Écorché vif

Luce Is No One

Un périple sans but dans un monde dépeuplé

Son paysage est un désert aride et assoiffé

Un territoire qui a vu mourir tous ses arbres

Et même le ciel n'a plus ni larme ni palabre


Et quand arrive le soir, la nuit l'enveloppe

De ses bras glacés, maigres et silencieux

Il n'y a plus ni forteresse ni métropole

Une étendue de sable croûté, disgracieux


Et le vent glace les sangs des malheureux

Qui croyaient pouvoir repeupler ces abysses

Ils se perdront dans leur quête de souvenirs précieux

S'ils ne tombent pas au fond d'un précipice


Nul ne peut danser sous ce ciel étoilé

Sans s'attirer le courroux des regrets

Qui guettent derrière la lune ensoleillée

Entités rigides ne souffrant pas les airs gais


Trouver de l'eau est impossible et risible

Car ces terres ne donneront de leur plein gré

Ce qu'elles ont sauvé du naufrage putrescible

Qui les ont dépouillées avec obstination et férocité


Il n'y a ni fourche ni carrefour ni autoroute

Aucune échappatoire, aucune porte, aucun but

Seulement quelques étoiles en déroute

Et le vent qui joue un lugubre air de flûte


Sans flamme et sans chaleur, pas de lumière

Sans lumière, pas d'espoir ni de batailles éphémères

Car ce destin, pour son âme meurtrie, est corrosif

Les vents chargés de sable l'écorchent à vif.

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