Elle menait une double vie !

pupucia

le suicide d'Emma B. révèle le malaise de la société actuelle gangrénée par l'indifférence et l'oisiveté.

 C’est le douloureux constat de Charles B., médecin bien connu dans notre commune,  lorsque le corps sans vie de son épouse a été découvert hier. Le suicide ne fait aucun doute : une boîte de somnifères a été retrouvée à côté du corps d’Emma B. Le couple menait pourtant une vie aisée et sans histoire. Charles B. affirme qu’il ne s’était rendu compte de rien : sa femme ne manquait de  rien, elle ne travaillait pas elle semblait heureuse. Mais c’est une autre facette d’Emma que nous livrent les voisins. Selon eux, c'était une femme dépressive, triste, qui se rendait à de mystérieux rendez-vous dès que son époux avait rejoint son cabinet. Un témoin qui a demandé à garder l’anonymat nous révèle qu’il l’a croisée récemment en ville, qu'il l'a abordée en voulant lui rendre un ticket de métro tombé de sa poche, sur lequel figurait un numéro de téléphone, qu'elle a rougi et  est entrée à l’hôtel R.. De source sûre, nous apprenons que ce n’était pas la première fois : Emma B. se rendait souvent dans cet hôtel pour retrouver ses amants, auxquels elle ne savait rien refuser, ainsi qu’en témoigne un horloger de la Grand'place. C’est ainsi que les dettes se sont accumulées et qu' Emma a appris que l’huissier devait venir au cabinet de son époux le lendemain. Elle a préféré mettre fin à ses jours. Drame de l’oisiveté, de la dépression, de l’addiction? Toutes ces découvertes sont bien difficiles pour le docteur B., honorablement connu dans notre ville que nous assurons de notre sympathie. 

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