Douce biche, douce gazelle

Encore ce mur de fatigue qui se dresse devant moi. Désir de fuir mais pourquoi? Aller au-delà des rêves prémonitoires, réaliser ce qu'est l'avenir, les refaire ces pas de danse de mes quinze ans, des pas insolites pour moi.

Insouciance de l'être, musique qui sautille, poétise, aimer le temps qu'on a devant soi, en profiter au maximum, comme un jeu infini, fantaisie d'un coeur pensant, grisant.

Envoyer des missives courtoises, des alexandrins, mes vers préférés, les papiers de soie sont bien fragiles pour écrire l'amour et la haine. Avoir l'instinct amoureux d'un soir d'hiver, sombres secrets froids cachés dans une lumière passagère que les murs arrêtent.

Souffles dandys d'un sourire fier ou amusé, nuage de fumée étouffé, penser doucement ou le plus fort qu'on puisse, prendre le train pour Londres ou Dublin, jouer des coudes, jouer sa vie sur les docks, chaque matin, chaque soir.

Je vois ta grâce, ton côté félin, féminin, tu n'es que l'heureux serviteur de la douce biche, douce gazelle sous son ombrelle abritée.