04 - DJIN AU PUB CHEZ MAX-1

suemai

Djin m'en fait voir de toutes les couleurs, mais je l'aime... - Partie 1 de 2

Je remonte du sous-sol, ma vielle «Marantz» sous le bras, afin d'écouter ce trésor que m'a déniché Djin. Tout en me rendant au salon, déposer la table tournante, je l'entends terminer sa cinquième douche. Elle dévale les escaliers en sifflotant. Elle me fixe et me jette un air un peu triste, comme si j'avais bouffé le canarie. Comme toujours, je regarde la couleur de son peignoir.

— Ahhhhhhhhhhhhhhh !!!

— Quoi, quoi, le canarie t'a mordu ?

— Mais… mais… Djin tu portes un soutif maintenant …? Et à balconnet…

— Ben oui, y'a mal…

— Non, non, je suis simplement surpris.

— Tu sauras «Chewing» que j'ai consulté le numéro de juin 1993 et il parle justement de la poitrine… c'est le terme qu'ils utilisent pour les nibards. Rigolo non.

— Et… puis.

— Ben oui quoi, c'est écrit : «Prenez soin de vos seins avant qu'ils ne dégringolent sur vos reins»  Alors je suis les conseils, c'est tout. Vite, faut noter la maxime.

— Pas vrai, mais tu n'as que 21 ans Djin, Tes seins sont très fermes, ça j'en sais quelque chose. «Ah ces foutus Reader'zzz» Me voilà à ressortir «Les maximes d'une sucetière.» et les «les inepties d'une muletière.» Je dois noter rapidement, rapport à l'orage électromagnétique. C'est là que Djin se prend la tête et se transforme en accélérateur d'électrons. C'est terrible, vous savez. Je reviens à la cuisine.

Je la dévisage tout en reculant et «BOUING !!!»  Je m'encastre dans la porte du frigo. Hou-là ma tête… C'est que ça lui fait une paire de melons, on jurerait à «Anita Ekberg» dans «La Dolce Vita», ou pire, à une «pin-up», bon… bon… à une actrice sortie tout droit de la page centrale d'un «Playboy.» Ça me rappelle cette hilarante blague de Fernandel : «Le pastis, c'est comme les seins. Un c'est pas assez et trois c'est trop.» Non mais quelle répartie et me voici à pouffer d'rires et Djin à pleurer.

«Et voilà le travail, me dis-je, déconcerté», merde ça bosse dans mon pantalon. Djin s'en aperçoit et, cette fois, n'en finit plus de rigoler. Puis, elle se remet à pleurer.

— Bon, bon, qu'est-ce qu'il y a, je ne rigolais pas de toi.

— Je sais qu'tu crois que je ressemble à une photo de tes stupides revues.

J'en suis à pratiquement m'étouffer et à devenir, aussi rouge qu'une sucette.

— Tu… tu… tu sais pour les…

— Ben si, qui te les range tu crois ?

J'en demeure de rond de flanc. La voilà qui pleure toujours. Je m'approche et je la prends doucement dans mes bras… en fait, si je veux être honnête, c'est Djin qui me prend dans les siens. Je ne fais que 1m67 et Djin 1m79, très élancée, comme je vous disais. Me voilà la tête dans les pastèques Je m'étouffe à lui demander ce qui ne va pas. Mon visage prend des couleurs, d'un mauve-orangé, je dirais.

— Je m'ennuie, on ne fait jamais rien!

Je me retire tout doucement. C'est que là je tourne au bleu.

— Ben voyons, tu veux qu'on se fasse une petite belote? Je te laisse tricher c'est promis.

— Non et non! Je veux sortir d'ici. Une belote… tu t'fiches de moi. Et si on allait au pub plutôt ?

— Quoi, tu veux aller au pub «chez Max» !

«Oui» et la voilà qui pleure de plus belle. Je n'ai plus le choix, surtout que mes «playboys» me jouent dans l'pantalon… euh… dans les pattes. J'accepte. Djin est folle de joie et grimpe aussitôt se vêtir… J'en fait autant. Mon joli pantalon brun, chaussettes assorties, ma chemise beige-clair et ma veste marine. Je suis classy. La voilà qui revient avec cet imper rose total-bonbon et ce petit bonnet de tricot ajusté multicolore. «Quel manque de goût» Mais je me la boucle. Je lui fais promettre de ne pas danser le charleston sur une musique de rock'n roll comme la dernière fois et de ne pas faire jouer «Madonna» plus de 10 fois. Hop, dans la «deux chevaux» une «TW6 AZKA0008KA4813» 1985 en excellent état, repeinte en rose à la demande de Djin naturellement. Et c'est partie pour le village.

En entrant, je marmonne : «Encore ces vieux croutons à siroter et à s'engueuler.»

— Mais «Chewing» ils sont du même âge que toi. T'oublies souvent que tu vas bientôt fêter tes 57 ans.

— Chuttttttttttttt !!!

Merde! Et dire que personne ne le savait. De quoi j'ai l'air maintenant, je vous l'demande ! Un vieux schnock, feuilleteur de «playboys», avec une petite gamine de 21 ans, J'ai le goût de me glisser sous le comptoir, mais y'a déjà quelqu'un.

— Tu bois quelque chose «Vieux Schnock»

— Quoi… Quoi… Tu m'écoutes penser ?

— Mais non. Allez rigole. Ton p'tit pastis et ma limonade spéciale, ça te plairait ?

Parlons-en de son «Limoncello» un triple scotch camouflé dans un verre de punch. Elle va encore me jouer les soûlantes.

— «Et ben… v'là ti pas Théo, s'écrit le vieux Max, et sa p'tite fille.» Il la rigole le con. Avoir 20 ans de plus et j'lui faisais sa fête. On nous regarde, surtout que le pub, ben c'est pas «Notre-Dame de Paris», enfin… à c'qu'on m'a dit.

— Même chose Djin ?

— T'es géant Max.

Djin m'offre mon pastis et m'informe qu'on fait une petite belote à la table du fond, près de l'unique salle de bain. Le genre unisexe. Je la regarde plutôt vexé.

— Tu me retires cet imper, Djin. Ça donne l'impression qu'il pleut à l'intérieur.

— Ben «che…» désolée Théo… j'crois pas que ce soit une bonne idée…

— Non… Non… Non …! C'est pas vrai !!!

— Si.

— Couleur ?

— Rouge légèrement bonbon.

— Soutif ?

— Oui.

— Slip ?

— Oui.

— Djin, tu vas me tuer. Retire au moins ces grosses bottes de pompier.

Naturellement, la voilà en chaussettes et on la reluque déjà… … J'engloutis mon pastis et elle m'en rapporte un second. Tout de même, elle a bon cœur.

*** 

Aussitôt, elle se rend au Juke-box, un «Chantex», orange-fluo; c'est Djin qui l'a quasiment commandé. Max se voyait tout honoré par sa délicatesse, le con. De plus, Max lui offre le choix des sélections du mois. Vous dire ce que je peux entendre à la maison… Ça vous ferait chialer… crier… enrager… beugler… grrr. Ouf… ça fait bon se défouler un moment. Je ne sais pas ce qui lui prend, elle sélectionne «Only you» des «Platters», section rétro-Théo, un velours qu'elle m'a fait. Une jolie attention vous ne trouvez pas… Me voilà à pleurer comme une lycéenne à sa première peine d'amour. Ben quoi, j'suis de la vieille école. Max, compatissant, m'offre mon troisième pastis. «Aux frais d'la maison, qu'il me dit.» Djin revient vers moi.

— «Chewing», tu m'accordes cette dance ? (...)

À suivre...

Seconde et dernière partie demain

Signaler ce texte