L’enquête sur la mort de Madame Emma conclut à un suicide
Stéphan Mary
Après enquête, Madame Emma (de son vrai nom Emma Bovary) se serait bien suicidée. Elle avait été retrouvée dans un état critique à son domicile par son mari Charles, médecin réputé de notre localité. Malgré tous ses efforts il n’a rien pu faire pour la sauver du cyanure avec lequel elle a mis fin à ses jours et c’est seulement à l’aube qu’il a accepté de signer l’acte de décès. Ce délai avait éveillé les soupçons de la police quant aux circonstances réelles de sa mort.
Dépressive, elle a laissé une lettre pour sa fille Berthe. Elle y explique qu’elle a contracté plusieurs emprunts qu’elle était incapable d’honorer. Il est vrai qu’elle fréquentait les salons de la bourgeoisie locale en étalant des moyens financiers improbables. Or certains de ses créanciers commençaient à dire haut et fort qu’Emma était aux abois et qu’elle empruntait ici pour rembourser là.
Elle fut l’égérie de nombreux écrivains dont l’illustre Gustave Flaubert avec qui elle a entretenu une relation épistolaire pendant plusieurs années. Dans certaines lettres, elle fait allusion à des relations extra conjugales qu’elle justifie par le terrible ennui de sa « petite vie provinciale ». Flaubert ne s’y est pas trompé et a commencé la rédaction d’un livre éponyme titrant « Madame Bovary ».
Emma était réputée pour son tempérament fougueux alternant avec des épisodes dépressifs. Elle restera dans nos esprits comme celle qui s’est brûlé les ailes, servant à merveille les personnages féminins de Balzac à Flaubert.
Cette version sans coquille annule et remplace la précédente
· Il y a presque 11 ans ·Stéphan Mary