Ecrit aux vents.

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Le visage encagé dans tes cheveux se dégage, le ressac des vagues amène à tes pieds les lambeaux d'un soleil trouble, sommeillant sur l'autre rive de la mer : cet horizon miroir de toi et pourtant inatteignable. Le vent souffle sur toi des échos de liberté, il a filé à travers les barreaux arboricoles, glissé sur les crêtes des montagnes et couru sur les vagues pour frapper ton visage de sa bienveillante gifle. Il semble être l'éveil de souvenirs dont tu ignores le sens, hurlant que la vie bouge en dépit de tes actes, balbutiant la promesse intenable d'une aide que tu ignoreras jusqu'à la fin. Le vent est un guide méprisé que l'on n'écoute que sous le sceau de ses menaces. Alors tu mets les bras en croix pour t'intégrer à lui, basculant légèrement ta tête en arrière comme dans un bon bain chaud. Tu testes tes forces en marchant contre lui, puis tu te rassures en rebroussant chemin avec sa paisible escorte. Le vent décoiffe la terre pour en faire une joyeuse broussaille, échevelant les herbes folles dansant sous l'aura chaude du crépuscule. Trop concentré à cerner son invisible circuit, tu en as oublié le soleil qui n'a pas attendu ton intérêt pour se soustraire à ton regard. Ne reste plus que le vent, fidèle compagnon qui écume les fragments du monde pour t'en faire part : mais toi, tu ne l'écoutes que sous le sceau de la menace... Il est temps de rentrer : le vent se lève.

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