Elle survit doucement

Miren Elle

Le décor est nu

Elle est immobile

Pourtant dans son petit corps

Un air tiède s’envole

Elle inspire, puis expire,

Là, comme ça, tout doucement

Elle reste immobile

Les yeux clos

Les membres ankylosés

De n’avoir rien pu dire

L’esprit épuisé

D’en avoir trop dit

Elle se sent vide, ne comprend plus rien

Sa vie n’a pas de sens,

Elle ne se souvient pas qu’elle en eût eu un

Enfin peut-être

Autrefois

Quand ses jambes sautillaient encore

Et que l’air vif du matin

Lui réveillait les sens

Quand les journées existaient

Un jour, une nuit

Là tout est monotone aujourd’hui

Monochrome...

Elle survit…

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