais que si tu n'écris pas pour les autres alors c'est un journal intime qu'il te faut! En tant qu'artiste, il faut accepter qu'une fois le texte, la pièce, la chanson, la peinture, ou quoi que ce soit, est offert au public, il y aura d'office critiques!

    · Il y a presque 11 ans ·
    Vhrwx7 t 400x400

    Alinoë

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