elles sont toutes meres

La Desdichada

(Dans mon pays et mon Afrique, le tabou s'installe contre les femmes qui n'ont jamais enfanté, et qui pourtant me sont toutes mères.)

 

Oui elles sont toutes mères.

Et j'écris en femme pour les hommes

Et je crie en homme pour les femmes

L'omerta à l'agonie commande de clamer

Que plus jamais une femme ne soit muette

Qu'à son humanité aucune n'est nullipare.

Le silence est désormais derrière la vie

La fille dénonce pour toutes ses aînées

Des uns les formes droites

Des autres les lois courbes.

S'il est un droit du ventre à sa part de petit lait

Que vaut celui de l'œil attendri de cent tantes

La paume tiède des milles nourrices gratuites

Autant de chères mamelles qui sustentent

Le seul enfant nous naissant de mille mères. 

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