Elena
emmabronte
Tard le soir.
Les trotteuses de ma montre mènent leur course banale, anodine sur le cadran. Les minutes s’écoulent. Les heures passent et la porte reste fermée. Le silence rôde. Hante l’appartement. Notre appartement.
Le répondeur s’enclenche sans laisser la sonnerie retentir. Non. Non ce n’est pas ton téléphone au fond de ton sac trop grand qui t’empêche de répondre à mes appels démesurés. Je ne les compte plus. J’ai perdu la Raison depuis que tu n’es pas rentrée. Sans comprendre pourquoi. Peut être alors la batterie de ton iphone n’a t elle pas tenue la journée si tôt commencée et tu n’as pas pu me joindre pour me dire que tu rentrerais tard. A midi, lorsque tu m’as laissé un message au bureau me demandant de prendre du pain pour ce soir, tu aurais au moins pu me prévenir. Je ne serai pas alors, assis là comme un coin dans le canapé, à fumer clope sur clope en m’imaginant le pire.
Je t’en veux Elena. Je t’en veux de me laisser poireauter comme un con, sans nouvelle de toi. A ne pas savoir quoi faire. Je t’avais pourtant prévenu que si tu devais rentrer tard, tu pourrais me prévenir car le jeudi soir, tu sais très bien que j’ai l’habitude de voir mes potes. Mais pour canaliser tes sauts d’humeur, tes petites crises amoureuses de jalousie, j’ai fait une exception. J’ai enfreint la règle de l’after work entre vieux potes de l’ESC pour te préparer un bon repas chaud et madame traine. Elle tarde à rentrer.
Je te déteste Elena. Je te déteste autant que je t’Aime de me faire inquiéter. Lorgner ainsi.
Mon téléphone vibre. Bastien.
« -- Alors mec ? Qu’est ce qu’tu fous ? « . Et puis merde. Je pars les rejoindre. Tant pis si tu rentres. Au moins tu auras la surprise de manger un saumon frais sauce aneth avec des petites pommes de terre vapeur. Et un fondant un chocolat.
Enième message laissé sur ta messagerie. L’inquiètude disparue. Ton insouciance, ton indépendance, ton autonomie, ton côté « femme libérée » m’emmerdent grandement. Oui. L’inquiétude a disparu. Elle a laissé place à la colère. La colère de me laisser comme un con à attendre que toi, la belle daigne rentrer. Je t’imagine déjà passer la porte, jeter ton trousseau de clé sur le vide poche de l’entrée. Me voir boudeur, le cendrier dégueulant de mégots éteints, assis sur le canapé. T’asseoir à côté de moi, m’embrasser suavement, tendrement.. Pour mieux m’apprivoiser, te faire pardonner. Et malgré mon caractère de merde, je ne pourrai contrer ma joie de t’avoir enfin à moi. Tu le sais. Tu le devines que je ne peux rien contre Toi, Elena. Seulement quatre mois que nous nous connaissons. Seulement un mois, que nous habitons ensemble et la passion me dévore. M’emplit de bonheur. Je ne te dis que trop rarement mes sentiments, cela te fait rager, pester, râler, marmomer mais tu le sais, Elena ; Tu le sais, hein que je t’ai dans la peau ?
Post it laissé sur la table.
« Bon appétit Elena. Je t’embrasse ».
Message laissé sur ta messagerie : « Mon Amour, je suppose que tu es débordée au boulot et que ta batterie t’a lâchée. Je pensais que nous dinerions ensemble donc j’avais acheté le pain. Et puis finalement non donc je sors voir Bastien et Ghislain. Je rentrerai pas trop tard. Oublie mes messages précédents. Ridicules. Préviens moi juste quand tu es rentrée. A tout à l’heure. Je t’Aime… »
Blouson en cuir enfilé, Converse au pied, j’éteins les lumières, claque la porte et descend les escaliers de l’immeuble. Traverse la cour sombre et lugubre. A quoi bon payer des étrennes à ce foutu gardien s’il ne fait pas le minimum des services exigés ? La lumière dans le couloir menant à la porte cochère est grillée et il ne l’a même pas changée !
La rue. Paris. Ca grouille. Vingt deux heures. Des groupes de jeunes arpentent la rue. Des hommes. Des femmes. Des couples. Je descend la bouche de métro, traverse le quartier dans cette deuxième ville souterraine pour rejoindre Bastien et Ghislain. Bar des vers bleus. Notre fief. Quelques pintes bues. Rigolades. Jérémiades échangées sur les contraintes du boulot… « Alors Romain, avec Elena ? C’est toujours sérieux sérieux ou sérieux à la Romain way ? ». Je souris à la boutade faisant référence à mon passé sentimental de Casanova. C’est vrai que ça les épate tous les deux de voir que j’ai enfin poser mes ailes. Que je lorgne plus les filles de ma parade de paon. Que j’accumule plus les numéros de téléphone. Que je les emmerde aussi tout bonnement à parler d’elle toujours. Encore.
La soirée se passe. Mes yeux rivés discrètement sur l ‘écran silencieux de mon portable. Toujours pas de nouvelles d’Elena.
« Elle fait quoi en ce moment ta princesse ? ». Elle fait quoi ? Si seulement, je pouvais le savoir. Savoir où elle est. Ce qu’elle fait. Si elle me boude gentiment, entêtée comme tous les jeudis soirs. Ou si elle travaille.
« Elle bosse. »
Puis Ghislain nous annonce la nouvelle. LE truc de fou qu’il vient de lui arriver. Il a trouvé un poste à Los Angeles. Son rêve de gosse se profile enfin. Lui, le petit garçon d’ouvriers, qui a vécu dans la cité de Gonesse puis pris un crédit pour rentrer dans cette école de commerce est enfin parvenu à son rêve d’ascension sociale. Je suis content pour lui. Il a tellement galéré. Il offre sa tournée. Les aiguilles de ma trotteuse continuent leur course effreinée. L’alcool me rend jovial et soupèse mon inquiétude, ma colère. Break. Break des pensées pour Toi, Elena.
2heures.
La rue est devenue sinistre. Paris, la capitale. Paris, ville lumière des jeunes qui se veut grouiller sans cesse. Et pourtant, à cette heure ci, les gens rentrent. L’automne est là. Une pluie brume. La tête enfoncée dans le col de mon cuir, j’avance. Ouvre la porte cochère, monte les escaliers. Humeur maussade de ton message enfin reçu à minuit. Froid. De ton humeur boudeuse. Exagérée.
« Tout va bien. Viens de rentrer. Amuse toi bien avec tes potes. Je suis fatiguée et vais me coucher ».
Ca t’aurait fait chier de me dire au moins merci pour le repas servi, la princesse ? N’as tu pas même deviné que je suis sorti parce que justement tu tardais à rentrer, à me prévenir que le boulot te retenait pour plus longtemps que prévu ? J’enrage. J’enrage de ta mauvaise humeur excessive.
J’ouvre la porte. Tu as laissé des bougies illuminées le salon. J’entrouvre la porte de notre chambre. Tu es là. Allongée. Cachée sous la couette. En boule. A peine visible. Tu fais donc la gueule…
Je suis énervé. Excédé. Envie de te parler mais tu ne sembles pas très encline à discuter. Echanger. Dernière clope humée dans le salon. Ecrasée. Le cendrier déborde de mégots. Tu as fumé pas mal. Tu m’as rejoint dans mon addiction excessive de nicotine ce soir. Ton sac est là, ton téléphone en train de recharger sur la petite table. Je souffle sur les bougies, le noir vient envahir le salon. Je vais dans la salle de bain. Le miroir sue. Il transpire de ta douche prise récemment. Un vrai sauna ! L’odeur du gel douche coupe ma respiration. Je me lave les dents, me désabille. Glisse mes vêtements poisseux, humides et incrustés des odeurs nicotineuses de la soirée dans le bac à linge plein. Tu m’as devancée, en as fait de même. Toutes tes fringues y sont entassées en boule.
J’entre dans la chambre. Tu es toujours là. Enroulée dans la couette, au bord du côté gauche. Près de la porte fenêtre. Je m’allonge. Tente une approche vers toi. Me pose sur le flanc droit et avance ma main vers ton dos. Tu sursautes. Tu ne dors donc pas ? La joie de te retrouver enfin agit sur ma libido croissante. Je me place au dessus de Toi, caresse tes cheveux qui cache ton visage angélique. Tu ne veux pas me regarder. Tu fais toujours la gueule donc ?
« Arrête Elena, tu m’as terriblement manquée et j’ai une envie de Toi si … » Tu me regardes.
Il est 03h11. Le cadran du réveil radio inscrit cette horaire dans ma tête. Comme un couperet. Comme un coup de couteau rentré en plein cœur. A 3h11, ma vie a changé. Tu me regardes. De tes yeux noirs perçant. Droits dans mes yeux. Tu pleures. Je tiens ton visage à pleines main. Silence.
Tes yeux sont noircis. Ankylosés. Ton nez en sang. Tes lèvres si pulpeuses, si bien dessinées sont ensanglantées. Ton cou envahi de griffures. Je découvre d’un coup brusque la couette qui te sert de paravent,, de masque, de protection. Tu ne dis rien. Me regarde dans le vide. Comme inerte. Sans vie. Ton corps a été rué de coups. Tes seins sont bleuis. Tes jambes rouges et griffées. Assis au dessus de Toi, je te regarde. Les larmes me montent aux yeux, m’empêchent de continuer à voir. A découvrir. Je ne comprends pas. Je ne comprends plus. Tu te lèves et me laisses là. A sangloter. Ma voix a disparu. Envolé. Tu te lèves et cours te réfugier dans la salle de bain. J’entends l’eau couler. J’ai besoin d’explication. Je ne veux pas comprendre. Ce n’est pas possible. Pas à Toi. Pas Toi. Pas comme ça. Pas ce soir. Pas à Toi.
J’entre. Tu hurles.
J’ai encore tes cris dans ma tête… « Dégage ! Dégage ! ». Tu me jettes. Me tournes le dos. Me rejettes.
La colère envahit mon corps. Je retourne sur le canapé. Fume une cigarette, puis deux, puis trois sans attendre que la précédente soit terminée pour en allumer une nouvelle. Impossible de rester sagement assis que tu daignes sortir de la salle de bain pour avoir des explications. Je tourne en rond. Et tu es là bas, sous la douche, à vider la ballon d’eau chaude. Je ne contrôle plus mes sanglots. Qui t’ a fait ça ? Qui ? Et quand ? Pourquoi ?
J’hurle. Tu sors enfin de ta nouvelle caverne, un pull à moi trop grand, un pantalon, les cheveux mouillés. Détachés. Mon regard s’arrête sur tes mains, tes ongles arrachés. Tes ongles bleus. Tes mains rougeâtres, bleuâtres… sont elles cassées.
« Chut… Calme Toi… » Je suis par terre. A quatre pattes. Je ne tiens plus debout.J’ai si mal. J’ai mal. Pour Toi. De Toi. Impuissant. Me voici désormais comme un chien, un animal, un bête à qui on aurait flanqué une bonne raclée. Sauf que cette raclée c’est Toi qui semble l’avoir encaissée. Comment ? où ? Pourquoi ? Tu me regardes, gisant sur le parquet. Tel un animal. J’ai perdu ma dignité humaine. Tu es debout. Face à moi. Tu es forte, avec moi à tes pieds.
« Relève Toi s’il te plait…. Arrête… » Tu tentes de me calmer avec ta voix suave. Douce et voluptueuse. Tu prends les rennes. Je ne trouve rien à dire. Ni à redire. Je me relève comme je peux, tentant de trouver mes dernières forces au plus loin de moi. A genou maintenant, ma tête sur ton ventre, tu essaies toujours de me calmer avec tes doigts sur ma tête, qui caressent mes cheveux. Je lève mes yeux, te regarde. Tes yeux sont hagards. Dans le vide. Je reprends mes esprits. Enragé. La haine m’habite et contrôle désormais mes ardeurs, mon corps. Je te plaque contre le mur, maintiens ton visage abimé enter mes doigts et le serre de toutes mes forces. Tu pleures mais ne dis mot. Tu es devenue un fantôme. Livide. Sans vie.
Je ne cesse alors de t’accabler, de vouloir te faire parler. La violence se déchaine en moi. Ca grouille, ça bout en moi et tu en deviens la victime première.
« Qui ? Qui t’a fait ça et où Elena ? Qui ? » Deux questions. Deux questions brèves et concises ? j’hurle dans tes oreilles, te tires par les cheveux en cognant ta tête contre le mur. Ta seule réaction sera de murmurer que c’est Lui. Lui à la sortie du boulot. « Lui qui Elena ? »
Lui.
Lui. L’apprenti boulanger du coin. J’hurle. Enfile mon blouson et claque la porte.
Aujourd’hui.
Aujourd’hui j’ai tout perdu. J’habite New York. Trader, je gagne bien ma vie. Les dollars s’accumulent dans mon compte en banque. Propriétaire d’un loft underground, au design des architectes les plus en vogue, je roule en Chevrolet, Rolex au poignet, costumes haute couture. Mes parents sont fiers de moi. Eux aussi. J’ai réussi et peux m’assurer un avenir pérein. Serein. Je ne manque de rien. Sauf d’elle.
Pourquoi New York ? J’suis pas Ghislain. J’ai pas sauté sur une occasion d’enfer, sur L’opportunité de ma vie, sur mon rêve de devenir quelqu’un au pays où tout paraît possible. Je suis parti. J’ai fui. J’ai pensé qu’en laissant tout derrière ça serait plus facile. Plus facile d’oublier, de tourner la page.
Bien sûr qu’après avoir claqué sauvagement la porte, j’ai couru dans la rue. Appelé mon meilleur pote. Arrivé chez lui, les yeux rougis, les poignets bleuis. Je voulais me faire mal. Aussi mal qu’elle pouvait souffrir alors dans notre appartement. J’ai frappé sur les murs. Insulté des passants et sur le palier, j’ai craqué. Il m’a écoutée. S’est emporté. A tenté, lui aussi de me calmer. Tenté de me raisonner ne me disant qu’elle avait besoin de moi mais pouvait il comprendre qu’elle me rejetait ? Qu’Elena avait un regard mort, terne, vide ? Que la seule chose que je pouvais faire, devais faire était de la venger et qu’il devait m’aider. Il m’a aidée. En frère de cœur. Toute la nuit, nous avons parlé. Bu. Fumé et organisé un scénario mafieux pour le coincer. Le lendemain matin, je l’ai rué de coups. A cinq heures du matin alors qu’il arrivait sur le côté, la clope au bec, la barbe de trois jours. Rué de coups mais un passant à appeler les flics. J’ai été embarqué. Questionné. Arrêté. Inculpé.
Elena n’avait pas porté plainte. Il a rien avoué ce connard même si son casier judiciaire était déjà lourd. Trop pour un mec de 40 ans qui sortait de prsion et était en réinsertion. Sauf que j’ai déconné. J’ai devancé. J’aurai du resté avec elle mais ma haine était trop grande. Procès aux assises car il a joué le coup d’invalidité de travail pendant une semaine. Les magistrats l’ont écouté, limite plaint. Pourquoi avais je agi ainsi ? Pour une histoire de cœur ? Son avocat, un cinquantenaire réputé pour sa rhétorique convaincante mais peu louable a fait sa défense de façon élogieuse. A la limite du drame et du pathos. Mesdames et messieurs les jurés, sortez les mouchoirs ! Séquence émotion ! Il a tellement insisté sur son innocent face à ses inculpations que je permettais de faire sans preuve que j’ai tout endossé. Le fou ce n’était pas Lui mais moi maintenant ! Et qui se tardait de regarder un temps soit peu son prodigieux casier ? Vol à l’arrachée sur des victimes âgées dès l’âge de 16 ans, premier viol à 18 ans, condamnation pour contrebande et trafic de stupéfiants à 24 ans et condammation à 10 ans pour viol en série. Dix ans avec un sursie. Parfait prisonnier, modèle et faisant preuve d’exemplarité, il a séduit les juges, les magistrats pour sortir. Son patron croyait en lui, en sa bonne foi, en sa qualité d’homme – si minime soit elle. Ne fallait il pas croire en l’Homme ? Un individu n’avait il donc pas le droit à une deuxième chance ? Ne vivions nous pas dans une société moderne, où la théorie de Michel Foucault avait été ingérée, digérée. La preuve : même la Justice se voulait réintégrer l’individu en société. La preuve, il avait trouvé une place chez l’artisan boulanger, avait un appartement. Gagné sa croute. Un homme réinséré qui vivait simplement. Payait ses factures et tentait de se construire. Reconstruire. Pourquoi ? Pour mieux recommencer ? Pour mieux se laisser envahir par ses ardeurs bestiales et animales ? Et qui pouvait pleurer pour toutes les victimes qu’il avait faites et laissées derrière lui ?
Aujourd’hui.
Aujourd’hui donc. Elena n’était pas venue au procès. Elle n’avait pas même répondu à mes appels. Ni répondu à mes lettres. A mes mails. Elle a disparu de ma vie. Envolée. Disparue. Enterrée. Oui. Enterrée. Quatre mois après. Après ma fureur sanglante. Après la préparation du procès dérisoire, inutile où j’ai écopé d’une condamnation de 3 mois avec sursie et amende de mille euros. Quatre mois après les explications, les élucubrations de ladite victime, mon meilleur pote qui était toujours là est venu me voir au boulot. Sans prévenir. Pas pour un déjeuner sur le pouce. Ni un after work. Il est venu en pleine matinée, alors que mon planning était surchargé. Il a attendu que je me libère. Deux minutes. Je l’ai fait rentrer dans mon bureau, pensant que s’il avait fait l’effort de prendre le temps de passer me voir c’est qu’il avait une nouvelle à m’annoncer. LA nouvelle ? Celle où il m’annoncerait enfin qu’il serait papa pour la deuxième fois ? Je souriais, détendu. Il était crispé. Il a refusé mon invitation à s’asseoir. Quelques mots murmurés seulement après m’avoir ordonné de m’asseoir. Moi.
« L’enterrement d’Elena est jeudi ».
J’ai baissé la tête. Lorsque je l’ai relevée, il était à côté de moi. Il s’est abaissé à mon niveau, m’a pris dans ses bras et depuis. Depuis ma vie est creuse. Vide. Insipide.
Plus jamais ça. J’aimerai que plus jamais un mec barbare, une bête humaine est le droit de vivre et bousiller la vie d’individus. Il a pris ma vie. Tout. Mes parents ont compris ma décision de partir. Fuir. M’enfuir, pensant tout de même que cela passerait. Que je m’en remettrais. Aujourd’hui, j’ai un mode de vie loquace. Qui en fait rêver plus d’un. Je suis mariée parce que je suis père d’une petite fille. Elena.
No comment. Beaucoup me jugent prétentieux. Mes parents pensent cette histoire loin derrière moi et admirent ma force, mon courage. Un non-dit sur ce temps passé. Epanoui, ambitieux. Ils sont fiers. Savent ils pourtant que chaque soir, le sommeil est rare ? Que mes nuits sont entravés par cette nuit où ma vie a basculé ? Savent ils que leur fils est un camé, survivant plus qu’il ne vit grâce aux doses d’hero qu’il s’engloutit ? Savent ils à quel point il s’est engueulé avec sa femme pour qu’ils prénomment leur fille Elena ? Savent ils qu’il ne parvient pas à l’embrasser ? Lui faire des câlins comme toutes petites filles le souhaitent ?
Non.
sans voix..un écrit profond..et dur!
· Il y a presque 14 ans ·thelma
Texte intense et surprenant. J'en suis encore sans voix.
· Il y a presque 14 ans ·mls
Ah ouais. Quand même.
· Il y a presque 14 ans ·Très fort dans la narration (surtout en écrivant d'un point de vue masculin). Quelques images coups de poing. Très bon.
A relire pour l'orthographe, mais il y a un vrai potentiel.
grenouille-bleue